Cannes 2013 - La Vénus à la fourrure : Compétition officielle

Laurent Pécha | 26 mai 2013
Laurent Pécha | 26 mai 2013

La Vénus à la fourrure

 

Pourquoi être allé le voir : Le dernier film en compet. Qui plus est par un cinéaste, Roman Polanski, qui a déjà remporté la Palme d’Or.

Ça raconte quoi : Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas désespère de trouver l’actrice qu’il cherche. Arrive Vanda, en retard et non prévue au casting. Elle représente, en apparence, tout ce qu’il déteste. Quelque peu contraint et forcé, il la laisse tenter sa chance. S’en suit une audition qui va faire tomber bien des certitudes…

Verdict : A presque 80 ans (il les aura en août prochain), Roman Polanski a encore beaucoup de choses à dire. A commencer à celle qui partage sa vie depuis tant d'années, Emmanuelle Seigner. Et La Vénus à la fourrure, d'être ce cadeau magnifique d'un cinéaste-mari à sa muse (remember The Artist).

Déclaration d'amour à la toute puissance des actrices et des femmes en général, le nouveau film de Polanski est un festival de virtuosité dans sa capacité à sans cesse faire tomber le mur des préjugés. Tout n'est qu'apparence nous dit le réalisateur et de la manière la plus ludique qui soit. Dans un jeu de ping pong euphorisant, le metteur en scène et sa comédienne se jaugent, s'affrontent, se titillent, se séduisent. Un combat cérébral, où chaque mot et chaque regard, comptent et se veulent signifiants. Et le spectateur de prendre un plaisir fou devant ces permanents allers-retours entre la pièce qu'ils répètent et la réalité. Et quand la barrière s'estompe et qu'il est alors presque impossible de faire une quelconque distinction, on se rappelle le passé du cinéaste pour se rendre compte que finalement, Polanski ne parle peut être que de lui.

Et pour ce faire, il offre à sa femme l'occasion de se montrer sous son meilleur jour. Si Mathieu Amalric est absolument parfait, c'est effectivement le Seigner show durant tout le film. Investie comme jamais, la comédienne ose tout, cabotine avec un sens du contrôle étonnant, et démontre avec maestria à quel point l'homme n'est rien sans la femme. Grandiose !   

100% de chance qu'il sorte en salle : Mars Distribution se charge de la sortie. Pour l’instant, aucune date de sortie n’a été annoncée. Sans doute le distributeur attend l’éventuelle présence du film au palmarès.

Nombre d'entrées potentielles : Si on s’en réfère à Carnage, son dernier film, présenté à la mostra de Venise, qui a frôlé la barre des 500 000 entrées (437 278 spectateurs), et The Ghost writer, qui fut en compétition au festival de Berlin, et attira un peu plus d’un million de spectateurs (1 082 297 entrées), on se dit que le nouveau Polanski a le potentiel de se trouver entre ces deux chiffres. D’autant que la dernière fois que le réalisateur a entraîné sa femme d’actrice, Emmanuelle Seigner, dans un (quasi) huis-clos, c’était avec Lunes de fiel et que le film avait dépassé les 700 000 entrées. Reste que si le cinéaste remporte à nouveau la Palme d’Or, il pourra raisonnablement viser au dessus du million mais sans pour autant atteindre le score de 1 775 310 entrées réalisé par Le Pianiste.

Récompense possible : On rêve d’une Palme d’or (enfin l’auteur de ces lignes) pour récompenser le tour de force. Et si le film n’est pas au palmarès, il ne faut pas oublier, malgré la sévère concurrence, la performance exceptionnelle d’Emmanuelle Seigner.

 

 

 

 

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