Meg Rising : derrière un giga requin, encore une méga arnaque

Mathieu Jaborska | 5 juillet 2022
Mathieu Jaborska | 5 juillet 2022

Attention arnaque : malgré la présence de Tom Sizemore, Meg Rising n'est qu'un pitoyable mockbuster cherchant avant tout à escroquer les (rares) impatients qui attendent The Meg 2 : The Trench.

Comme l'a dit un homme sage (on pense que c'était le dalaï-lama, mais on n'est pas sûr), "au plus le requin est gros sur l'affiche, au plus le film est nul". Théorie contestable s'il en est (osez nous dire que les visuels promo de Land Shark ne vous donnent pas envie de déménager en Chine), mais qui s'applique particulièrement à Meg Rising. La jaquette du DVD que vous retrouverez très vite à 3 euros dans votre Carrefour local arbore un squale en train de boulotter cul sec un porte-avion.

Des proportions pour le moins handicapantes, qui le forcent probablement à rester à la verticale dans la fosse des Mariannes, mais qui sont largement revues à la baisse dans le film. Rassurez-vous : les trois animaux sont tout de même d'authentiques mégalodons numériques, capables de couler à la seule force de leur mâchoire un navire militaire américain. Et ils ne vont pas s'en priver, au milieu d'une crise géopolitique niveau Baie des cochons. Sur le papier, Meg Rising est un croisement audacieux, mais appétissant entre Le Chant du loup et En eaux troubles. Dans les faits, c'est une production Asylum typique qui en veut à vos sous.

 

Meg Rising : photo"Ils se déplacent en troupeau..."

 

Le contexte militaire autorise surtout Brian Nowak, récidiviste à qui on doit Jurassic Domination (sorti par hasard en même temps que Jurassic World Dominion), Meteor Moon (sorti par hasard un peu avant Moonfall) et bientôt Bullet Train Down (aucun rapport avec Bullet Train, si ce n'est le hasard) à filmer quatre acteurs dans une cabine à peine plus grande qu'une chambre de bonne parisienne pendant 1h10.

Les dix minutes restantes étant consacrées à un peu moins d'une dizaine de plans en CGI du plus bel effet et à une scène de conférence de presse finale qui rassemble quand même 4 figurants. On pourrait croire que l'élusion in extremis d'une troisième guerre mondiale et la découverte de trois mégalodons attirent plus de journalistes, mais ça devait manquer de Burkhini.

 

Meg Rising : photo"On a invité Le Point, mais ils ne sont pas venus"

 

Vous aurez reconnu la marque de fabrique des mockbusters Asylum, véritables escroqueries qui se permettent parfois d'humilier une vieille gloire hollywoodienne au passage. En l'occurrence, cette fois, c'est le vétéran Tom Sizemore qui déclame machinalement son texte dans un décor unique. Le légendaire second couteau est coutumier du fait : 35 de ses films s'apprêtent à sortir dans les deux années qui arrivent. C'est ce qu'on appelle une retraite active.

Meg Rising peut néanmoins se targuer d'être l'une des productions Asylum les plus vicieuses de ces dernières années. D'habitude, elles accompagnent plus ou moins les sorties de blockbusters, histoire de piéger le consommateur pressé (et pas calé en graphisme). Sauf que ce Megalodon Rising chasse clairement sur les terres de The Meg, déjà imité en 2018 avec Megalodon. Il passe donc plus facilement pour une série B indépendante, voire pour une suite. L'affiche et le titre français sèment le doute. Il nous incombe donc de rétablir la vérité : un The Meg 2 est bien en chantier, avec Ben Wheatley aux commandes, Jason Statham dans le rôle principal, mais aussi un peu plus de budget.

Meg Rising est disponible en DVD et VOD depuis le 1er juillet.

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commentaires
Redwan78
06/07/2022 à 16:10

Asylum est un genre à part entière. Vous avez transmorphers,ape vs Monsters.... Ça passera sur NRJ12. Avec des petits budgets, c'est sympa. C'est le mockbuster. Il y'a de quoi faire tout un dossier sur eux.

Poirot528
05/07/2022 à 19:51

Moi je les trouve sympa, les productions Asylum, je parle des productions "originales" ("Sharknado", "L'attaque du requin à deux têtes", etc...) qui ne se moquent pas des vrais blockbusters, et puis ça permet, comme vous l'avez dit de retrouver des acteurs sympas et plutôt bons (Ian Ziering s'éclate dans "Sharknado", Barry Bostwick est tout à fait excellent dans une version bien personnelle de "Moby Dick", etc...).