Sundance 2011 - Jour 7

Stéphane Argentin | 27 janvier 2011
Stéphane Argentin | 27 janvier 2011

Aujourd'hui, c'est la journée des grandes manœuvres. Pendant que Sandy se fend la gueule à la projo d'un film roots au possible (tournage 16mm), Septien, je passe une partie de mon après-midi dans les bus. Premier arrêt : le QG du festival (headquarters comme on l'appelle ici). Le but : tenter d'obtenir des tickets pour certains films que nous n'avons pas pu voir au cours des jours précédents pour des raisons diverses et variées (séances complètes, autres projos au même moment...). La règle est simple et inflexible (sur les terres de l'Oncle Sam, on ne plaisante pas avec le règlement !) : deux tickets maxi par jour et par personne. Ensuite, il faut jongler habilement entre nos propres projos dédiées à la presse et les rattrapages (tout du moins ceux qui ne sont pas déjà complets car certains films sont déjà dead full) tout en prenant en compte le temps pour se rendre d'un cinéma à un autre (en bus). Bref, un bien joli casse-tête pour tenter d'obtenir un planning cohérent pour les trois prochains et derniers jours du festival ! Et à ce petit jeu, certains y laissent des plumes. Ainsi il nous sera définitivement impossible de découvrir Higher Ground qui concoure pour le Grand Prix, le premier long-métrage réalisé par Vera Farmiga, totalement sold out pour ses deux dernières projos publiques.

 


Dans l'entrefaite, coup de téléphone de Sandy qui se trouve dans la file d'attente pour son film : « J'ai oublié mon accréditation à l'appart. Ils ont bien voulu me laisser rentrer après vérification de mon identité via une carte de visite (Sic !) mais si tu pouvais repasser le prendre pour le reste de la journée, ce serait top ». Ouais, bien sûr, no problemo, j'adore prendre le bus !!! Sauf qu'entre-temps, un accident a eu lieu sur l'une des artères principales et certaines lignes de bus font des tours et détours partout en ville (la loi de Murphy que ça s'appelle à ce qu'il parait). Qu'à cela ne tienne, j'adore faire du tourisme dans les transports urbains !!! Bref après un petit détour par l'appart pour récupérer ladite accréditation perdue sous un dossier de presse, retour au QG pour récupérer les tickets demandés une heure plus tôt. La charmante demoiselle est tout d'abord réticente à l'idée de me remettre ceux de mon sidekick mais rien qu'un grand et beau sourire ne puisse surmonter (NDSG : Argh que j'aurais aimé être là pour voir cela !). Les graal en poche (il faudra recommencer le même cirque demain pour les tickets du sur-surlendemain) et c'est reparti pour un petit tour... en bus ! Coup de téléphone de Sandy qui sort tout juste de sa projo : « T'es où ? » (question bien connue de tous les possesseurs de téléphones portables). Bah où veux-tu ? Dans le bus pardi ! Ça fait bientôt une heure et demie que je suis dans les bus. Y'a pas à dire, ça valait vraiment la peine de faire 8500 bornes pour passer autant de temps dans les transports en commun qu'un jour de turbin en semaine sur Paname !

 

NB : L'intégralité du texte ci-dessus a été rédigée sur iPhone... dans le bus of course !

 

 

Et les films dans tout cela me direz-vous ? Et bien à voir la tronche de Sandy quand je le rejoins, finalement je n'étais peut-être pas si mal dans les transports que je me dis tant Septien l'a laissé de marbre. Et encore je suis poli dans la retranscription. Bref j'enquille avec lui avec The Convincer, sorte de Fargo revisité à la sauce David Mamet. Le film est un peu trop long (2h) et ne présente plus beaucoup d'intérêt une fois le pot aux roses dévoilé mais l'on passe malgré tout un bon moment.

L'appel du ventre se fait ensuite entendre et Sandy de me sortir : « On va manger un bout sur Main Street ? ». Quoi ? Il faut encore reprendre le bus !?! Non mais tu te fous de ma gueule ou quoi ? Arrivés sur place, direction l'Irish Pub repéré quelques jours plus tôt histoire de profiter d'un bon repas tout en regardant en direct le match de la NBA opposant les Spurs de San Antonio aux Jazz de l'Utah (les Spurs l'emportent 112 à 105).

 


Repus, nous repartons en direction des cinoches (tous en cœur avec moi : « en bus bien sûr ! ») pour l'ultime séance du jour, The Oregonian. Et quelle séance !!! C'est bien simple il nous est même impossible de ronfler. A croire que le réal et le directeur de la salle se sont entendus pour nous casser littéralement les oreilles. Quant à ce qui défile sous nos yeux c'est consternant. Sandy rigole nerveusement puis à gorge déployée, baille beaucoup, essaye de trouver une position confortable sur son siège pour dormir, met son casque d'iPhone sur les oreilles histoire de les préserver un tantinet. Bref tout est bon pour nous faire fuir mais on tient bon à contrario d'une salle déjà bien clairsemée au début et qui se vide doucement mais surement jusqu'à la fin du film. On se croirait à Cannes sauf qu'ici le calvaire ne dure heureusement que 82 minutes alors que sur la croisette, ce ne serait que le prologue...

 

Etourdi par tant de cruauté sadique à l'égard du pauvre spectateur que nous sommes et branlant du chef, nous voici dans le bus (yeah baby tout est normal) qui nous ramène chez nous. P*** de journée !

 

 

Labizz

 

Avec SG

 

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