[Cannes 2013] Marché du film : Quand Joss Whedon se prend pour Kenneth Branagh

Much ado about nothing

Pourquoi l'avoir choisi : On pensait que c’était le nouveau film de super-héros de Joss Whedon.  

Ça raconte quoi : Les chassés croisés amoureux shakespeariens revus au goût du jour par le papa des Avengers.

Verdict : Le spécialiste des adaptations de Shakespeare au cinéma, c’est Kenneth Branagh. Comme ce dernier a tâté du Marvel avec Thor, Joss Whedon a du se dire qu’il allait lui rendre la pareille en faisant le chemin inverse. Mais si le réalisateur d’Avengers se montre bien supérieur à son collègue dans le monde des super-héros, c’est un tout autre son de cloche dans l’univers de William. Pire, c’est même une belle catastrophe !

En pleine préparation de son rassemblement des Vengeurs, Joss a voulu se vider la tête et a tenté le film indé en lâché prise, celui que l’on tourne en une poignée de jours laissant aux acteurs une grande liberté de jeu. Mais Joss est un malin, il ne veut pas faire comme les autres. Et surtout se frotter à ce que Branagh a déjà proposé en 1993 dans son adaptation réussi de Beaucoup de bruit pour rien. Donc, il modernise le père Shakespeare en l’adaptant de nos jours, un peu comme l’a fait Ralph Fiennes dans Coriolanus avec le résultat navrant que l’on sait.

Et pour faire le mec branché, le créateur de Buffy choisit de tourner tout ceci en noir & blanc dans sa propre villa. On est un artiste ou on ne l’est pas non mais ! En résulte un abominable spectacle qui ne fonctionne jamais, la modernité de Shakespeare ne s’appliquant pas visiblement à tous ses écrits. Absolument pas dirigés, les comédiens récitent leur texte de manière presque scolaire et l’ennui s’abat de manière implacable sur le spectateur. Si le précédent film de Whedon faisait beaucoup de bruit pour beaucoup de dollars, celui-ci fait dans le rien pour rien !

% de chance de le voir en salle : 30%

% de chance de le voir en vidéo : 50%