Avatar : James Cameron raconte comment il s'est battu avec le studio pour faire le film

James Cameron n’a pas laissé les studios raccourcir Avatar ou modifier des éléments du film. Selon lui, il a fait les meilleurs choix à l’époque.

Pour l’industrie du cinéma comme pour le public, le cas d’Avatar est redevenu inévitable. Avec sa ressortie prochaine en version HD et l’arrivée de sa suite, Avatar : La Voie de l’eau, après treize ans de patience, on ne pouvait pas échapper aux multiples questions qu’implique la pérennité d’un tel blockbuster. James Cameron l'a revendiqué : Avatar a changé le cinéma à jamais. Avec son retour, tout le monde l’attend au tournant et le cinéaste doit encore relever de grands défis, une fois de plus.

Convaincre le public ne suffit pas. Avatar 2 est déjà une révolution technique pour les salles de cinéma et son prédécesseur doit aussi prouver qu’il est toujours aussi moderne en 2022. James Cameron vise davantage que le succès commercial. C’est l’innovation dans le spectaculaire qui le passionne et, selon lui, ce ne sont pas les studios de film qui sont toujours les plus à même d’en comprendre l'importance. En revenant sur le succès du premier Avatar, le réalisateur a évoqué son combat pour que le long-métrage ne soit pas sabordé.

"Ne touchez pas à notre film !"

C’est au New York Times que James Cameron a répondu à plusieurs questions sur l’héritage de son film de 2009. Il a notamment été interrogé sur la nouvelle version du long-métrage et sur ce qu’il aurait voulu y changer en le revoyant maintenant. Une question finalement assez sérieuse qui nous avait traversé l’esprit lorsque Disney+ avait retiré Avatar de son catalogue.

La problématique de la réappropriation des films de patrimoine et de leurs modifications arbitraires par leurs ayants droit est souvent revenue sur la table ces derniers temps (et risque de devenir davantage à l’avenir). Toutefois, rassurons-nous pour Avatar, le cinéaste a dit n’avoir aucun regret ; seule l’optimisation de l’expérience en salle l’intéresse :

"De jeunes cinéphiles n’ont jamais pu voir le film au cinéma. Même s’ils l’ont regardé à la télévision, c’est comme s’ils ne l’avaient pas vu. Et [en le revoyant] j’ai été très positivement surpris : non seulement il n’a pas vieilli, mais il est plus beau dans sa réédition. [...] Je pense que les décisions créatives qui ont été prises à l’époque étaient vraiment les bonnes. On a dépensé beaucoup d’énergie pour encore nous améliorer dans la décennie qui a suivi. Mais rien ne me dérange spécialement. Je constate des petits défauts dans certaines performance capture de visages. Mais cela ne me sort pas de l’action. Je pense que le film est toujours à la hauteur de ce qui passe en salle maintenant." 

James Cameron qui se fait couper 30 secondes de son film

Si le réalisateur de Terminator est fier de ce qu’il a accompli et, grâce à l’immense succès du long-métrage, peut décidément soutenir sans trembler qu’il a un plutôt bon jugement, les studios ne lui ont pas pour autant facilité la tâche à l’époque. James Cameron ou non, 20th Century Studios n’était pas convaincu par tous ses choix et aurait pu changer drastiquement son œuvre :

"J’ai le sentiment que nous avons eu plusieurs conflits. Par exemple, le studio voulait que le film soit plus court ou qu’il y ait moins de scènes de vol sur l’ikran – qui sont aussi appelés les banshees. Au final, il a été révélé dans nos séances tests que c’est ce que préféraient les spectateurs. C’est là que j’ai pris les devants et j’ai dit : "Vous savez quoi ? J’ai fait Titanic. Ce bâtiment dans lequel nous sommes, c’est un complexe à un demi-milliard de dollars, n’est-ce pas ? Titanic a payé pour que vous l’ayez, donc je fais ce que je veux". Bien plus tard, ils m’ont remercié. C’est mon travail de protéger leur investissement et souvent contre leur propre jugement." 

Voir Avatar pour la première fois

Si les cinéastes qui peuvent tenir tête aux studios pour "protéger leur investissement contre leur propre jugement" ne sont pas nombreux, James Cameron a soulevé toutefois un véritable point de questionnement. La difficulté se situe entre la volonté et la capacité qu’ont et qu'auront les auteurs à défendre leurs œuvres (ou à faire des œuvres tout court) face à de grosses compagnies qui n’entendent que la logique du chiffre. Un raisonnement par lequel même James Cameron a dû passer pour avoir le dernier mot sur Avatar.

Afin de redécouvrir Avatar, premier du nom, au cinéma et dans sa nouvelle version, rendez-vous le 21 septembre prochain. Quant à Avatar : La Voie de l’eau, le film est toujours prévu dans nos salles le 14 décembre 2022.