Le nouveau Malick hué à Venise

Perrine Quennesson | 3 septembre 2012
Perrine Quennesson | 3 septembre 2012

Arrêtez tout ! Un événement s'est passé au Festival de Venise : le film de Terrence Malick a été hué. Si, si : hué.

Présenté hier soir à la 69ème Mostra de Venise, To The Wonder est le sixième film du réalisateur « invisible » de La Ligne Rouge. Montré même pas 2 ans après la sortie de Tree of Life, un battement de cil vu son habituel rythme de production, ce nouveau long-métrage serait une sorte de voyage initiatique à la recherche de la foi et de l'amour à travers un couple et un prêtre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas laissé la critique de marbre.

 

 

 

Déjà Ben Affleck, acteur principal qui n'a, visiblement, qu'une dizaine de lignes de dialogue pendant tout le film, avait dit à la presse la semaine dernière que « To The Wonder fait passer Tree of Life pour Transformers ». Il n'est donc pas difficile d'imaginer les déjà-déçus par l'Arbre de Vie encore plus consternés par ce dernier essai. Mais ce charivari dans la salle ne semble pas avoir été du goût de tout le monde, bien au contraire. C'est Justin Chang, critique de Variety qui a écrit « Huer un film de Terrence Malick ! Wow, presque aussi courageux et louable que de frapper Gandhi en pleine face. Bravo les gars ! » ou encore Guy Lodge de HitFix, ulcéré : « C'est bon avec les huées maintenant ! Vous êtes des professionnels. En théorie. Donc fermez-là ! ».

Ces cris du cœur postés sur Twitter reflètent davantage ce qui ressort des reviews consécutives à la projection du film.

Sur HitFix, Lodge écrit d'ailleurs : « To The Wonder est plus modeste et plus cohérent que The Tree of Life, pas de dinosaures ici. Mais le film n'en est pas moins vulnérable aux accusations de préciosité excessive, en particulier venant de ceux réfractaires aux « églises » de Malick » Les mots tels que « Poème symphonique », « Prière », « Elégie » ou encore « Méditation » traversent l'ensemble des critiques. Le long-métrage semble également plus accessible que le précédent comme le dit Oliver Lyttleton de The Playlist sur Indiewire « To The Wonder est plus cohérent, touchant et satisfaisant que son prédécesseur ».

Mais si la beauté du film, avec ses longs plans sur la nature accompagnés d'une musique emphatique, semble faire une relative unanimité, certains reprochent à Malick d'avoir, à nouveau, saboté son acteur principal. On savait que beaucoup de comédiens tels que Rachel Weisz, Barry Pepper ou Michael Sheen avaient été coupés au montage mais il semblerait que Ben Affleck, qui devait être le rôle principal, ait subi quelques réajustements comme l'explique Todd McCarthy dans The Hollywood Reporter : « Avec le peu de dialogues qu'il a, Neil (Affleck) serre ses femmes dans ses bras quand leur amour est fort, s'approche d'elles soucieusement quand elles deviennent tristes ou conduit une voiture lorsque la rupture semble inévitable. Peu importe si le personnage avait à l'origine plus à faire ou à dire, le film monté se concentre uniquement sur les femmes et fait de Neil un spectateur inefficace. Bien sûr Malick est coutumier du fait : il avait éliminé Adrien Brody du rôle principal de La Ligne rouge et Sean Penn est complètement amoindri dans Tree of Life. Ici, Neil aurait pu être interprété par n'importe qui tant Affleck est mis de côté. »

En revanche, les fans de la belle Olga Kurylenko devraient être heureux puisque selon Richard Corliss de Time Entertainment, elle est "un esprit libre qui tourbillonne à travers la maison, les champs de blé et danse plus que Michael Jackson ne le fait dans tout le documentaire de Spike Lee, Bad 25." 

Une critique divisée, un film hué, un To The Wonder primé ?

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