L'Etrange Festival : Jour 7

Aude Boutillon | 10 septembre 2011
Aude Boutillon | 10 septembre 2011

« Nous nous apprêtons déjà à entamer le dernier week-end du Festival ». Les quelques mots de Frédéric Temps, émérite organisateur de l'Etrange Festival de Paris, ramènent les spectateurs de la salle 100 à la dure réalité ; les festivités amorcent leur dernier virage, au cours d'une journée placée sous le signe de Sushi Typhoon, prémisse à la nuit du même nom qui s'annonce tout simplement démente. Entre deux séances, c'est avec grand plaisir que nous avons participé à l'émission Geek Me Five, enregistrée en live du Forum, et que, bien entendu, vous avez tous suivie attentivement. L'occasion d'échanger quelques avis sur les derniers films projetés, et d'entendre des chroniqueurs hilares chuchoter des blagues scabreuses face à une adorable Yumiko Hara expliquant avec le plus grand professionnalisme qu'il lui est difficile de recevoir durant les tournages, je cite, « du sang dans tous les trous ». Voilà pour la distinction, et place à des projections torrides, pour une journée caliente.

 

DEAD BALL

« Laissez votre cerveau au vestiaire, et amusez-vous bien ». Le ton est donné. Et à raison, jugez plutôt de l'histoire : un jeune prodige du baseball cause la mort de son père, avant de devenir l'un des plus redoutables délinquants juvéniles du Japon. Incarcéré, Jubei se voit contraint d'intégrer une bande de bras cassés composant l'équipe de baseball de la prison, afin de vaincre les très sexy Black Dahlia, équipe féminine aussi charmante qu'assoiffée de sang. Un synopsis idiot, donc, prétexte à une déferlante d'hémoglobine (essentiellement numérique -quel dommage). Au programme, explosions de membres, fist-fucking à répétition, improbables geysers de sang, pépées en toutes petites tenues de cuir... et Kim Jong-il. L'amateur de productions Sushi Typhoon sera, en toute logique, en territoire connu, et pourtant, Dead Ball lasse assez rapidement, et peine parfois à arracher un sourire, la faute à des gags poussifs, voire répétitifs, mais surtout à une bonne vingtaine de minutes plus que dispensables.

 


 

 

HORNY HOUSE OF HORROR

Yoshihiro Nishimura venu présenter le film de Tsugita Jun (dont il a assuré les maquillages), accompagné de sa toujours charmante Yumiko Hara, c'est un public enjoué et rigolard qui s'est apprêté à partager 1h15 d'immondices en tous genres, au terme d'une blague du Japonais précité relative à la relation de cause à effet entre sa calvitie et la radioactivité (il semblerait, aux dires d'un certain Rurik Sallé, que le monsieur soit friand de gags en rapport avec l'actualité nucléaire). Enième production crétine japonaise uniquement dédiée à l'exposition de membres (et quels membres !) coupés et de jolies jeunes filles peu pudiques, Horny House of Horror surprend par un humour quasiment omniprésent, toujours efficace, servi par des tortures aussi dégueulasses qu'inspirées (le but ultime du salon de massage concerné étant de priver le mâle peu farouche de ses attributs, au moment fatidique de l'extase), arrachant de temps à autres des cris horrifiés d'un public réjoui. Surtout, l'intelligence (toute proportion gardée) du film est de ne pas chercher à s'étendre indéfiniment, contrairement à beaucoup de ses congénères, dont la folie du début retombe peu-à-peu, à mesure que s'écoulent les minutes superflues. Mention spéciale pour la folle furieuse Asami Sugiura (actrice X, à l'image de ses copines), que les mauvaises langues accuseront de (mal) surjouer, mais qui s'en donne à cœur joie dans son rôle de psychopathe sanguinaire. Miam !

 


 

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