Van Damme is back sur la Croisette

Laurent Pécha | 13 mai 2010
Laurent Pécha | 13 mai 2010

L'évènement de ce jeudi 13 mai, c'était  bien sûr la présentation au Marché du film du nouveau film de Jean-Claude Van Damme, The Eagle path. Plus de 15 ans après Le Grand tournoi, JCVD revient à la mise en scène. Et l'homme en a gros sur la patate comme il nous l'a dit juste avant le début de la projection. Il est prêt à tout pour que ses films reviennent dans les salles de cinéma, lui qui est désormais habitué depuis des années (hors exception notoire) aux bacs des marchands de vidéo. A tel point qu'il a promis aux exploitants et acheteurs présents dans la salle qu'il serait prêt à défendre le film coûte que coûte dans toutes les émissions, journaux possibles s'ils prenaient le risque de miser sur lui.

Et il faudra en prendre des risques pour sortir ce Van Damme là. Prêt depuis déjà de longs mois (il avait failli être présenté à Cannes l'an dernier), The Eagle path est un film qui déroutera les fans de la première heure : quasiment aucun combat, et seul un très long gunfight vient remplir le quota de scènes d'action que l'on est en droit d'attendre d'une vandammerie.

Non, ici, JCVD veut se la jouer auteur torturé et se lance dans une histoire compliquée (il avoue lui-même ne pas savoir vraiment ce qu'il raconte) multipliant les flashbacks appuyés (ah le trauma du petit Jean-Claude que l'on verra une bonne dizaine de fois durant les 100 minutes du récit). Il s'offre un rôle proche d'un autiste qui lui permet de régulièrement péter les plombs et en faire des tonnes.  

Au niveau du visuel, c'est encore plus fort et le bonhomme abuse constamment du ralenti lourd de sens (mais bon n'est pas Peckinpah qui veut), d'une musique aussi omniprésente qu'accentuée. Si la très jolie Claudia Bassols s'en sort admirablement bien  en escort girl obsession de rédemption de Van Damme (l'homme est persuadé de la connaître et pour cause quand vous aurez la révélation rocambolesque finale), tous les autres comédiens jouent à côté de la plaque, rendant la volonté auteurisante de Jean-Claude vite caduque.

Et puis, il y a les deux dernières minutes du film, celles qui font rentrer The Eagle path dans le panthéon du n'importe quoi. A l'instar d'un Uwe Boll qui donne des leçons de vie improbables, Van Damme nous balance un maelström d'images aussi hétéroclites que possible  (une femme qui accouche, un arbre abattu, un gros américain bouffant un sandwich frites, un spermatozoïde en synthèse voulant pénétrant l'ovule, des bombes atomiques, des spectateurs dans une salle de cinéma, un ours polaire sur sa banquise,...). L'artiste se veut donneur de leçon et partisan d'un monde meilleur... Why not, mais c'est quoi le rapport JC avec ce que tu nous as montré avant ? Un des nombreux mystères de la vie mais celui-là, on ne veut vraiment pas le décrypter...

 

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