Tous au cinéma, un jeu de société pour Noël

Laurent Pécha | 20 décembre 2004
Laurent Pécha | 20 décembre 2004

En cette période de fêtes de Noël et de cadeaux à offrir, l'arrivée de « Tous au cinéma » tombe plutôt bien à pic. Encore un jeu sur le cinéma, vont se dire bon nombre en se remémorant peut-être les multiples autres sortis précédemment (le dernier en date, « Scene it » et son DVD aux extraits pour le moins répétitifs : impossible de faire plus de cinq parties sans risquer de retomber sur les mêmes questions) et qui pour diverses raisons n'avait pas su contenter à la fois les cinéphiles et les néophytes (trop facile ou trop dur, il est souvent impossible de jouer à ce type de jeux avec des forces en présence diverses). L'arrivée d'un nouveau jeu de société basé sur les connaissances cinématographiques soulève donc certains doutes et certaines craintes quant à l'intérêt et surtout à la durée de vie dudit jeu.

Après une soirée passée à le tester ardemment (cinq longues parties), on peut raisonnablement penser que l'éditeur Pic & Pic & Colegram tient là un fleuron du genre, peut-être le seul jeu sur le cinéma qui puisse rallier les joueurs de tous bords, même si certaines caractéristiques et épreuves déséquilibrent trop le rythme et le bon déroulement des parties.

Le principe de jeu de « Tous au cinéma » s'apparente à une sorte de « Trivial poursuit » puisque tout est axé sur la capacité des joueurs à répondre à des questions (1 500 fiches avec 5 questions par fiche, chacune ayant une catégorie, un style bien précis) qui leur permettra d'avancer sur un plateau. Mais là où le jeu devient vraiment intéressant et le rend particulièrement accessible, c'est que sur trois catégories de question la réponse peut se faire en cinq étapes via cinq indices (selon les catégories, les indices peuvent concerner soit le résumé du film, les acteurs, le réalisateur ou les personnages du film, soit encore des anecdotes du tournage, des dialogues ou des charades sur le titre du film). Ainsi tout le monde peut-il trouver la réponse puisque les indices sont de plus en plus faciles, l'avantage pour celui qui répond dès le ou les premiers indices étant de pouvoir avancer sur le plateau plus rapidement.

Exemple : il s'agit de trouver le titre d'un film
1er indice : durant tout le film, il neige ;
2e indice : une église qui transmet des messages qui n'ont rien de divin ;
3e indice : un aéroport est le théâtre du film ;
4e indice : en plus des intempéries, des terroristes empêchent l'atterrissage des avions sur l'aéroport de Washington ;
5e indice : titre VO, Die hard 2 ;
Réponse : 58 minutes pour vivre.

Ou encore.
1er indice : Mme Chastaing est experte en assurances ;
2e indice : Catherine Mouchet joue Lucie, la secrétaire d'un assureur ;
3e indice : François Berléand joue Maxime, un assureur véreux ;
4e indice : film de Pierre Jolivet en 1999 ;
5e indice : Vincent Lindon joue Ivan, le patron d'une menuiserie ;
Réponse : Ma petite entreprise.

Les deux autres catégories de questions n'utilisent pas le même procédé. Cette fois-ci, on vous donne le titre d'un film et il faut soit trouver les acteurs (maximum quatre), le réalisateur et l'année de sortie du film (avec parfois une possibilité de marge d'erreur de quelques années), soit faire le résumé du film. Si la première catégorie de questions est tout aussi exaltante que les trois premières évoquées plus haut (elle avantage toutefois un peu plus les cinéphiles qui peuvent creuser ici l'écart avec leurs adversaires moins au fait), la seconde constitue le gros point noir de « Tous au cinéma ». Car si, en théorie, l'idée du résumé peut être très amusante, le résultat est une énorme déconvenue. D'une part, il s'agit de pouvoir citer les groupes de mots qui se trouvent dans la carte réponse, et d'autre part ces groupes de mots sont en fait loin de correspondre au simple résumé de l'histoire du film et ont une sérieuse tendance à développer même les séquences finales du long métrage. Ainsi s'époumone-t-on durant le laps de temps laissé par le sablier à balancer tout et n'importe quoi (à partir du moment où l'on a compris qu'il ne s'agissait pas que d'un simple résumé) pour un résultat le plus souvent très faible (celui qui parvient à faire quatre ou cinq bonnes réponses est un véritable champion).

Pour exemple, essayez le résumé de Air Force One… et voici les réponses attendues :
général russe arrêté
avion présidentiel US
prise d'otage
capsule vide
Président resté dans l'avion
vide kérosène
exécution otage
transfert dans autre avion

Hormis donc cette petite faute de jeunesse ainsi qu'un final un tantinet trop compliqué (il faut relire plusieurs fois la règle pour comprendre ce que l'on doit faire !), et bien évidemment le nombre restreint de cartes dans le jeu (1 500, ça file vite), lacune qui peut être vite comblée par l'éditeur avec la possibilité future d'acheter des recharges, « Tous au cinéma » (vendu entre 49 et 55 euros selon les enseignes) est une vraie réussite, que ce soit pour les cinéphiles ou tout simplement pour les amateurs de bons jeux de société.

Pour obtenir l'adresse des points de vente où trouver le jeu, une seule adresse, tousaucinema.com, avec en prime sur le site la possibilité de tester le jeu avec une démo jouable.

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