A l'Ouest, rien de nouveau : une bande-annonce au cœur de l'enfer pour le 1917 de Netflix

Dans la bande-annonce du film Netflix A l’Ouest, rien de nouveau, des soldats allemands découvrent l’horreur de la Première Guerre mondiale.

Bien des chefs-d’œuvre ont tenté de restituer l’atroce nature de la guerre, mais aucun n’en a jamais fait le tour. Malheureusement, un tel sujet sera toujours aussi brûlant que l’actualité elle-même et le genre ne s’épuisera guère facilement. La Première Guerre mondiale, terminée depuis un siècle, hante toujours le cinéma et la fameuse Der des ders, qui devait avoir servi de leçon à l’humanité quant au mal impie des champs de bataille, résonne encore. Des Sentiers de la gloire à La Vie et rien d’autre ou le très récent 1917, la guerre des tranchées est bien ancrée dans le septième art.

On retient notamment l’édifiant long-métrage de 1930, À l’ouest, rien de nouveau, adaptation au cinéma de l’œuvre d’Erich Maria Remarque du même nom. Le roman, profondément antiguerre, avait pour vocation de dégoûter l’Europe des conflits armés (évidemment bien en vain) et aura l’occasion de prôner son message pacifiste une fois encore avec une nouvelle adaptation, commandée par Netflix. Également intitulé A l’Ouest, rien de nouveau, le long-métrage réalisé par Edward Berger se paye une première bande-annonce : 

Le film semble renvoyer furieusement à la mise en scène précise et immersive de 1917, tout en ayant l’air d’aller un peu plus loin dans l’infernal. Loin d’héroïser ses protagonistes (du moins sur ces images), A l’ouest, rien de nouveau paraît plutôt mêler au spectaculaire un irrémédiable pathétique. Une effrayante combinaison qui donne déjà au long-métrage une force visuelle captivante. Avec l’ambition stylistique et émotionnelle d’un Voyage au bout de l’enfer, confiné dans les sordides et boueuses tranchées, le long-métrage à les armes pour créer le choc.

Dommage une fois encore qu’un film misant autant sur la démesure et la puissance de ses images se réserve principalement pour les plateformes de streaming. Point positif en revanche : il est bon, après 1917, d’avoir le retour du point de vue allemand sur le conflit, parfois un peu trop monopolisé par les Britanniques et les Français. Une tendance qui place l’ennemi (souvent moins visible donc moins humain) d’un seul côté, et fait perdre à terme l’aura pacifiste que devrait conserver ce genre d’œuvres. 

Camaraderie dans l’Apocalypse

Très prometteur, A l’Ouest, rien de nouveau sera bientôt présenté au festival international du film de Toronto de cette année. D’ici les premiers retours, on devine que l’Allemagne a de grands espoirs pour le film, qu’il a déjà sélectionné pour représenter le pays à la prochaine cérémonie des Oscars. 

Le long-métrage sortira exclusivement au cinéma en Allemagne, grâce à son distributeur 24 Bilder, puis dans quelques salles choisies aux États-Unis avant de connaître sa sortie internationale sur Netflix le 28 octobre. On ignore ce qu’il en sera pour la France, mais jusqu’à nouvel ordre, on risque de devoir se contenter du petit écran pour visionner le film.