Festival Cinémascience dernier jour et palmarès

Julien Foussereau | 6 décembre 2010
Julien Foussereau | 6 décembre 2010

C'est sous une grisaille dominicale que Louisa et moi émergeons pour la dernière journée de cette troisième édition du festival CinémaScience. Nous avons esquivé la désormais bien connue Nuits des savants fous placée cette année sous le signe de la phobie. Trop fatigués. A regret. Les retours du lendemain sont positifs avec une bonne affluence pour assister au marathon Tarantula ! de Jack Arnold /Black Sheep de Jonathan King / Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis. Après un solide petit déjeuner, nous aurions pu nous diriger sur le rive droite de Bordeaux pour assister à l'avant-première des Chimpanzés de l'espace 2. Nous aurions pu. Sauf que, dans mes souvenirs, le premier était ultra pénible. Puis la déontologie inflexible qui nous habite, nous envoyés spéciaux stakhanovistes (insérez un rire gras ici), est telle que nous ne pouvions pas quitter l'Aquitaine sans rattraper Transfer de Damir Lukacevic, seul film en compète ayant échappé à notre vigilance de tous les instants (« Arrête de te la raconter ! T'étais tellement claqué le premier jour que t'as juste fait l'impasse pour aller pioncer sournoisement ! » Note de Louisa).

 

 

 

On remercie les organisateurs de nous avoir prêté une copie DVD de Transfer où, dans un futur proche, Hermann et sa femme Anna ont beau être richissimes, ils ne peuvent rien contre les outrages du temps, la maladie, sans oublier la mort. Rien ? Vraiment ? Pas si l'on en croit un laboratoire allemand proposant à nos deux octogénaires agonisants d'acheter le corps de deux Africains, jeunes, beaux et en excellente condition physique. Grâce à une technologie de transfert de personnalité combinée à un camisole chimique lourde, Hermann et Anna acquièrent le contrôle  de ces deux corps pendant 20 heures par jour.  Réflexion sur l'esclavage moderne à l'esthétique aseptisée, le film pioche un peu partout, de THX 1138 pour les tons monochromes du labo à Bienvenue à Gattaca pour sa représentation de la perfection assommante. Si la direction artistique et la démonstration de l'exploitation de la misère africaine par les occidentaux sont claires, le film n'arrive pas pour autant à nous toucher peut-être par excès de conformisme. Son didactisme trahit une absence de prise de risque qui tend à faire retomber le soufflé dans son dernier tiers.

 

 

 

Avec le sentiment du devoir accompli, nous rendons la chambre pour rejoindre l'Espace Saint-Rémi. Là, nous y prenons un dernier déjeuner succulent à l'heure bordelaise. On profite de ce dernier jour pour remercier à nouveau le traiteur Humblot  pour la qualité constante de ses mets et Stéphane le maître d'hôtel pour sa disponibilité et sa gentillesse. Grâce à eux, l'heure du repas était toujours un moment de réjouissance. Avant la remise du palmarès, je me suis enfin laissé tenter par les poufs en forme d'oreiller géant éparpillés  dans l'espace détente de Saint Rémi. Un certain Nicolas B., programmateur des sélections Rétrospective et Focus Russie, m'avait averti sur le côté traitre de cet accessoire de cocooning. A raison. La preuve ci-dessous.

 

 


 

Après une longue sieste et une Louisa bien moqueuse, nous sommes conviés au Fémina pour la cérémonie de clôture suivie du palmarès. On apprend que Cinémascience aura augmenté sa fréquentation de 20% par rapport à l'année dernière. Le rendez-vous est fixé pour l'année prochaine. On espère de tout cœur être à nouveau à Bordeaux pour couvrir ce festival sans chichi et à taille humaine. Ci-dessous le palmarès. En préambule, on regrette l'absence de Obselidia de Diane Bell, notre chouchou, pourtant déjà primé à Sundance. Mais visiblement, les jurys ont préféré récompenser des films aux thèmes les plus près possibles de la science.

 

Nous remercions toute l'équipe de Cinémascience pour leur hospitalité et leur disponibilité. Toujours agréables même sous la neige, ils ont rendu nos interviews et déplacements plus faciles au quotidien. Comme l'a dit l'un des pontes du CNRS : « Nous ne serions pas là aujourd'hui sans eux ». C'est sur ces bonnes paroles qu'on vous dit au revoir et à la prochaine !

 

Le Palmarès :

Millésime 2010 : Gordos de  Daniel Sánchez Arévalo

Prix d'interprétation : Stef Aerts pour son rôle de Tom dans le film belge Oxygène de Hans van Nuffel « un jeune acteur plein de promesse, touchant, émouvant, très juste qui tient le film. » d'après la présidente du grand jury, Isabelle Pasco

Prix du jury Jeunes chercheurs : How I ended this summer du russe Alexei Popogrebsky « pour sa qualité cinématographique et le thème de l'isolement et de la misère des scientifiques russes » a souligné la présidente Macha Méril. Ce jury a également décerné une mention spéciale à Oxygène du belge Hans van Nuffel « pour saluer la force et la justesse du film ».

Prix du jury Jeunes : Gordos de Daniel Sánchez Arévalo

Prix du public : Oxygène de Hans van Nuffel.

Coup de cœur de l'Inserm : Oxygène de Hans van Nuffel 

 

 


 

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