Cannes 2013 - Tore Tanzt : Un Certain Regard

Tore Tanzt

Pourquoi être allé le voir : « Si tu veux voir du viol, de la torture et une émasculation... », nous avait-on prévenu, et à vrai dire intéressé.

Ça raconte quoi : Tore appartient au groupe des Jesus Freaks, un mouvement punk chrétien entré en rébellion contre l'ordre religieux tout en suivant les préceptes de l'amour enseignés par Jésus. Tore fait la connaissance de Benno, en l'aidant à redémarrer sa voiture d'une manière quasi miraculeuse. Il emménage sous une tente dans le jardin de Benno et devient un membre de la famille. Cependant, Benno ne peut résister à la tentation de mettre à mal les convictions de Tore. La violence du mal et la cruauté des humiliations que Benno va lui faire subir vont mettre à l'épreuve la foi de Tore pour son prochain.

Verdict : Depuis quelques années, et peut-être Antichrist, Thierry Frémaux prend un malin plaisir à sélectionner des films provocateurs et polémiques. Parfois à raison, souvent à tort. Encouragé par le prix, mérité pour le coup, remis à Despues de Lucia, il ainsi choisi pour cette édition 2013 le film allemand Tore Tanzt, qui s'est fait huer à la fin de la projection. En présence de l'équipe du film. Ouch ! Ce premier long métrage n'est pas exempt de qualités, que ce soit sa thématique forte (innocence de l'enfance et de la religion vs. cruauté du quotidien et des hommes), ses acteurs habités ou sa mise en scène frontale, mais il reste d'une lourdeur et d'une putasserie absolues. Sous couvert d'évoquer les figures du martyr et du monstre modernes, à visage humain, la jeune réalisatrice se vautre dans la provocation, artificielle et adolescente. Surtout que le film n'est au final pas si méchant, juste bête.

51% de chance qu'il sorte en salle : Malgré sa réception glaciale à Cannes, c'est le genre de film qu'un distributeur indépendant, sur un coup de cœur, prendrait le risque de sortir sur quelques copies.

Récompense possible : Aucune.