La critique bistrot : Arbitrage

Laurent Pécha | 11 décembre 2012
Laurent Pécha | 11 décembre 2012

Depuis quelques semaines déjà, Ecran Large n'est plus invité aux projections de presse des films distribués par Metropolitan. La raison : certaines personnes, visiblement haut placées, n'apprécient pas les articles sur le box-office que Sandy écrit toutes les semaines. Et notamment la manière dont il commente les scores des films du dit distributeur. Bref, Ecran Large est méchant avec Metropolitan et Metropolitan lui fait payer en l'interdisant d'aller voir ses films en avance. Alors, et parce que tous les films Metro ne nous donnent pas envie de foncer le mercredi dans la première salle du coin, on a décidé de prêter l'oreille à ce qui se dit dans d'autres projections de presse et ainsi écouter nos confrères évoquer leurs impressions sur le film que l'on n'a pas pu voir. Après la critique « bistrot » de Tous les espoirs sont permis et celle de End of watch, voici celle de Arbitrage. Les plus fidèles savent qu'on l'a découvert au marché du film à Cannes en mai dernier et qu'on en disait le plus grand bien (lire notre avis). Mais qu'en est-il de nos confrères qui le découvrent dans un contexte bien différent et moins glamour ?

Le froid parisien ayant beau avoir remplacé la chaleur de la Croisette, cela ne modifie visiblement pas l'opinion que l'on peut avoir sur la performance de Richard Gere. Tous sont unanimes : le comédien est parfait dans ce rôle de magnat de la finance qui voit son empire et son cocon familial se fissurer suite à des choix peu recommandables. Les superlatifs sont ainsi de mise : « Richard Gere est très bien en businessman vieillissant », « (il est) très convaincant en magnat de la finance doublé d'un escroc », « (il) est irréprochable » ou encore tout simplement « excellent ». Bref, Richard peut avoir les chevilles qui enflent, la presse française lui fait les yeux doux.

Mais il n'est pas le seul à être encensé puisque ses partenaires ont le droit, eux aussi, à quelques jolies louanges comme Susan Sarandon qui « tient la route dans le rôle de sa femme » ou la jeune Britt Marling, révélation de Another earth, elle aussi « irréprochable » dans le rôle de la fille dévouée à son père. On n'oublie pas non plus de citer cette bonne trogne de Tim Roth, « bien apprécié dans son rôle de flic teigneux ».

Si les comédiens sont ainsi mis en avant, le film n'a pas le droit au même traitement de faveur. On parle de « réalisation classique », de récit « solide et bien ficelé » mais le mot « académique » revient plusieurs fois. Il y en a certains qui trouvent que « la mise en scène est élégante et sobre » mais « à vouloir trop en faire », le réalisateur, pour son premier film, « n'évite pas tous les clichés du genre ».

Beaucoup jugent « le suspense très efficace »,  au point d'évoquer « les thrillers sulfureux des années 1980-90 qu'interprétait Michael Douglas ». Si certains reconnaissent que « l'histoire parvient à tenir en haleine », au point de « passer un bon moment sans pour autant être face à un chef d'œuvre », d'autres mettent en avant un scénario « qui semble manquer de rythme dans sa partie thriller ». A tel point que l'on a entendu un confrère estimer que le « film s'oublierait dans quelques jours ».

Un bilan toutefois positif pour un « bon thriller sur la crise », « bien loin toutefois de la maîtrise de Margin Call, référence non avouée mais tellement évidente » (qui fut défendu dans nos pages lors de sa sortie).

 

 

 

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