Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : Jour 1

Tonton BDM | 12 septembre 2011
Tonton BDM | 12 septembre 2011

FEFFS 2011

Une auto-fiction en mode Gonzo et en huit épisodes

par Alexandre Dumas Tonton BDM


Épisode I


11 septembre 2011 : c'est l'ouverture du quatrième Festival Européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS). A cette occasion (et c'est une première dans l'histoire du site), on vous propose de faire un « vis ma vie de rédacteur pour Écran Large », en faisant avec Tonton l'inventaire de sa valise, façon sortie de prison, mais sans les difficultés pour s'asseoir. Voyons voir : nous avons donc là quelques T-shirts, des capotes, deux pantalons, une brosse à dents, des capotes, un téléphone portable, un ordinateur portable, une console portable, des capotes, une paire de Pump de Reebok © et des capotes : me voila fin prêt. Dimanche, 11h, sur le quai de la gare, une rapide vérification dans mes poches s'impose, histoire de me rassurer et de checker que tout est bien là [ouf, je n'ai pas oublié mes capotes], et hop, je monte dans le train, direction Strasbourg, ses saucisses, sa choucroute, sa bière.


Et le FEFFS donc. Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg est devenu un rendez-vous incontournable pour les amoureux de cinéma de genre et d'animations décalées (dont la célèbre Zombie Walk, qui a accueilli 3000 visiteurs zombifiés samedi). Le dossier de presse nous informe qu'avec plus de 8000 visiteurs l'année dernière, le Festival a multiplié par 7 le nombre de visiteurs depuis sa première édition (un peu comme le Facebook d'Écran Large, qui grossit tous les jours au rythme de l'égo de notre rédac' chef). Le FEFFS est également le seul festival en France à être membre affilié de la Fédération Européenne des Festivals du Film Fantastique, regroupant 20 festivals dans le monde qui organisent depuis quinze ans la prestigieuse compétition des Méliès d'or.

 


Au programme cette année, une sélection officielle de haute volée, que je vous détaillerai jour après jour, mais également des rétrospectives vraiment cool : l'intégralité de la saga des « Morts-Vivants » du président du jury George A. Romero, un hommage à Tod Browning (cinq chefs d'œuvres trop peu vus dans les salles françaises) et une rétrospective des meilleures adaptations des ouvrages d'Edgar Wallace, proposant des Krimi allemands et quelques giallos italiens (j'essaierai d'en voir quelques uns, histoire de vous faire partager mes impressions).


Les membres du jury longs-métrages, réunis autour de George A. Romero donc, sont Ben Templesmith, le dessinateur de la série 30 jours de nuit, et Jean-Baptiste Thoret, critique et analyste passionnant. C'est peu certes, mais c'est un cru de choix !

 


Voila pour le contexte, retour à mon train. Ho ben dites donc (hé oui, j'imite très bien Bourvil), on dirait que je suis déjà arrivé : c'est ça la magie des ellipses, on jarte tous les trucs chiants histoire d'aller à l'essentiel, mais vu que de nos jours tout se récupère ou se recycle, rassurez-vous, tout ce que j'ai coupé ici est probablement déjà sur Twitter.


On m'installe dans une petite chambre d'étudiant à quelques minutes des cinémas, où je fais la connaissance de mes voisins de chambrée, et naturellement de beuverie : Nicolas Stanzik (auteur d'un superbe ouvrage sur la Hammer), Pascal Le Duff (cine-region.fr) et Julien Mathon (critique-film.com). A l'arrivée des étudiantes, ça va y aller dans les chambrées, on est chauds comme la braise !


20h, c'est le grand moment : l'ouverture du Festival, la rencontre de la superbe Lison et de l'exquise Lucie, suivie de la projection de Super, le nouveau film de James Gunn (Horribilis), qui se terminera sous les applaudissements d'une salle bondée, en nage (c'te chaleur !) mais conquise.

 


Super (James Gunn, 2011) - Comédie délirante et sans concession, proposant grâce à son personnage de super héros sans pouvoir (The crimson bolt) une sorte de chainon manquant entre Defendor et Kick-ass sur le mode bête et méchant, Super était le film idéal pour ouvrir ce genre de festival décalé et déviant. Visitant plein de genres différents avec un jusqu'au boutiste faisant plaisir à voir et un redoutable sens du gag, le film de James Gunn part un peu dans toutes les directions (action, vigilante, film de super héros, comédie pure, horreur), tant et si bien que le spectateur ne saura très rapidement plus du tout à quoi s'attendre, et se laissera porter par le rythme de cette déferlante de gags trash, parfois bien dégueu et/ou énormes. Et enfin, Ellen Page assume le fait qu'elle est une bombe sexy. Et ça, ça fait plaisir. 4/5


