Masterclass Thomas Gilou

Julien Dury | 7 mars 2007
Julien Dury | 7 mars 2007

D'entrée, soyons honnêtes. Michou d'Auber n'avait pas réellement convaincu l'auteur de ces lignes. Qu'attendre alors de la masterclass donnée par une partie de l'équipe du film samedi 3 mars à la FNAC des Halles ? Eh bien au fond, il est toujours sympathique de laisser les artistes s'exprimer sur leur production sans qu'ils aient à se justifier. Ce jour-là, à seize heures nous avions donc présents Thomas Gilou et Messaoud Hattau, respectivement réalisateur et scénariste du film en question. Le premier entame la conférence en exprimant sa joie d'avoir dépassé le mastodonte Dreamgirls lors du premier jour d'exploitation du long-métrage. Il sera ensuite question d'un autre éléphant lorsque Gilou racontera sa visite à Gérard Depardieu finalement coproducteur et principal acteur. Difficile de retenir un sourire à la description des sculptures érotiques sur bois et de la machine à trancher le jambon qui ornent le salon du comédien. Des sourires entendus saluent le talent unique de Nathalie Baye pour ramener le comédien à la raison sur le tournage lors de ses fréquents passages en roue libre.

La vedette revient néanmoins au scénariste, visiblement très ému par le résultat final. Précisons que l'histoire du jeune Michou est en grande partie autobiographique pour Hattau. Notre homme se souvient de sa première vision du film et laisse échapper quelques larmes à l'évocation de l'interprétation de son père par Fellag. Le moment est émouvant, malgré les lourds applaudissements immédiatement lancés par un public qui ne peut s'empêcher de réagir de la sorte. Ledit Fellag vient d'ailleurs d'arriver et conquiert immédiatement la salle en s'excusant de ne pouvoir faire la bise à
tous. Le comédien parle de sa relation avec Samy Seghir, interprète de Michou, et avoue s'être inspiré des liens qui l'unissent à son propre fils. Tant qu'on parle de jeu d'acteur, Gilou salue les talents de composition de Mathieu Amalric, effectivement charismatique dans un rôle peut-être un peu caricatural.

Le temps presse, et le public n'a que peu de temps pour ses questions. Les larmes du scénariste se transmettent à une femme qui compare le long-métrage au Grand Chemin et affirme que « ce n'est pas du pipeau, ce n'est pas du cinéma » (en l'occurrence, on aurait préféré un peu plus de cinéma). Un jeune homme se plaint de l'imprécision de l'emploi du kabyle dans le film, mais Fellag lui rappelle goguenard que la langue change d'un village à l'autre. Le micro cesse rapidement de tourner et l'on abandonne la salle à la séance de dédicace. Au final reste un sentiment proche de l'évidence : ces gens-là sont bien sympathiques et les films inaboutis ne sont hélas pas forcément l'œuvre d'imbéciles.

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