Une année, un film : Les oeuvres qui ont marqué Eric Valette (7)

Jean-Noël Nicolau | 22 novembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 22 novembre 2009

Le 25 novembre prochain sort Une affaire d'Etat, un modèle de polar à l'efficacité redoutable (lire notre critique) signé par un cinéaste français qui était parti depuis quelques années aux Etats-Unis, Eric Valette. Pour vous donner envie d'aller découvrir un film haletant qui renoue avec un genre (mixant policier et politique) que le cinéma français a laissé tomber depuis trop longtemps, on a donné la parole à son auteur pour qu'il évoque les films qui l'ont marqués au cours de sa vie. On a donc repris le jeu horrible auquel on avait soumis Rémi Bezançon il y a plus d'un an (lire ses choix), à savoir choisir un (et seulement un) film phare par année de sa vie et nous raconter pourquoi ce dernier a marqué sa vie de cinéphile (pour ce jeu, on tient compte de la sortie du film en salles françaises).

 

 

1997

 

L.A. Confidential de Curtis Hanson

L'adaptation était impossible et Curtis Hanson et Brian Halgeland l'ont réussi. Encore un de ces films qu'on ne voit pas venir -pas de Friedkin ni de Mann aux commandes- et qui vous clouent au mur... La rencontre improbable entre des personnalités qui décuplent leur talent au contact d'un script, d'un sujet, d'un acteur: un beau pied de nez à la théorie des auteurs. C'est stupéfiant d'avoir su conserver la complexité et la densité d'un récit tortueux Ellroyien tout en tenant le cahier des charges d'une production hollywoodienne de standing. Classique instantané.

 

 

1998

Boogie Nights de Paul Thomas Anderson  

 La "porn version" des Affranchis, en quelque sorte. On  retrouve la maestria et la fluidité d'un récit qui traverse les périodes avec aisance et toujours beaucoup d'attention porté à tous les rôles, y compris les plus petits. L'idée de l'industrie du porno familial qui bascule dans l'usine à fric et silicone dans les 80s est peut-être un peu idéaliste, mais le film fonctionne à merveille, avec ses écarts vers le film parano ou la franche comédie, tout en conservant une belle unité. Et c'est aussi le dernier grand rôle en date de l'immense Burt Reynolds!

 

 

1999

Seul Contre Tous de Gaspard Noé  

Un film fait lui aussi seul contre tous, avec l'aide inestimable du service des programmes courts de Canal qui sont des gens précieux (qui m'ont beaucoup aidé moi aussi d'ailleurs!). Gaspard Noé oublie la provoc gratuite et les postures branchouilles qu'on a pu lui connaître (ou qu'on lui connaitra) et dresse un portrait implacable d'un lumpenprolétaire à la dérive dans une banlieue suffoquante, avec une hargne qui ne fait aucun prisonnier. Un coup de maître. 

 

 

2000

Man On The Moon de Milos Forman 

Un drôle de film inattendu, poétique et décalé, sur un personnage insaisissable dont la folie douce semble irriguer la mise en scène de Forman, qu'on a connu plus traditionnel. L'écriture de Scott Alexander et Larry Karaszewski (génies du biopic déjà consacrés avec Ed Wood et Larry Flint)  est d'une grande subtilité, évitant tous les pièges du sujet, maniant l'émotion sans jamais se complaire dans la guimauve hollywoodienne. Et il y a Jim Carrey, immense: Il incarne le mystère du personnage dans ce qui sera probablement le rôle de sa vie.

 

 

2001

Time and Tide de Tsui Hark

J'ai toujours été fan de Tsui Hark et après quelques très grands films dans les années 90 (Il Etait Une Fois En Chine 1 & 2, The Blade) et un passage hollywoodien psychotronique, Time And Tide était (avec Legend Of Zu que j'affectionne aussi) son grand retour aux affaires! Un film d'action super inventif, plein de vitalité, avec des personnages émouvants  qui est aussi une déclaration d'amour à Hong Kong, superbement filmée.

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