Stallone : ce film super culte dont il devait être la star

Sylvester Stallone, c'est Rocky, Rambo, Expendables, Judge Dredd, Demolition Man... et ça aurait aussi pu être Le Flic de Beverly Hills.

La légende de Stallone ne semble jamais s’éteindre à Hollywood. Aujourd’hui encore, le comédien aux plus de 50 ans de carrière fait encore parler de lui avec la récente série Tulsa King et son ombre n’est pas non plus très loin de Creed III, bien qu’il soit absent du film. Un regard en arrière sur la vaste carrière de l’acteur, et on se remémore bien des choses sur celle-ci. Parmi toutes les anecdotes connues sur la filmographie de Stallone, l’une d’elles concerne une comédie policière culte des années 80 : Le Flic de Beverly Hills.

Si le film et ses suites sont désormais célèbres pour avoir offert un de ses plus mémorables rôles à Eddie Murphy, il aurait pu en être totalement autrement. Scénario différent, plus gros budget et surtout... un autre acteur dans le rôle principal. Cette histoire ne date pas d’hier, mais il n’est jamais trop tard pour se rappeler que Sylvester Stallone aurait pu être le flic de Beverly Hills. 

Sly période roi du monde

L’idée originale du Flic de Beverly Hills remonte à 1977. Le producteur Don Simpson imagine le pitch d’un film dont la genèse sera assez longue. Ce n'est qu’en 1981 qu’un premier scénario, écrit par Danilo Bach, est proposé à la Paramount. L’angle comique du récit est ce qui fait son charme pour le studio et il ne reste qu’à trouver la perle rare pour camper son personnage principal. Il s’agit d’avoir un comédien assez identifié du public et qui puisse faire un flic convaincant, mais dans le registre humoristique.

La première offre est faite à Mickey Rourke (il ressort alors de La Fièvre au corps, de Lawrence Kasdan) qui accepte, dans un premier temps. Toutefois, après de nombreux retards dus aux réécritures du scénario, le comédien doit se désister. On envisage alors un autre acteur de la même trempe qui puisse mêler son côté dur à cuir à un rôle à contre-emploi : Sylvester Stallone. 

À la place, Mickey Rourke sera un autre genre de flic dans l’Année du dragon, en 1985

Stallone s’est alors déjà illustré dans son rôle de boxeur dans Rocky (récompensé de l’Oscar du meilleur film en 1977) et dans sa première suite. Il a le vent en poupe et il fourmille d'idées. Lorsqu’il accepte d’être le protagoniste du Flic de Beverly Hills, il s’investit tellement dans le projet, qu’il en change toute la nature. En effet, dans un monde parallèle où Stallone serait allé jusqu’au bout de la production, le long-métrage aurait été bien différent de celui qu’on a connu. Dans la version du scénario réécrite par l’acteur, les relations entre les personnages étaient totalement bousculées et le récit beaucoup plus tourné vers l’action.

Le fameux flic de notre histoire avait ainsi même été renommé Alex Cobretti afin qu’il puisse être appelé Cobra par d’autres personnages du film. Une nouvelle tentative pour Sly d’ajouter à sa collection un personnage sérieux et dramatique affublé d’un mononyme, tel que Rocky et son futur Rambo. Finalement, toutes ses réécritures auraient fait exploser le budget. La production a donc décidé de remercier Stallone et de revenir à son idée d’origine, celle qui avait convaincu Paramount à la base. 

Un choix bien différent, mais carrément payant

Le rôle est finalement attribué à Eddie Murphy, qui avait déjà été approché auparavant. L’humoriste qui n’a pas encore fait toutes ses preuves au cinéma, et s’est fait connaître dans le stand up au Saturday Night Live, va finalement trouver chaussure à son pied dans la comédie imaginée par Don Simpson, Danilo Bach et Daniel Petrie Jr..

De son côté, Stallone ne jette pas du tout à la poubelle les idées qu’il a eues sur sa réécriture du film. Il en utilise la plupart dans son scénario du nanar culte Cobra qui sort en 1986, réalisé par celui George P. Cosmatos (Rambo 2). Finalement, ce long-métrage ne restera pas parmi les classiques de l’acteur, tandis que Le Flic de Beverly Hills va survivre à l’épreuve du temps. Voilà peut-être la preuve que cette improbable rencontre (qui nous rend malgré tout rêveurs) a sans doute bien fait de ne pas se produire.