Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : Jour 4
FEFFS 2011
Une auto-fiction en mode Gonzo et en huit épisodes
par
Alexandre Dumas Tonton BDM
Épisode IV
Mercredi, jour des enfants oblige, y'a pas des masses de projos dans la journée : une projection du Gruffalo à 11h (que j'ai loupée), quelques sympathiques animations pour les enfants, la séance de dédicace de Ben Templesmith à la Fnac... Côté projos presse, on a droit à deux longs-métrages le matin, que les quelques lève-tôt auront le plaisir de visionner en compagnie du grand George A. Romero, toujours gentil et affable avec les gens qui l'abordent et saluant chaleureusement toute la salle.
The woman (Lucky McKee, 2010) - Déjà presque dix ans nous séparent de May, le film qui avait projeté Lucky McKee sous les feux des projecteurs. Dix ans déjà, et jusqu'ici, on parlait toujours du « réalisateur de May » quand on l'évoquait. Aujourd'hui, cela risque de changer grâce à The woman, une bonne grosse claque qui se permet un impressionnant nombre d'audaces scénaristiques et formelles, pas forcément toujours du meilleur goût ou de la plus grande élégance, mais qui contribuent à faire du film un objet très personnel et unique, ce qui est d'autant plus étonnant puisqu'il s'agit d'une suite (le film suit les événements narrés dans Offspring) et que le film est co-signé par Jack Ketchum. 4/5
Harold's going stiff (Keith Wright, 2011) - Pas forcément très passionnant (ni dans son approche du genre ni dans le rythme qu'il insuffle à son récit), ce premier film de Keith Wright se paie quelques moments parodiques globalement amusants, mais l'ensemble, maladroitement écrit autant que mis en scène, incitera plutôt le spectateur à piquer du nez durant sa deuxième partie. C'est dommage, car sur le papier, tout cela avait un certain potentiel. 1,5/5
Passées ces deux projos, rien d'inédit jusqu'à 20h. Et qui dit peu de projos dit journée passée à la buvette du Village Fantastique, d'autant plus qu'il y a l'Apéro mix. Bref, une journée « détente », histoire de récupérer un peu des courtes nuits qu'on vient de passer, uniquement troublée par les rares moments où j'ai du hausser le ton afin de me faire comprendre...
14h
«
Je sais pas pourquoi je pense à ça, mais ça me rappelle un épisode
de "Friends" où... » « hola, hola, en effet, je
sais pas pourquoi tu as pensé ça mais surtout je vois pas ce qui
t'as permis de penser qu'on avait envie d'entendre ça. » «
nan mais c'est parce que t'as dit » « Nan nan mais on passait
une bonne soirée jusqu'ici et tu viens foutre la merde. T'es qui toi
déjà au fait ? » « Je suis Sally Kill-the-Jinx, j'ai
un blog cinéma d'un nouveau genre, tu vois, je... » « Nan
mais je t'arrête tout de suite, ferme ta gueule quoi. On t'a sans
doute admise à cette table parce que t'avais un beau cul et un grand
chapeau, mais on t'a pas demandé de l'ouvrir. C'est une règle
tacite ici, y'a des sujets qu'on aborde pas. Roger, dis hé Roger ! »
« oui Tonton ? » « la demoiselle au chapeau là, elle paiera
ses consos, je lui dépaie sa tournée. »
16h
«
Putain, mais je te jure, c'est la cinquième gonzesse aujourd'hui à
me faire un commentaire sur mon T-Shirt. Super T-Shirt par ci,
Il est beau ton T-Shirt par là, nan mais j'suis pas de bois
moi. Je te jure que la prochaine, je la baise. Oui monsieur, je la
baise. Tu reprends une chope ? »
18h
«
Nan mais allez, je retire ce que j'ai dit : ne va pas te faire
enculer. Mais vous me faites tous chier là, à sous-entendre que je
suis un vendu ou un hypocrite... Ni moi ni Écran Large n'avons
touché un centime de Metropolitan : j'ai VRAIMENT aimé Conan.
C'est vous tous qui êtes bizarres, à imaginer que ça allait être
une fresque héroïque sortie de vos rêves les plus moites : c'est
une production Nu Image les gars... A chaque nouveau Steven
Seagal vous vous attendez à ce qu'il révolutionne le film d'action
? »
20h
«
T'es encore là Tonton ? Tu devais pas aller à la projo du Tueur
à l'orchidée ? » « Gné ? Ah oui merde, vas-y,
téléphone pour faire une alerte à la bombe, ça me fera gagner du
temps ! » « Hé au fait ! Y'a Ilan qui te cherche, il
parait qu'il veut te péter la gueule ! »
Le tueur à l'orchidée (Umberto Lenzi, 1971) - Oula que la tête tourne quand on a passé la journée assis à boire des verres. Giallo typique signé Umberto Lenzi, rattaché par les allemands aux récits signés Edgar Wallace, ce Tueur à l'orchidée enquille les meurtres (parfois très graphiques) et les péripéties vitesse grand V : le tueur, chapeau sur la tronche et imperméable sur les épaules, enchaine en effet les meurtres, variant les plaisirs en utilisant tantôt une arme blanche tantôt... une perceuse électrique. Désuet mais toujours efficace. 3/5
Dans le compte-rendu de demain, de la fesse et du nibard avec Chloé (voir épisode I), que j'ai fini par retrouver par le plus grand des hasards en engageant un détective privé. Côté films, je verrai Hideaways, le nouveau film d'Agnès Merlet (que je rencontrerai d'ailleurs vendredi autour d'un bon café ou d'un gros bédo), l'espagnol Kidnappés et deux séries B bien baveuses, dont je vous parlerai probablement avec une Demi Moll (née du croisement de Demi Moore et de Dominik Moll). Bien cordialement !