L'Étrange Festival 2010 - Les pépites

La Rédaction | 20 septembre 2010
La Rédaction | 20 septembre 2010

L'Etrange Festival, c'est une sélection pléthorique, avec comme vous pouvez le lire ici, des inédits et des avant-premières. Mais ce rendez-vous est aussi l'occasion, l'une des seules, de (re)découvrir des pépites étranges, déviantes, hilarantes sur grand écran !

La vie à l'envers (Alain Jessua 1963)

Fascinant portrait d'un homme à la dérive auquel le refus du consumérisme et de l'hypocrisie sociale amènera jusqu'à une forme de folie douce, le film d'Alain Jessua est une œuvre à part dans le cinéma français des 60's. Et l'interprétation de Charles Denner toute en ironie est une performance qui tire le film vers le haut.

 

L'inconnu de Shandigor (Jean-Louis Roy, 1967)

Dans la vague des copies de James Bond qui ont essaimées toute l'Europe dans les années 60, ce film atypique et quelque peu obscur se révèle être un des plus mémorables au final. Le choix du casting avec Vernon, Dufilho et Gainsbourg (qui chante un inédit « Bye, bye Mr Spy ») y est pour beaucoup mais c'est surtout l'inquiétant Daniel Emilfork qui remporte la palme par son interprétation qui laisse planer sur tout le film une ombre d'étrangeté mais non dénuée d'humour.

Le froid baiser de la mort (Mino Guerrini, 1965)

Plus habitué au western-spaghetti ou au polar, il est surprenant de découvrir Franco Nero en émule de Norman Bates, en noir & blanc aussi, et c'est surtout sa performance qui est le principale intérêt de ce neo-giallo qui aurait mérité un peu plus de tenue dans le mise en scène pour se révéler foncièrement passionnant.

L'infernale poursuite (Ricou Browning, 1979)

L'indispensable pépite bis de l'Etrange Festival, où l'on peut admirer un vrai cul-de-jatte le plus enragé jamais vu asséner des atemis mortels et se servir de pétoires cachés dans ces accoudoirs de chaise roulante! Avec en plus un doublage français des plus hasardeux et vous avez aussi la grosse poilade de cette semaine de cinéma autre.

Fondu au noir (Vernon Zimmerman, 1980)

Film unique tant que par son thème (un laissé pour compte se sert de son amour du cinéma pour se venger) que par son origine (ce sera la seule réalisation de Vernon Zimmermamn), Fondu au noir garde toujours son aura de slasher pas comme les autres et tend à se bonifier avec le temps. Denis Christopher étant une des premières incarnations du "geek" qui se voit dépasser par son univers, et ce jusqu'au meurtre.

 

Eggshells (Tobe Hooper, 1969)

Enfin on l'a vu le premier flick de Tobe Hooper, après près de 40 ans d'invisibilité. Trip babacool virant sur l'hallucinogène, le film oscille entre portrait de groupe, critique de l'Amérique alors en plein Vietnam et visions psychédéliques où l'on peut percevoir les prémisses de Poltergeist. Mais on sent confusément que l'on tient aussi le préambule de Massacre à tronçonneuse, via la caractérisation de certains personnages que l'on sent être les futures victimes de la famille de Leatherface, ce qui prouve que Tobe Hooper est bien un auteur et pas le vulgaire tâcheron que certains ont bien voulu désigner.

Patrick Antona

 


 

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