Don't Worry Darling : les premiers avis sur le thriller psycho-polémique sont tombés

Mathis Bailleul | 6 septembre 2022 - MAJ : 09/09/2022 22:07
Mathis Bailleul | 6 septembre 2022 - MAJ : 09/09/2022 22:07

Les premiers avis sont tombés pour le deuxième film d'Olivia Wilde : Don't Worry Darling. Va-t-elle transformer l'essai avec ce thriller psychologique ? 

Pour son deuxième film après Booksmart, Olivia Wilde a vu les choses en grand. Son Don't Worry Darling paraissait ambitieux dès le dévoilement de son synopsis puis de sa première bande-annonce, particulièrement prometteuse. L'intrigue elle, ressemblait à première vue à celle du classique de Bryan Forbes Les Femmes de Stepford qu'on aurait placé dans un fastueux décor des années 50 perdu au coeur du désert californien. On y suit une communauté au sein de laquelle une femme au foyer remet tout son monde en question. 

Une chose est sûre, c'est que quelle que soit la raison, le film d'Olivia Wilde est attendu. On pouvait se lécher les babines à l'idée de voir les confirmés Chris Pine et Olivia Wilde collaborer avec Florence Pugh et Harry Styles dans un thriller psychologique. D'un autre côté, on était curieux également de voir si le film allait tenir la route malgré tous les polémiques qui ont émaillé sa promotion. Un embryon de réponse se dessine, alors que les premiers retours pointent le bout de leur nez, suite à la projection du film à la Mostra de Venise. Revue de presse.

 

Don't Worry, Darling : Photo Florence PughFlorence qui attend les premiers retours

 

« Pugh est superbe, Wilde de son côté aborde avec confiance un gros sujet avec un budget plus important pour livrer un film beau et élégant. Il ne tient pas tout à fait la route mais le chemin parcouru jusqu'à un certain point est fascinant » Helen O'Hara - Empire

« Don't Worry Darling voudrait être un Truman Show transhumaniste, mais au bout du compte, c'est plutôt un épisode correct de Black Mirror. En fait, Don't Worry Darling recycle tout un tas d'idées et l'imagerie d'autres films, pour y ajouter un nouvel angle sociopolitique. Mais ça ne suffit pas à faire oublier son histoire plutôt simpliste et sa révélation décevante, qui au bout du compte ne s'accorde pas avec le développement de l'intrigue. » Hoai-Tran Bui - Slashfilm

« Le film, qu'importe qu'il amasse les concepts sur l'amour, les constructions de genre, et la vie moderne, ne transcende jamais vraiment son ambiance pastichée de Stepford. Vil et magnificent, Darling sombre finalement dans l'absurde. » Leah Greenblatt - Entertainment Weekly

 

Don't Worry Darling : photo, Florence Pugh, Harry StylesAvant la révélation

 

« Des idées prétentieusement volées à d'autres sans comprendre comment et pourquoi elles fonctionnaient dans un premier temps. Le film gâche sa propre fin simplement en la dévoilant, et se faisant, il montre qu'un important travail de script devait être fait pour combler les trous de l'intrigue et les problèmes d'une révélation fantastiquement stupide. » Peter Bradshaw - The Guardian

« Tout cela tient la route, à la fois grâce à Pugh, ainsi que la critique affûtée de certaines modes issues des coins les plus sombres et suintant de testostérone du web. Avec un sourire maculé de rouge à lèvres, Don't Worry Darling les entraîne dans la lumière flamboyante du désert. » Robbie Collin - The Telegraph

« Fabriqué avec style, et guidé par la performance redoutable de Florence Pugh en femme au foyer modèle qui apprend une terrible vérité, ce thriller pimpant souffre des comparaisons qui lui sont défavorables avec toute une série de films plus anciens, reprenant leurs troublantes nuances sans ajouter grand-chose de nouveau à ce mélange. » Tim Grierson - Screen Daily

 

Don't Worry Darling : photo, Chris Pine, Olivia WildeChris Pine en gourou chic

 

