Jack Cardiff est mort

Nicolas Thys | 23 avril 2009
Nicolas Thys | 23 avril 2009

Quelques lumières s'éteignent. Jack Cardiff est décédé à 94 ans dans sa maison du New Hampshire. S'il fût un bon cinéaste, 14 longs-métrages à son actif entre 1958 et 1974 dont les violents et mémorables Les Drakkars (1963) et Le dernier Train du Katanga (1968) avec, en prime, une nomination aux Oscars comme meilleur réalisateur pour Amants et fils en 1961, c'est en tant que directeur de la photographie qu'il s'est essentiellement illustré.

 

 

   

     

 

Né en Angleterre en 1914, il commence très jeune dans le monde du spectacle par quelques petits rôles dans des productions sans importance. Puis, à 15 ans, il se tourne de l'autre côté et devient d'abord cadreur de 1929 à 1937 avant de devenir l'un des plus importants directeurs de la photographie britanniques puis hollywoodiens. Au cours de ses premières années on retiendra sa participation à The Skin Game, d'Alfred Hitchcock en 1931, Fantôme à vendre de René Clair ou encore Le Chevalier sans armure de Jacques Feyder avec Robert Donat et Marlene Dietrich.

 

 

                                            The Skin Game d'Alfred Hitchcock

 

 

Puis à partir de 1939 il passe chef opérateur sur des documentaires, des courts-métrages ou de petits films. Le principal tournant de sa carrière intervient en 1943 où, sur les conseils de Zoltan Korda qui utilisa Cardiff pour son film The Four Feathers en 1939, il est engagé pour s'occuper du procédé technicolor, dont il fût l'un des pionniers et l'un des plus admirables utilisateurs, dans le film de Michael Powell et Emeric Pressburger, Le Colonel Blimp. Le fameux duo britannique réutilisera ses services comme directeur de la photographie pour leurs prochains films : Une question de vie ou de mort en 1946, Le Narcisse noir en 1947 pour lequel Cardiff obtient le Golden globe et l'Oscar de la meilleure photographie, et surtout Les Chaussons rouges en 1948, l'une de ses plus belles mises en lumière.

 

 

   

 

 

Sa carrière est lancée. Pendant encore près de 60 ans et une cinquantaine de projets : longs, courts, documentaires, fictions, séries TV, il officiera entre le Royaume-Uni et Hollywood en passant par la France. Il sera encore nominé deux fois comme meilleur directeur photo en 1956 pour Guerre et Paix de King Vidor et en 1961 pour Fanny de Joshua Logan avant d'obtenir un oscar d'honneur en 2007 pour l'ensemble de sa carrière. Parmi les œuvres les plus originales et les plus marquantes sur lesquels il apposa son style unique citons : Les Amants du capricorne d'Alfred Hitchcock en 1949, Pandora  d'Albert Lewin en 1951, The African Queen de John Huston en 1951, La Comtesse aux pieds nus de Joseph L. Mankiewicz en 1954 ou Les Vikings de Richard Fleischer en 1958.

 

                                                 Guerre et paix de King Vidor

 

 

Les années 60 le voient passer à la réalisation et il revient à ses premières amours dans les années 1970. Les œuvres auxquelles il participe sont moins importantes mais on retiendra toutefois : Mort sur le Nil de John Guillermin en 1978, Avalanche Express de Mark Robson et Monte Hellman en 1979, Les Chiens de guerre de John Irvin en 1980, Conan le destructeur de Richard Fleischer en 1984, Cat's Eye de Lewis Teague la même année sans oublier la magnifique photo de Rambo II de Georges P. Cosmatos en 1985. Après 1990 il ne s'occupera plus que de courts-métrages.

 

Le 22 avril 2009, un géant, et le mot est ici tout sauf usurpé, s'en est allé !

 


 

 

    

 

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