Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : Jour 3

Tonton BDM | 14 septembre 2011
Tonton BDM | 14 septembre 2011

FEFFS 2011


Une auto-fiction en mode Gonzo et en huit épisodes

par Alexandre Dumas Tonton BDM


Épisode III :


De bon matin ce mardi, après avoir avalé mon Bagel accompagné de son petit jus de cramouille (encore un truc typique de l'Est, il s'agit d'une liqueur à la cerise légèrement salée), accompagné de Pascal, aka « l'aimant à gonzesses », mon sidekick désigné pour ce Festival européen du film fantastique de Strasbourg, je me suis dirigé vers le Village Fantastique, sorte de QG du festival où l'on ne boit pas que du café. On s'attable avec les quelques lève-tôt présents sur place. On se renifle un peu les culs, qui es-tu toi, et toi hum, tu bosses pour qui, hum. Réactions typiques du moment : le classique « Ah c'est toi Tonton ? », suivi de, au choix « C'est toi qui taille sur tout le monde ? », « Alors elle était bonne la pute ? », « T'as vraiment aimé Conan ? », « Mes amitiés à Chloé » ou encore « Ah ben Écran Large je connais, j'ai croisé Simon récemment » (ça c'était les mots de Jean-Baptiste Thoret, spéciale cace-dédi à my man Simon, Wesh gros, occupe-toi bien des niouzes pendant mon absence, tu vois t'as fait bonne impression, t'es le meilleur, wesh mec, toi même tu sais, respect à toi et ton crew, la prochaine fois que j'te fois, j'te file une banane).


J'ai même eu droit ce matin à une réflexion de la part d'un vieux con qui écrit sur je ne sais quel blog merdique sur over-blog, « Wooaah, ah ah ! Hé ben dites donc, y'a pas que l'écran qui est large ». Bon et vu le gros lard qui me balançait ça, franchement, c'était un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Self control absolu : je l'ai même pas cogné ; je lui ai juste collé un monumental vent, tout comme le reste de l'assemblée d'ailleurs. Aujourd'hui, la journée ciné sera calme : quatre longs-métrages, et une séance de courts-métrages français que j'ai loupée, à cause d'un plat de 600 grammes de cotis de porc qui a failli me faire mourir sur place et m'a littéralement obligé à pioncer une partie de l'après-midi.

 

 


Rabies (Kalevet) (Aharon Keshales et Navot Papushado, 2010) - Survival israëlien n'ayant pas fait l'unanimité dans la salle de projo (loin de là !), Kalevet s'avère pourtant une sympathique petite série B, dont on s'efforcera de taire le concept plutôt rigolo histoire de ne pas trop spoiler le plaisir. Bien rythmé malgré deux ou trois rebondissements vraiment bidons, porté par son duo d'actrices très canons (la blonde, Yael Grobglas, est vraiment une bombasse de chez bombasse) et une série d'effets visuels assez réussis, Kalevet s'avère un bon petit produit, pas révolutionnaire mais agréable. 3,5/5

 


Ciné-Concert : Häxan, la sorcellerie à travers les âges (Benjamin Christensen, 1922) - Chef d'œuvre ultime, le Häxan de Benjamin Christensen s'est offert une séance musicale de très haute volée grâce au talent de Matti Bye, compositeur spécialisé dans les musiques de films muets. Une expérience cinématographique forte et inoubliable, un peu atténuée cela dit par la chaleur infernale régnant dans la salle quand elle est bondée, ce qui a certes ses bons côtés (nos sublimes attachées de presse en petites robes d'été), mais ce qui s'avère parfois un peu pénible aussi (les bonbons qui collent au papier). 5/5


[paragraphe musical] Le ciné-concert, c'était cool. Avec la belle Lucie, à la sortie, l'ambiance était à la chansonnette. En buvant nos demis au Village Fantastique, Pascal prépare son interview de Matti Bye : « bonjour Matti, vous arrive-t-il de faire des ciné-concerts pour des films parlants ? ». Je m'étouffe en rigolant sur ma Fischer, ça coule dans mes trous de nez, et je salope complètement mon beau T-Shirt Hollywood Chainsaw Hookers. En relevant la tête, qui c'est que je vois ? Kool Shen, du groupe NTM. J'essore un peu ma barbe, je l'approche, l'amadoue (et Mariam) en lui offrant une Fischer (la Fischer ouvre à peu près toutes les portes et lève toutes les inhibitions ici à Strasbourg), et, probablement influencé par les questions de mon acolyte, je commence sur les chapeaux de roues : « Bonjour Kool, alors comme chacun sait, vous êtes le fils de Patrice Chêne. Alors, est-ce que ça vous a aidé que votre père présente Tout le Sport, vous auriez pas été un peu pistonné par hasard ? ». Je me rends compte en l'écrivant : à l'image des candidates de Secret Story, cette blague assurait beaucoup plus à l'oral. Bref, déjà 22h, allez hop, direction les projos : on commence avec un hommage appuyé au cinéma des années 80, et on continue avec une relecture du rape & revenge en mode gonzo / torture porn.

 


Saint (Dick Maas, 2010) - Le nouveau film de Dick Maas est résolument ancré dans l'esprit de ces films fantastiques grand public des années 80, avec leurs créatures meurtrières improbables (Gremlins, Critters, Le blob, Jeu d'enfant... ou même L'ascenseur, déjà signé Dick Maas). Si ces films n'étaient pas vraiment proposés avec le plus grand sérieux du monde, ils évitaient d'en rajouter dans le clin d'œil et la surenchère comique. Saint conserve donc lui aussi un ton relativement sérieux, et se régale à nous balancer une bonne partie des clichés des films tournés à cette époque. Anachronique mais fun ! 3,5/5

 


I spit on your grave (Steven R. Monroe, 2010) - Remake bien bourrin d'un film déjà pas bien subtil, ce I spit on your grave new generation en rajoute une louche dans le clivage qui oppose les gros fumiers de rednecks (caractérisés en trois secondes chrono) à la jeune innocente intello de la ville (caractérisée en deux secondes, ah, record battu !) par l'ajout du personnage du shérif, encore plus fumier que tous les autres fumiers. Divisé en trois actes (exposition/viol/vengeance) de plus ou moins égale durée, le film de Steven R. Monroe s'avère bien violent et complaisant, jusque dans sa dernière partie, durant laquelle l'héroïne déploie des trésors d'ingéniosité pour piéger ses tortionnaires (coups de fusil dans le cul, pendaison, émasculation, yeux dévorés par les corbeaux, tronche plongée dans une baignoire pleine de soude caustique...). 2,5/5


Demain mercredi, jour des enfants, donc journée calme en perspective, que je passerai probablement accoudé à la buvette du Village Fantastique à regarder passer les ptits culs visiter un peu la ville. A demain !

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