Terry Gilliam à la rue

Julien Dury | 11 octobre 2006
Julien Dury | 11 octobre 2006

De la promotion à la mendicité, il n'y a qu'un pas qu'a franchi Terry Gilliam. Habillé en clochard, le réalisateur s'est promené en plein New-York, avec l'écriteau « Cinéaste sans studio – Famille à nourrir – Prêt à tourner contre nourriture ». Ce numéro de vieillard indigne sentait quand même le coup de pub, puisque des bruits avaient filtré la veille sur Internet, entraînant des fans de Gilliam à venir déposer quelques billets dans sa sébile. Joie de Terry: « ça rapporte plus que mes films ». Mieux vaut lui donner de l'argent qu'un studio : la dernière fois, on a eu Tideland en retour. Au moment d'une photographie commune avec ses amateurs, le réalisateur a d'ailleurs révélé la nature de sa petite comédie en retournant son panneau dont le verso arborait l'affiche du film. Il faut dire que les États-Unis ont la chance de ne découvrir la chose que ce vendredi. A cette occasion, Gilliam s'est expliqué sur certains détails. La préparation du film a été « la plus courte de sa carrière » puisque Tideland était déjà en pré production alors que l'actrice principale n'avait « pas encore été trouvée ». Le rôle a finalement été tenu par Jodelle Ferland dont le jeune âge a une fois de plus poussé le cinéaste à justifier certaines scènes accusées de pédophilie par « ceux qui refusent de se connecter au film ». Alors que tout ça est « complètement innocent »... C'est vrai que certains passages plus explicites du livre ont carrément été coupes car « on ne pouvait pas filmer ça »

Cliquez sur l'affiche pour voir Terry dans la rue

Quels sont les projets à venir après ce modèle de retenue ? Ne parlons pas du Don Quichotte, le « gros éléphant » toujours bloqué par des questions de droit. The Defective Detective qui devait se dérouler dans un embouteillage géant (une idée réminiscente de Cortazar) avec la participation de Nicolas Cage en est toujours au point mort, même si Gilliam pourrait en faire une bande dessinée ou un dessin animée. Quant à Good Omens, l'adaptation de la parodie biblique de Neil Gaiman et Terry Pratchett n'est guère plus avancée faute de studio et de stars, même s'il avait été question d'un duo Johnny Depp – Robin Williams. Le gros problème, c'est que le cinéaste n'a toujours pas trouvé « le producteur de ses rêves » et qu'il avoue être persona non grata chez la majorité des gens susceptibles de le financer. C'est dommage, il aimerait encore « faire quelques films avant de passer l'arme à gauche ». Des bons, on préférerait.

Source : Coming Soon

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