Mauvais Genre 2011 - Soirée d'ouverture

Simon Riaux | 22 avril 2011
Simon Riaux | 22 avril 2011

La cinquième édition du festival Mauvais Genre de Tours s'est ouverte ce jeudi 21 avril de la meilleure des manières. C'est une salle pleine qui a assisté à la projection de Balade Triste de trompeta, de Àlex de la Iglesia, suivi de Mirages de Talal Selhami. Une programmation à l'image des cinq jours qui nous attendent, folle, ambitieuse, fragile et enthousiasmante. Comme tout festival fêtant sa cinquième année, Mauvais Genre est encore fragile, et existe grâce à la passion et à l'engagement d'une poignée d'organisateurs et de bénévoles dont la générosité se fait instantanément sentir.

 

 


 

La cérémonie d'ouverture est brève, pas de chichis ni de blablas au sein d'une équipe qui semble aussi bon enfant que soudée, et se fait un honneur d'introduire les membres du jury : l'enseignant et critique Jean-Baptiste Thoret, Blandine Bellavoir (l'un des principaux atouts de Maison Close), l'écrivain Thomas Day, Stéphane Debac (le tueur mémorable de La Proie), Steve Johnson (responsable des effets spéciaux de SOS Fantômes, d'Abyss, ou encore de Spiderman 2), et leur président, Thierry Frémont, l'inoubliable barbouze d'Une affaire d'État d'Éric Valette, semblent au moins aussi heureux que les festivaliers.

 

C'est donc à peu près dans les meilleures conditions du monde que l'on s'assoit dans une salle pleine pour découvrir le nouveau délire d'Àlex de la Iglesia, qui arrivera chez nous le 22 juin. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le public réagit à ce long-métrage totalement barré, qui embrasse (embrase ?) l'histoire de l'Espagne de 1937 aux années 70, en l'entremêlant aux destins croisés de trois personnages hauts en couleurs. De ruptures de ton vertigineuses, en retournement toujours à mi-chemin entre grotesque et sublime, le metteur en scène déploie une palette d'émotions, qui cohabite sous les yeux effarés et comblés du spectateur. Faire cohabiter Hitchcock, Victor Hugo, la critique de l'Espagne franquiste et une histoire d'amour baroque et perverse, ça n'est pas donné à tout le monde.

 

 

 

 

Après cette entrée en matière tonitruante et une pause bien méritée, tant elle fut éreintante, ce fut au tour de Mirage, de Talal Selhami, présenté hors compétition, de combler les appétits du public. La Team EL l'avait déjà vu à Gérardmer, et avait apprécié les qualités de ce premier film réalisé dans des conditions difficiles, à la direction d'acteurs remarquable. Les spectateurs à leur tour se sont laissés porter par les mésaventures de quatre hommes et une femme égarés dans le désert, dont ils ignorent s'ils sont les victimes ou simplement les pions, dans un jeu de rôle implacable et dont l'issue demeure incertaine.

 

Les organisateurs le rappelaient lors de la cérémonie d'ouverture, si cette édition est la plus ambitieuse de ce jeune festival, elle n'en demeure pas moins vitale, et ne saurait être un échec. Or, on reconnaît un événement sur le point de se transformer en succès à l'immédiate proximité et au plaisir partagé que se renvoient ses protagonistes, public, invités, jury, ou presse.Après cette première nuit, on a envie de leur dire que Mauvais Genre est sur de très bons rails.

 

 


 

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