Selon James Cameron, la 3D d'Avatar a changé le cinéma à jamais

Léo Martin | 15 septembre 2022
Léo Martin | 15 septembre 2022

Alors que le premier Avatar ressort au cinéma en version restaurée, James Cameron est revenu sur l’impact de la 3D sur son film et sur le cinéma en général.

Treize ans après, Avatar est toujours un immense phénomène. Même les plus féroces détracteurs du film ont bien eu du mal à l’oublier tandis que la suite prenait pourtant bien son temps à venir. Désormais, nous sommes plus près que jamais de la sortie d’Avatar : La Voie de l’eau et le bilan est accablant. Avatar 2 est déjà une révolution technique pour les cinémas et la ressortie en version 4k et restaurée du premier film, ce mois de septembre, est là pour nous en donner un aperçu. 

En conférence de presse, James Cameron a pu répondre à plusieurs questions en relation avec Avatar et son retour dans les salles obscures. Lorsqu’il a été interrogé sur ce que son long-métrage a laissée, selon lui, au septième art, il a tout de suite évoqué la 3D. Selon le cinéaste, non seulement elle a changé beaucoup de choses en 2009, mais elle serait aussi devenue – contrairement à ce que l’on pourrait croire –  une des normes inaltérables du cinéma moderne. 

 

Avatar : photoLa 3D et ses futurs miracles

 

C'est en se reposant notamment sur l’influence qu’a eue la 3D sur les films qui l’ont immédiatement suivi, que le réalisateur de Titanic a d'abord appuyé son propos. D'après lui, le changement apporté par sa nouvelle technologie a été instantanné :

"Je dirais tout d’abord que la 3D a été à la mode de façon globale durant un temps après ça. Avatar a gagné l’Oscar de la meilleure photographie avec une caméra digitale 3D. Ça n’avait jamais été le cas avant, et durant les deux ou trois ans qui ont suivi, ces mêmes caméras qui ont été utilisées par les chefs opérateurs qui ont suivi leur ont permis de gagner à leur tour un Oscar. Donc durant ces 3 ou 4 ans, l’Académie a vraiment reconnu cette nouvelle photographie numérique. Et tous ces films étaient en 3D."

Une déclaration qui prouve en effet l’impact tangible d’Avatar en 2009. Mais elle est toutefois à nuancer. Le producteur Jon Landau (qui accompagnait James Cameron à la conférence, d’ailleurs) avait aussi abordé le sujet en début de cette année et s’était montré bien moins enthousiaste quant au phénomène. Selon lui, la mode de la 3D provoquée par Avatar fut bien calamiteuse et en a dégoûté le public en moins d’une décennie. 

 

Avatar : PhotoUne technologie aussi belle que fragile

 

En effet, la 3D dans les productions des années 2010, son usage souvent vain, mais surtout le recours non pas au tournage à l'aide de caméras 3D telles celles qu'évoque Cameron mais à la pratique de la conversion en post-production, ont entraîné un certain désintérêt croissant de la part des spectateurs. Certains films (comme Le Choc des Titans ou Le Dernier Maître de l’air) demeurent de regrettables exemples, à la laideur et aux limitations techniques de sinistre mémoire. Malgré quelques excellents usages des caméras digitales 3D ici et là. (Gravity, L’Odyssée de Pi), la révolution technique de Cameron a pris la poussière.

De nombreuses salles de cinéma à travers le monde s’étaient pourtant massivement équipées pour les projections 3D, y voyant sans doute l’avenir de la salle de cinéma, une source de revenus supplémentaires (qui n'a jamais grincé des dents en découvrant le supplément accolé à de misérables lunettes en plastique ?). Des investissements progressivement délaissé, le public lui s'étant détourné de la technique, la faute à des longs-métrages convertis n'importe comment, pour un tarif perçu comme prohibitif.

La société IMAX a alors décidé de freiner l’exploitation des films en relief depuis 2017, considérant que cela n’excite plus personne. Un constat avec lequel James Cameron n’est pas d’accord. 

 

Avatar : photo, Sam Worthington, Sigourney WeaverIl ne reste plus qu’à réinventer l’image de cinéma 

 

Selon le cinéaste, la 3D est toujours bien installée dans l’esprit des spectateurs et elle est encore l’avenir du médium cinématographique :

"La 3D, ça a semblé être passé de mode pour beaucoup de gens, mais ce n’est pas fini, vraiment pas. Ça a au contraire été accepté. Maintenant, ça fait partie des choix quand vous allez au cinéma pour voir un blockbuster. Je rapproche ça du cinéma en couleur. Quand les premiers films en couleur sont arrivés, c’était énorme. Les gens allaient les voir justement parce qu’ils étaient en couleur. Je crois qu’autour de la sortie d’Avatar, les gens allaient aussi voir des films parce qu’ils étaient en 3D. Je pense que cela a impacté la manière dont les films étaient présentés, et que maintenant, ça fait partie du paysage."

Assimilant la 3D au cinéma couleur, James Cameron conçoit sa technologie comme la prochaine étape vers l’immersion des films dans les salles. Ce serait d’ailleurs pour cette raison qu’il aurait accepté de ressortir le premier Avatar en salles. Afin de faire découvrir ou redécouvrir la véritable expérience du film : " Une nouvelle génération ne l’a jamais vu au cinéma, et pour nous, c’est comme s’ils ne l’avaient pas vu du tout. Pas de la manière dont on l’avait imaginé, en tout cas."

