Die Hard 2 a failli être super chiant à cause de Bruce Willis

Renny Harlin, le réalisateur de 58 minutes pour vivre, la suite de Piège de cristal, a révélé la raison de ses disputes avec Bruce Willis pendant le tournage.

La saga Die Hard représente le meilleur et le pire du film d'action hollywoodien. Et derrière les deux opus du maître John McTiernan (Piège de cristal et Une Journée en enfer), il y a 58 minutes pour vivre, le deuxième volet qui mérite d'être troisième dans le classement (on laisse Die Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : Belle journée pour mourir se disputer la place du plus mauvais).

Un honorable statut que l'on doit notamment au compétent Renny Harlin, tout juste sorti du Cauchemar de Freddy alias Freddy 4, et qui allait enchaîner avec Cliffhanger, Au revoir à jamais et Peur bleue (et L'Ile aux pirates oui).

Le réalisateur a assuré le service malgré un scénario très moyen, mais la mission n'a pas été simple, notamment à cause de Bruce Willis qui avait une vision très différente du personnage de John McClane.

Fatigués après avoir pris le tapis roulant à contresens

Renny Harlin est revenu sur les débats et tensions avec Bruce Willis au micro d’Empire  : 

"Dès le début, Bruce avait en tête qu'il voulait maintenant jouer John McClane d'une manière très sérieuse, que ce film devait être sérieux. Je lui ai dit : 'Ce n'est pas le John McClane que le public aime.' [...] On a eu un gros désaccord à ce sujet. Il a dit : 'Ces répliques et ces blagues, c'est des conneries. Avec des vies en jeu, tu ne peux pas dire ce genre de choses.' J'ai dit : 'Oui, pas dans la vraie vie, mais c'est un film. C'est Die Hard.'"

C'en est arrivé au point où j'ai dû aller voir le producteur Joel Silver pour lui dire, 'On a un vrai problème'. On a fait une grosse réunion, Joel, Bruce et moi. Au final, Bruce a accepté de faire autant de prises qu'il voulait de la manière qu'il voulait, et ensuite on ferait une prise de la manière que je voulais, avec de l'humour. Il a accepté, à contrecoeur, mais il l'a fait."

"Comment ça, ça tournait ?"

"Et à la fin, absolument chaque instant drôle qui avait pu être filmé, même un sourire qu'il faisait avant de réaliser que la caméra tournait, a été utilisé dans le film. La première question que les producteurs m'ont posée quand ils ont vu le résultat, c'était, 'Est-ce qu'il y a d'autres moments avec de l'humour ?'. J'ai répondu, 'Malheureusement, j'ai utilisé tout ce que j'avais'".

Renny Harlin raconte que Bruce Willis détestait tellement une réplique ("Just the fax, ma'am, just the fax"), qu'il a passé une heure à le convaincre de la jouer, avec Joel Silver pour le soutenir. L'acteur a fini par accepter de faire une prise... qui a donc été gardée au montage.

Autre gros problème : la vague de chaleur inattendue qui a fait fondre toute la neige, et obligé l'équipe à utiliser tout un tas d'artifices pour recréer le décor d'hiver. Néanmoins, le réalisateur a aussi de bons souvenirs en tête, notamment lorsque Scorsese et Spielberg sont venus sur le plateau. Et surtout, il chante les louanges de Joel Silver, "le meilleur producteur possible", sans qui rien n'aurait pu se faire.