Bande-originale : Les fous du roi

Compositeur ayant obtenu la consécration de ses pairs et un succès mondial avec Titanic, James Horner est pourtant plus un habitué des films d'action (Braveheart, Le masque de Zorro pour n'en citer que deux) que des bandes-originales empreintes de classicisme. C'est pourtant ce dernier sillon qu'il creuse à l'occasion du remake des Fous du roi, avec une réussite certaine et sans s'en tenir à une banale recopie de Titanic (auquel un seul morceau, « Give me the hammer and I'll nail them UP ! », fait penser).

L'impression générale que l'on retire de l'écoute des quinze titres présents est celle d'une grande cohérence, cohérence d'où l'album puise sa force tranquille mais solennelle. Même s'il ne s'aventure jamais en terrain inconnu, Horner parvient à tirer le maximum des différents instruments et arrangements qu'il déploie autour d'un thème principal mélancolique et inspiré. Une puissante base de percussions et de cuivres pose ainsi le personnage écrasant qu'interprète Sean Penn (« Conjuring the ‘Hick' vote »), de délicates notes de piano et de violons viennent épouser les passages intimistes (« Anne's memories »), tandis que des cordes tour à tour vacillantes et inquiétantes accompagnent les nuages qui s'amoncellent à l'horizon (« All our lives collide »).

Mieux encore, lorsque ces éléments sont assemblés ou élevés les uns contre les autres au sein d'un même morceau, le résultat se révèle supérieur à la simple somme des parties. Dès le « Main title », et par la suite dans des compositions telles que « The rise to power » ou « Verdict and punishment », se développe par touches successives un lyrisme puissant mais jamais exagéré, conséquence du mariage réussi de l'intime et de l'épique. Tout cela fait de la musique des Fous du roi un digne héritier des bandes-originales des classiques hollywoodiens… et de celle de Titanic.