Juror #2 : Clint Eastwood serait en train de préparer l'ultime film de sa carrière

Axelle Vacher | 31 mars 2023 - MAJ : 31/03/2023 16:05
Axelle Vacher | 31 mars 2023 - MAJ : 31/03/2023 16:05

Après l'énorme flop de Cry Macho, Clint Eastwood réinvestit les plateaux de tournage sous l'égide de Warner Bros. pour son ultime projet, Juror #2.

Clint Eastwood, c'est un peu plus qu'un titre phare du groupe Gorillaz : c'est surtout un demi-siècle d'histoire du cinéma américain. D'abord connu pour ses rôles d'antihéros puis de cow-boys compendieux, le pus fringant des nonagénaires a su effectuer un passage derrière la caméra salué par la critique. Et finalement, après quelque trente-neuf crédits à la réalisation gravés sur son CV, cette pierre angulaire du mythe hollywoodien pourrait bien s'attaquer à son ultime long-métrage.

Il s'agira donc du quarantième film dirigé par Eastwood, juste après le terrible échec critique et commercial, Cry Macho, diffusé en 2021. Avec ses 12,7 millions de dollars de recettes globales (pour un budget estimé à 33 millions), l'acteur et réalisateur s'était attiré les foudres de David Zaslav, et ce malgré les treize années de collaboration entre la star et le studio. Néanmoins, Eastwood a finalement su retrouver la Warner à l'occasion de ce potentiel rendez-vous final.

 

Le Bon, la Brute et le Truand : Clint EastwoodL'un des chapeaux les plus célèbres

  

C'est par Discussing Film que l'information a été rendue publique. Si peu de détails ont été communiqués pour le moment, il a toutefois été annoncé que Juror #2 (titre manifestement provisoire) serait un thriller se déroulant lors d'un procès pour meurtre. L'intrigue s'articulera ainsi autour de l'un des jurés, lequel est amené à réaliser qu'il pourrait bien être lui-même à l'origine du décès de la victime.

Cette possibilité à l'esprit, le personnage est alors face à un dilemme cornélien : va-t-il respecter la loi et se dénoncer ? Ou tentera-t-il de dissimuler la vérité pour sauver sa peau ?

Bien évidemment, le projet en est encore à un stade très embryonnaire. De fait, rien qui soit relatif à un potentiel casting ou une date de sortie quelconque n'a été dévoilé. Clint Eastwood ayant pour habitude de jouer dans ses propres films (on pense par exemple à Million Dollar Baby, Gran Torino ou encore La Mule), rien ne garantit que cela sera également le cas pour ce nouveau long-métrage. Après tout, le monsieur soufflera sa 93e bougie en mai prochain. Des bruits de couloirs auraient par ailleurs fait mention d'une jeune star montante – même si bien évidemment, aucun nom n'a été divulgué.

 

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Au demeurant, si Juror #2 a été annoncé comme le tout dernier film de sa carrière, l'acteur et réalisateur ne s'est quant à lui nullement prononcé sur le sujet. Il se pourrait donc que cette appellation ait été pensée pour donner du poids à la promotion du film – ou simplement par mesure de sécurité au vu du grand âge du principal intéressé. Il s'agira donc de prendre son mal en patience avant d'en savoir plus. 

 

Tout savoir sur Juror #2

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commentaires
yo
02/04/2023 à 21:40

le jour ou vous aurez le dixème de talent du mr, on le saura, ecran large compris, vous étiez pas né qu il tournait déjà avec sergio léon, vous valez rien,

La kekete dans lcul
02/04/2023 à 10:18

Clint eastwood est nul et moche, sectionnons lui le sexe

Hocine
01/04/2023 à 17:01

@Kyle Reese et @Ringo

C’est toujours rassurant d’imaginer des réalisateurs de cinéma se soutenir et se serrer les coudes.
Maintenant, je verrais plus Martin Scorsese, Quentin Tarantino, Steven Spielberg ou même Christopher Nolan, dans ce rôle de soutien aux réalisateurs.

