Walking dead : la contamination continue !

Véritable sensation dans le petit monde des Comic books, Walking dead n'en finit pas de récolter des éloges. Publié en France aux éditions Delcourt, cette petite perle est née de l'union de la plume de Robert Kirkman et du crayon de Charlie Adlard. Walking dead raconte l'histoire de Rick, un policier gravement blessé lors d'une fusillade qui se réveille dans son lit d'hôpital alors que le monde est infesté de morts-vivants. Il va alors tout faire pour retrouver sa femme et son fils mais avant tout tenter de survivre. Doté d'un postulat de départ proche de 28 jours plus tard, Walking dead dépeint un univers brutal et désespéré où la mort peut pointer le bout de son nez à n'importe quel coin de rue.

La force de ce Comic book est de coller aux basques d'un petit groupe de survivants qui sont confrontés aux réalités de la survie (se nourrir, faire face au deuil, mener à bien une grossesse) sans savoir si ils ont une chance de s'en sortir. Profondément pessimiste, Walking dead n'a également pas peur de bousculer les codes du genre. En effet, ce ne sont pas seulement les personnes ayant été mordus par un zombie qui se transforment mais tous les morts. Ainsi, le lecteur se pose les mêmes questions que les héros sur l'origine du fléau. Au delà de la survie, bons nombres de questions secondaires se posent aux personnages. Peut-on tomber amoureux dans de telles conditions ? Comment doit on présenter la situation à des enfants ? Comment prend on les décisions de groupe ? Dans de telles circonstances la méfiance est de mise et au-delà des zombies, les survivants peuvent être des dangers potentiels pour eux-mêmes. Outre ses qualités scénaristiques, Walking dead présente des qualités esthétiques indéniables. Graphiquement sublime, les dessins de Charlie Adlard accentuent le côté sombre de l'œuvre en utilisant un noir et blanc très contrasté et en travaillant sur le détails des effets gores. Si le tome 1 se révèle un ton au-dessus grâce au coup de main du génie Tony Moore (qui œuvre sur l'excellent Les Exterminateurs), Adlard se révèle être un maître dans la retranscription de la tension dans le dessin.

Bluffé par les qualités de l'œuvre, Frank Darabont est actuellement en train de préparer l'adaptation en série TV. L'histoire se déroulant en grande partie dans une prison (à partir du tome 3), le réalisateur des Evadés et de La Ligne verte semble donc être le client idéal pour se charger de l'adaptation pour le petit écran. La série sera diffusée sur la chaîne AMC, qui s'est récemment lancée dans la production de séries et qui est à l'origine de belles réussites telles que Mad men et Breaking bad. Cela laisse augurer une grande liberté créative pour Darabont qui, espérons-le, livrera une version aussi sombre que l'originale. En attendant, ruez-vous sur le tome 9 qui est disponible chez tous les bons libraires depuis le 7 octobre dernier. On vous aura prévenu...