Une année, un film : Les oeuvres qui ont marqué Rémi Bezançon (17)
On l'a donc soumis à un jeu pour le moins atroce : choisir un (et seulement un) film phare par année de sa vie et nous raconter pourquoi ce dernier a marqué sa vie de cinéphile (pour ce jeu, on tient compte de la sortie du film en salles françaises).
Jusqu'à la sortie du film, on vous propose tous les jours ses choix. En espérant que cela vous donne envie d'aller voir le sien...
Punch-drunk love (Paul Thomas Anderson)
Paul T. Anderson, l’enfant prodige du cinéma américain (rien à voir avec cette trompette de Paul S. W. Anderson, le serial killer des licences : Mortal kombat, Resident Evil, Alien vs Predator et bientôt Metal Gear Solid…) nous revient 3 ans après Magnolia avec un film sorti de nulle part : Punch-drunk love, œuvre décalée et poétique quelque part entre Jacques Tati et Blake Edwards. Voir ce film c’est comme sucer un bonbon acidulé dont la saveur restera longtemps en bouche, et quand les lumières de la salle se rallument on a qu’une envie c'est d'embrasser la femme (ou l’homme) à nos côtés et tant pis (tant mieux) si ce n’est pas la (le) nôtre. Et profiter de la vie bien sûr !
2004
Eternal sunshine of the spotless mind (Michel Gondry)
Charlie Kaufman serait-il le meilleur scénariste de tous les temps ? Pas sûr. Le plus cinglé ? Certainement ! Après le magnifique Being John Malkovich et avant le schizophrénique Adaptation, Kaufman sort de son chapeau le scénario qui tue. Aux manettes, Gondry n’a pas le droit à l’erreur, il livre une mise en scène somptueuse et offre au passage à Jim Carrey son plus beau rôle depuis Man on the Moon. Le critique de cinéma Jean-Philippe Tessé a écrit à propos de ce film : « Le meilleur de Kaufman reste à déterminer : il a beau se creuser la tête, ce qu’il y trouve relève toujours d’un brainstorming assez creux... ». Je suis très fier que ce même critique, au moment de la sortie du Premier jour du reste de ta vie, m’ait traité, je cite : « ... d’auteur en carton. ». Kaufman & Bezançon à la même enseigne ? On peut toujours rêver un peu...