Non pas que je doute de la cinéphilie de James Cameron, bien au contraire.
En fait, je ne le vois tout simplement pas attaquer gratuitement un patron de studio, sur la question cruciale de la rentabilité financière des films, en dehors de la promotion de ses propres films. Ce serait quelque part de l’hypocrisie puisque James Cameron semble user des mêmes moyens de communication et de publicité que ses principaux concurrents, pour mettre en avant ses films, et semble viser les mêmes objectifs économiques, à savoir la rentabilité et la maximisation des bénéfices, coûte que coûte. On a tous en mémoire sa sortie médiatique contre les films Marvel, au moment de la promotion d’Avatar 2: cela me paraît inapproprié, Marvel Studios et Twentieth Century Studios, le distributeur d’Avatar 2, ayant la même maison-mère, Disney. Et cela trahissait peut-être l’anxiété de James Cameron, de voir Avatar 2 se planter au box-office. De plus, le public contribuant au succès de la saga Avatar semble être, en grande partie, le même public qui a contribué au succès de plusieurs films Marvel.
Quant au pouvoir de James Cameron à Hollywood, il est incontestable et repose évidemment sur les succès commerciaux sans précédent de ses films. Dans sa carrière, il y a clairement un avant et un après-Titanic: personnellement, l’après-Titanic m’intéresse beaucoup moins, en dehors de ce que cela représente dans l’histoire du cinéma, un peu comme la carrière de George Lucas à partir de Star Wars.

Maintenant, si James Cameron décidait à l’avenir de s’attaquer à des films ancrés dans le réel et reposant essentiellement sur des rapports humains basiques, je me demanderais comment il s’y prendrait et comment il les proposerait aux studios.

Par ailleurs, j’irais même plus loin en disant que Clint Eastwood doit être bien placé pour comprendre le point de vue de David Zaslav et son objectif de remettre la Warner sur de bons rails, quitte à sacrifier certains projets. Pour Clint, il ne s’agirait pas de mettre Zaslav dans les cordes et ce n’est pas comme s’il lui restait encore plusieurs choses à accomplir. Déjà à l’époque d’Impitoyable, il aurait pu se retirer avec les honneurs: mais au contraire, il allait entamer ce qui demeure l’une des périodes les plus intéressantes de sa carrière. Clint est un contrebandier d’Hollywood, qui fait des films en s’inspirant en partie du cinéma des années 30 et 40, décennies durant lesquelles il a grandi. Concernant les campagnes de promotion de ses films, Clint semblait très attentif et actif au sujet des affiches de films, des dates de sortie dans les salles, du parc de salles dans lesquelles ils allaient être distribués et éventuellement, du choix des personnes qui allaient le doubler en langues étrangères. En dehors de cela, il n’était pas très porté sur le battage médiatique: il faisait des films avant tout.

En conclusion, les cinéphiles ont tendance à idéaliser certaines situations, au nom de l’amour qu’ils portent au cinéma en tant que forme d’art, et c’est tout à fait normal. Maintenant, ceux qui font du cinéma doivent prendre en compte l’environnement économique dans lequel ils évoluent, en faisant preuve de réalisme et de pragmatisme: ce qui échappe parfois aux cinéphiles, car cela peut leur paraître abstrait et pas nécessairement passionnant. Par exemple, le choix de la Warner de miser sur un projet comme Barbie me paraît de prime abord, incongru et anti-cinéphile. Cela dit, un éventuel succès commercial du film donnerait objectivement raison au studio.

Je suis d’accord avec Kyle Reese sur le fait de pouvoir imaginer des situations fictives aboutissant sur une catharsis: c’est ce que font les films après tout.

RobinDesBois
01/04/2023 à 06:15

@pheb merci. Que ce Zaslav aille au diable.

Hocine
01/04/2023 à 04:26

@alulu

Clint Eastwood n’a pour le moment fait aucune déclaration sur une éventuelle retraite. À ce stade, ce ne sont que des bruits de couloir, même si à son âge, il n’y a rien d’étonnant à prendre sa retraite.

Hocine
01/04/2023 à 04:20

@Traxler

Le titre m’a fait penser à 12 Hommes en Colère de Sydney Lumet, même si le pitch n’a pas grand chose à voir.

Hocine
01/04/2023 à 04:16

@Scorpio Killer et @Blockbuster

Clint Eastwood a régulièrement déclaré qu’il voyait Impitoyable comme son dernier western et comme son dernier commentaire sur le genre. Par la suite, il lui est arrivé d’évoquer le genre de manière interposée (Space Cowboys, Gran Torino, American Sniper ou Cry Macho) mais il n’a jamais plus abordé le western de manière frontale. Quant à diriger son fils dans un western, je pense que ce n’est pas si évident: il faudrait trouver le bon sujet avant tout. Tout compte fait, Impitoyable, dédié à Sergio Leone et Don Siegel, fait un excellent dernier western.