En attendant de voir jusqu’où Avatar : La Voie de l’eau tiendra ses promesses – à sa sortie le 14 décembre 2022 –, Avatar ressort dans sa nouvelle version HD au cinéma le 21 septembre prochain. Une excellente occasion de découvrir à quel point James Cameron est dans le vrai. 

 

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commentaires
Berserkovore
18/09/2022 à 15:40

Bonjour à toutes et à tous !
J'aurais une question dont je désespère de trouver la réponse : la version d'Avatar qui ressort en sales mercredi prochain est-elle la version cinéma de 2009 ou la version longue de 2010 ?
De la réponse dépend si j'emmènerai ma fille le découvrir au cinéma en 3D ou si on se contentera du Blu-ray à la maison.
Merci d'avance !

Nyl
16/09/2022 à 11:38

Réaliste *

Foutu correcteur

Nyl
16/09/2022 à 11:37

@coucouhibou

C'est sur que ce n'est pas du Blade Runner. Cependant, c'est bien moins niais que de premier abord.

On parle quand même d'une critique du capitalisme, de manière assez acerbe, et de manière cruellement raciste ( si on passe tout le côté fantaisiste avec Eywa )

Coucouhibou
16/09/2022 à 10:11

J'adorerais m'émerveiller devant la technique d'Avatar si le scénario et l'univers n'étaient pas d'une telle niaiserie...

alulu
15/09/2022 à 21:21

https://odysee.com/@blenderdumbass:f/3D-vs-2D-Cinema:7

Ringo
15/09/2022 à 19:27

Ben oui, le prix des places a augmenté... A part ça... vive la technologie. Moi c'est une période qui ne me manque pas, même si les prix sont restés les mêmes...

Kyle Reese
15/09/2022 à 15:38

@Nyl

Gravity perd un peu de son intérêt en 2d.
J'avais au cinéma la réel sensation d'être avec elle dans l'espace tout du long et de vivre son expérience. Oui c'est plus un trip réaliste qu'un film univers fictif. Je comprend ton point.

Fox
15/09/2022 à 12:34

@Francken
"Je pense au contraire qu’il parle spécifiquement de caméra 3D."
Je pense dans ce cas alors qu'il parle du système de caméras 3D "Dual Strip 3D" (et non des caméras en elles-mêmes ; oui je pinaille ! :D ).
Et c'est vrai que ce système a été utilisé pour Pi et Hugo Cabret. Et à noter tout de même que, contrairement à Avatar, Pi et Gravity ne sont pas du full 3D native (ils sont en Hybrid 3D, avec un peu de natif, mais aussi beaucoup de conversion - réussie, c'est indéniable).

Je suis entièrement d'accord avec vous, les studios ont grandement surfé sur la vague de la 3D suite à Avatar. Et ils l'ont fait bien mal (comme d'habitude quand on cherche à exploiter un filon) à grand coups de conversion inutiles et/ou affreuses. C'était juste là pour amasser plus de billets en faisant payer un supplément (en ayant fait un minimum d'investissement).
Donc on en revient un peu au même constat : bien utilisé, c'est peut-être très beau ; mais mis à part Cameron et quelques autres peut-être, on est loin de l'engouement annoncé autour de la 3D. Je n'ai pas eu l'impression que les réalisateurs (et les producteurs aussi d'ailleurs) aient vu dans cette technologie une manière "révolutionnaire" de raconter des histoires. Je ne parle même pas du dégoût qu'ils auraient pu avoir suite à de mauvaises expériences ou en constatant de vilains résultats bâclés ; ils n'y sont juste pas allés.

Après, chacun a un peu sa petite marotte : Cameron, Nolan, Mann... Ils ont tous essayé des choses ou affirmé des choix bien précis (Nolan n'a pas "inventé" l'IMAX 70mm). Ils ont bien raison de tenter. Est-ce que leurs choix seront suivis par d'autres ? Est-ce que ça a même de l'importance ? Honnêtement, je ne trouve pas. Que chacun fasse ce dont il a envie, le spectateur choisira ce qui lui plait le plus (ou ne choisira pas en aimant toutes les propositions !).
Cameron fait ce qu'il a à faire : défendre sa technologie, parce qu'il travaille dessus (durement, il faut le reconnaître) depuis quasiment 20 ans. De là à clamer que "ça fait partie du paysage", je ne partage pas son sentiment.

P.-S. : Pour ce qui est des suppléments à payer, ce n'est pas vraiment le HFR qu'on nous facture, c'est la 3D et la technologie de la salle en question (Dolby ou IMAX). Quelqu'un a cité plus bas la séance pour Gemini Man, c'était le supplément de la salle Dolby + la 3D (je sais, je l'ai fait aussi !). Si vous faites une séance sans HFR dans la même salle avec de la 3D, vous paierez le même supplément.
P.-P.-S. : Et là, oui, le billet commence à revenir très cher !

Nyl
15/09/2022 à 12:34

@Kyle Reese

Le film de Cuaron ne m'intéressait pas. Je l'ai vu à la télé et j'ai trouvé ce film, surfait. Je me suis ennuyé tout du long.

Avatar est le film qui a su le mieux utilisé cette technologie, à mes yeux. Pour t´immerger dans un univers fictif, et non dans une réalité.

Pseudo1
15/09/2022 à 12:32

@Nyl
Outre Gravity, il y a également Transformers 3 qui avait une 3D à tomber par terre.
Ceci dit, je suis d'accord qu'à part de rares exemples, on a souvent eu de la mauvaise 3D

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