Une année, un film : Les oeuvres qui ont marqué Eric Valette (9)

Jean-Noël Nicolau | 24 novembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 24 novembre 2009

Le 25 novembre prochain sort Une affaire d'Etat, un modèle de polar à l'efficacité redoutable (lire notre critique) signé par un cinéaste français qui était parti depuis quelques années aux Etats-Unis, Eric Valette. Pour vous donner envie d'aller découvrir un film haletant qui renoue avec un genre (mixant policier et politique) que le cinéma français a laissé tomber depuis trop longtemps, on a donné la parole à son auteur pour qu'il évoque les films qui l'ont marqués au cours de sa vie. On a donc repris le jeu horrible auquel on avait soumis Rémi Bezançon il y a plus d'un an (lire ses choix), à savoir choisir un (et seulement un) film phare par année de sa vie et nous raconter pourquoi ce dernier a marqué sa vie de cinéphile (pour ce jeu, on tient compte de la sortie du film en salles françaises).

 

 

2006

 

Vol 93 de Paul Greengrass

La vérité reste encore à établir sur ce qui s'est véritablement passé le 11 septembre mais au delà de ce débat, le film de Paul Greengrass m'a scotché. Vol 93 montre une situation de film catastrophe en évitant tout les clichés de cinéma et sans chercher l'émotion ou l'identification à coups de ficelles narratives ou d'effets de mise en scène. Greengrass colle au plus près du drame et nous fait vivre l'enfer. Son film est d'une force brute et d'une viscéralité inouïe...

 

 

2007

Zodiac de David Fincher

Le meilleur film de Fincher pour moi. J'ai toujours été passionné par l'histoire des crimes du Zodiaque, une des plus énigmatiques qui soient et j'avais lu plusieurs fois le livre de Graysmith. Fincher s'attaque à cette montagne de faits et de pistes à travers un film fleuve qui traverse les années et les périodes et nous montre comment l'obsession dévore les existences...

Totalement brillante sans jamais être ostentatoire, la mise en scène est totalement au service de cette idée force et les acteurs sont tous excellents, avec mention spéciale au trop rare (au cinéma) Anthony Edwards et au toujours génial Robert Downey Jr.

 

 

2008

The Dark Knight de Chris Nolan

Ou quand le feu vert d'un studio et la vision d'un grand cinéaste se rencontrent pour créer un immense succés populaire, d'autant plus étonnant quand on considère la noirceur du film, son ton franchement adulte et son refus du matraquage sensoriel propre à beaucoup de blockbusters. Si Batman Begins m'avait laissé un peu sur ma faim, The Dark Knight fait lui littéralement décoller la franchise et retrouve l'aspect film noir du comic book et la nature sociopathe du personnage, en se rapprochant au final plus de Heat que de Spider Man

 

 

2009

Watchmen de Zack Snyder

L'année n'est pas finie, mais à la date où j'écris (mi-novembre), Watchmen reste mon champion de 2009. N'ayant pas aimé 300 et étant fan de la BD, j'y allais avec méfiance. J'avais tort. Le film tient son pari d'adapter l'inadaptable et de retranscrire fidèlement la densité et la complexité de l'oeuvre de Moore et Gibbons. On pourra toujours ergoter sur tel choix musical discutable ou telle petite coquetterie de mise en scène, mais l'essentiel pour moi reste que Snyder a parfaitement réussi son coup et réalisé un grand film qui ne recule devant rien, assume la violence et la noirceur et nous offre un foisonnement de personnages et de thèmes qui encourage plusieurs visions pour en faire le tour.

 

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