L'enfoiré
01/04/2023 à 02:06

J'espère qu'il sera mort avant

Kyle Reese
01/04/2023 à 01:01

@Ringo

C'était un pur délire. Faut pas le prendre au premier degré. Je suis un grand admirateur de Clint, mais s'il n'a plus la capacité de renvoyer dans les cordes le ponte de la Warner, j'imagine bien Cameron le faire c'est tout car personne d'autre aujourd'hui n'a son poids dans cette industrie.

Hocine
31/03/2023 à 23:52

@Axelle Vacher
Entre la Warner et Clint Eastwood, ce ne sont pas treize années de collaborations mais bien plus.
En effet, c’est en 1975 que Clint quitte Universal pour s’installer chez Warner: depuis cette année, la Warner abrite la société de production de Clint, la Malpaso Company (qui devient Malpaso Productions à partir de 1988). Le premier film qu’il réalise pour la Warner est Josey Wales Hors-la-loi, distribué en 1976, qui demeure l’un de ses meilleurs. Il ne faut pas oublier qu’avant 1975, la Warner avait déjà collaboré avec Clint, en distribuant L’Inspecteur Harry en 1971 et Magnum Force en 1973. D’ailleurs, c’est depuis L’Inspecteur Harry que la Warner encourage Clint à rejoindre les studios mythiques. Plus anecdotique: Clint, alors acteur inconnu du grand public, avait participé au dernier film de William Wellman, Lafayette Escadrille, distribué en 1958 par la Warner. C’est dire que la relation entre Clint et la Warner est sans précédent dans l’histoire d’Hollywood: Tom Cruise s’en inspirera pour sa relation avec la Paramount. Certes, Stanley Kubrick est l’autre grand réalisateur ayant eu des liens privilégiés avec la Warner.

Pour en revenir à Cry Macho, c’était évidemment un échec commercial mais pas le seul du studio en 2021 et pas le plus retentissant non plus: Matrix 4, Reminiscence, The Suicide Squad avaient également réalisé des résultats décevants, pour ne citer que ceux-là, et avec des budgets de production supérieurs à celui de Cry Macho. Le véritable échec de la Warner en 2021, c’était surtout sa stratégie selon laquelle les films sortaient simultanément en salles et en streaming sur HBO Max.

Maintenant, il est vrai que depuis Gran Torino, les films de Clint ne remportaient pas de grands succès au box-office américain, à l’exception d’American Sniper (environ 350 M$) , Sully (environ 120 M$) et La Mule (environ 105 M$). Les autres films remportaient autour de 35-40 M$ chacun, sauf Le Cas Richard Jewell (environ 20 M$) et donc Cry Macho (autour de 13 M$). D’un autre côté, les budgets de production des films de Clint ne sont pas exorbitants pour des films hollywoodiens (entre 30 M$ et 60 M$, sauf Mémoires de Nos Pères dont le budget de production était autour de 80 M$).

Je pense qu’à l’instar des autres grands réalisateurs américains, désireux de faire des films qui ne relèvent pas d’une franchise à succès, la période actuelle ne semble pas très favorable pour Clint. Cela dit, je suppose qu’il est au-dessus de ça et qu’il n’a plus nécessairement l’envie d’enchaîner les films.

En ce qui concerne son projet, Juror #2, il a l’air prometteur. Des rumeurs parlent de Toni Collette et Nicholas Hoult dans la distribution. Clint serait à la recherche d’une jeune star montante d’Hollywood. On murmure également que Clint aurait écrit le scénario du film: sachant qu’il n’a jamais été crédité en tant que scénariste, ce serait une première.
Jusque là, le genre du drame judiciaire n’a été abordé qu’en périphérie par Clint: certains de ses films comportent des scènes de tribunal mais sans que ces dernières ne les occupent pleinement.

Bref, c’est une excellente nouvelle d’apprendre le retour de Clint au cinéma. En espérant que ce n’est pas un poisson d’avril arrivé trop tôt.

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