Après la projo, on retrouve la belle Lison et la sublime Lucie afin de se rendre au traditionnel cocktail de début de festival. George A. Romero est de la partie pendant une petite demie-heure, se prêtant avec grand plaisir au jeu du petit bain de foule/petits fours. La dream team des journalistes invités au festival est là, et en quelques heures seulement, tout ce monde copieusement bourré se met à deviser de la cuisson des frites dans les McDonald's de la région autour d'une table proposant toujours plus de breuvages alcoolisés absolument délicieux. Alors que je m'apprêtais, suite à un défi que m'avait lancé un jeune impudent de blogueur, à m'enfiler une bouteille de crémant cul sec, une jeune gothique, sans doute impressionnée par mes Pump de Reebok ©, vient me féliciter pour la beauté de mon T-Shirt "Suspiria". Alors là ça fait ni une ni deux, je lui fais remarquer que sa robe n'est pas mal non plus. « Je m'appelle Chloé » qu'elle balance. Alors qu'elle commence à me raconter qu'elle adooooooore Argento, un copain de France Culture me tire par l'épaule « héééé, pssssst Tonton » « Quoi » lui réponge. « c'est une pute » me dit-il. « bah arrête tes conneries je sais reconnaitre une pute quand j'en vois une », « mais si j'te dis, c'est une pute » « si si » me confirme un photographe du staff, « c'est une pute Tonton, j't'assure ». Bah. Écœuré par la misogynie ambiante et par les propos de ces deux jaloux pour qui toutes les filles un peu jolies sont des putes, je prends donc Chloé par la main et je l'emmène dans un bar pas très éloigné. Et là mes amis, c'est la révélation : on boit, on rit, on reboit, elle rit à toutes mes blagues, même à celle de la pute qui remet son dentier. Moment magique, intense, je crois qu'aucune femme ne m'a aussi bien compris depuis le départ de la mienne. C'est fou tiens, on a les mêmes passions : le cinéma, Rob Zombie, Eric Zemmour, les gros seins. Elle me demande pour quel site je travaille ; pour la tester, je lui cite le nom d'un obscur blog que personne ne connait : « Cinévibe.fr ». Elle se met alors à remballer ses affaires, mais je la retiens, heureux de voir que je suis tombé sur une lectrice et une cinéphile exigeante. « Nan, je déconne, je suis là pour Écran Large » « C'est un gros site ? » me répond-elle du tac au tac. « le plus gros » que je lui réponds, bien conscient des clairs sous-entendus sexuels que ces mots doivent faire raisonner dans son petit cerveau archaïque de femme. « Tu connais des gens d'Excessif.com ? » me demande-t-elle ensuite en riant. Ah ah. Elle a de l'humour, c'est bien. « Tu les trouveras sur le stand de TF1 Vidéo ».


Vu que le feeling passe bien, je paie les tournées et on décide d'aller boire un verre dans ma chambrette. « J'ai tout de suite vu que tu étais différent » me murmure-t-elle à l'oreille. Les femmes ont vraiment un sixième sens pour cela : comment le savait-elle déjà ? Sur les quelques mètres qui séparent le bar de ma petite chambre estudiantine, on croise quelques ex de Chloé, qui lui font comprendre, par des gestes et des paroles qui pourraient paraître déplacés à quelqu'un ne connaissant pas aussi bien la psychologie masculine que Chloé, leur amertume et les difficultés psychologiques qu'ils rencontrent depuis la séparation. « C'est des connards » me dit-elle. Ah les hommes, je vous jure. Pour la suite, je ne vous fais pas un dessin, on s'enfile ma réserve perso, on fait l'amour toute la nuit pendant 15-20 minutes, et on s'endort, lovés l'un contre l'autre.

 


Ce matin au réveil, j'avais mal à la tête. Chloé, probablement effrayée par notre coup de foudre et les sentiments très forts qu'elle nourrissait sans doute déjà à mon égard, avait préféré s'éclipser. J'en profite pour vous taper ces mots, de bon matin. Ça me fait également penser que je dois appeler la rédac pour demander une petite rallonge, plus moyen de foutre la main sur l'enveloppe de liquide qu'ils m'avaient confié pour mes faux frais, ni sur ma carte bleue d'ailleurs : j'ai du les oublier chez moi dans l'excitation du départ. Quelle tête en l'air !


Aujourd'hui, on rentre dans le vif du sujet avec un planning autrement plus serré qu'hier : rien de moins que quatre films au programme de la journée, ainsi qu'une programmation de courts-métrages : on en parle demain matin, là je pars au ptit déj !

 

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