« Wilde et Silberman ont l'air de miser sur la force brute de la révélation du troisième acte pour compenser l'intrigue manifestement prévisible de Don't Worry Darling, mais cette manoeuvre risquée nuit aux réels mérites du film. La performance exceptionnelle de Pugh et l'extraordinaire savoir-faire derrière la caméra assurent un rendu impeccable, mais ne peuvent faire oublier le concept pourri du film. » Kate Erbland - IndieWire

« Le thriller psychologique anti-spectaculaire, porté par un concept fort, marque une ambition thématique renouvelée depuis le teen-movie et ses rites de passage traités par Wilde dans Booksmart, et c’est avec assurance qu’elle s’empare des aspects techniques du projet. Mais quel dommage que tant d’énergie soit déployée dans un scénario totalement dénué de la fraîcheur de son précédent film.  » David Rooney - The Hollywood Reporter

«C’est en termes de radicalité et d’ambition que le film tire son épingle du jeu, rappelant comme Booksmart, lequel signait les débuts d’une voix singulière et intrigante, que Wilde ne sera pas la réalisatrice d’un seul film, au moins visuellement et techniquement. Don’t worry darling est peut-être un faux pas, mais Wilde semble avoir un sens du cinéma qui mérite qu’on s’y attarde. » Rodrigo Perez - The Playlist

 

Don't Worry Darling : Photo Florence Pugh"Arrêtez le massacre !"

 

On peut constater que d'après les premiers retours, Olivia Wilde a livré un film avec un somptueux emballage. Pour autant ça n'est pas tout rose, loin de là. On reproche au long-métrage de faillir sous le poids de ses grandes inspirations, piochant ici et là les bonnes idées de ses prédécesseurs sans pour autant apporter un regard neuf à ce qu'il convoque. Pire encore, il semblerait que le scénario s'en retrouve bancal, prévisible et décevant pour une préparation-paiement décemment pas à la hauteur.

L'oeuvre était attendue comme le potentiel signe de l'émergence d'une future grande réalisatrice. Tout indique que ce n'est pas à Venise en l'an de grâce 2022 qu'Olivia Wilde atteindra une totale consécration. Mais gardons espoir si vous le voulez bien et attendons de le découvrir à partir du 21 septembre dans nos salles.

 

Tout savoir sur Don't Worry Darling

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commentaires
Gerard
07/09/2022 à 13:05

En fait d'après ce que j'ai lu, elle a eu une relation avec Harry Styles pendant le tournage.
Du coup son mari lui a fait parvenir les papiers du divorce sur la scène du Cinémacom.
Les producteurs n'aiment pas ce genre de publicité.

Kyle Reese
07/09/2022 à 10:20

J'espère malgré tout que le film est bon même si à priori le twist est convenue, ne serait-ce pour la mise en scène de Wilde. Ce serait dommage que le scénario soit si vaseux.

Cinégood
07/09/2022 à 09:50

@Geoffrey
Votre humour est pas terrible et surtout hors jeu !
Aucune critique sur Olivia Wilde en tant que réalisatrice, son travail est plutôt encensé.
La mode de sortir la carte de la mysoginie dès qu'une mauvaise critique sort n'existe que dans votre tête.

C'est le scénario qui en prend plein son grade et ce n'est pas étonnant, dès la bande annonce, on sent venir une sorte de remake du Truman Show. ça gâche pas mal.

@Boris
Emprunter pour tanscender et apporter quelque chose de neuf est inhérant au cinéma et aux arts en général. Vous citez des exemples, (certains discutables) mais vous oubliez le champion du genre : Tarantino.

Boris
07/09/2022 à 06:27

Geoffrey : Il est quand même intéressant de voir que les critiques se focalisent sur les emprunts que fait Wilde.... Alors que les meme critiques ne disent rien sur de nombreux films qui ne sont que des pompes de plusieurs films... ( Joker, Ad Astra, Interstellar, Batman ) et j'en passe... Rien de nouveau sous le soleil... Je crois que Wilde à un statut assez fragile... Elle est une femme c'est juste mais elle est surtout une actrice de second plan qui s'émancipe sans un studio ou une franchise derrière elle pour la protéger... ca doit faire grincer quelques dents.

Geoffrey
07/09/2022 à 00:00

Comment osent ils ! C’est réalisé par une femme ! Que de misogynie dans ces critiques ! Sûrement des mâles cis blancs privilégiés !