Deauville 2010 : Buried avec Ryan Reynolds

Vincent Julé | 8 septembre 2010
Vincent Julé | 8 septembre 2010

EN COMPÉTITION

Il y a eu les multiples points de vue de Rashomon, le plan-séquence géant de La Corde, la caméra subjective de La Femme défendue de Philippe Harel, le faux huis clos de Phone Game ou la vague des films à la Projet Blair Witch. Buried constitue, comme ses prédécesseurs, un défi de cinéma. Plus fort encore que Cube. Comme son titre l'indique, le film raconte l'histoire d'un homme enterré.  Pendant une heure et demi, Rodrigo Cortès filme Ryan Reynolds et uniquement Ryan Reynolds, coincé dans un cercueil. Le réalisateur espagnol ne triche pas en recourant à de pratiques flash-back. Une vraie gageure. L'idée de départ - géniale - s'appuie sur un cauchemar commun à toute l'humanité mais derrière, il faut parvenir à la nourrir pour en faire un film regardable.

Forcément, dans 2 mètres cubes, sa réalisation finit par tourner un peu en rectangle, mais Cortes a l'intelligence d'introduire un jeu de lumière qui évite les lassitudes visuelles du spectateur. Il y ajoute 2 à 3 grandes idées scénaristiques pour relancer son histoire. Rien que ça devrait assurer au film un petit quelque chose lors de la remise des prix. Ryan Reynolds, seul et allongé, s'en sort très bien. Le public arrêtera peut-être un jour de le prendre pour le rigolo beau gosse de ses premiers rôles. A défaut du délire claustrophobe espéré, c'est LE film malin de l'année. Si la mise en scène manque parfois de puissance, Buried offre au spectateur un final pas piqué des hannetons. Et dans l'essai qui finira bien par paraître un jour sur la place du téléphone portable dans les films de cinéma, le film aura obligatoirement droit à quelques pages d'analyse.

Maverick

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