Salam : la critique attaque le documentaire de Diam's

Chloé Chahnamian | 1 juillet 2022 - MAJ : 01/07/2022 16:44
Chloé Chahnamian | 1 juillet 2022 - MAJ : 01/07/2022 16:44

Les premiers avis presses de Salam, le documentaire écrit et réalisé par l'ex-rappeuse Diam's, sont là, et ils ne sont pas très positifs.

Parmi les oeuvres présentées à Cannes lors de la 75e édition qui s'est déroulée à la fin du mois de mai 2022, Salam, ayant bénéficié d'une séance spéciale, n'a étonnamment pas beaucoup fait parler de lui. Produit par Brut, média partenaire du Festival de Cannes 2022 (comme par hasard), le documentaire ne sera visible au cinéma que les 1er et 2 juillet 2022 et dans très peu de salles, avant d'être diffusé sur la plateforme BrutX à la rentrée.

Après un disque d'or, un disque de platine et un disque de diamant, la plus populaire des artistes françaises des années 2000 a décidé de mettre fin à sa carrière après son dernier album sorti en 2009. Plus de dix ans après sa disparition médiatique presque totale (elle a sorti deux livres et donné quelques interviews), l'ex-rappeuse sort de son silence dans Salam, un documentaire qu'elle a écrit et réalisé, épaulée par Houda Benyamina (Divines) et Anne Cissé.

 

Salam : Photo Diam'sFace à la mer, j'aurais pu cartonner... 

 

Elle y raconte sa vie, ses moments de doute, de remises en question, mais aussi ses moments de gloire, sa célébrité et les dangers du star-system, sa dépression et ses pensées suicidaires. Après quelques retours cannois plutôt négatifs, qui reprochaient à Salam de faire l'apologie de l'islam, les avis sont désormais plus nombreux. Revue de presse. 

« Diam's est sincère et touchante. Sa volonté de tout dire, d'être la plus transparente possible ne laisse pas indifférent. » Public

« On attendait plus de Salam, notamment sur la question de la montée de l’extrême droite en France et dans le monde. À ce sujet, Mélanie n’a rien à dire, si ce n’est prôner une ode à la paix façon clip pour l’Unicef. Au final, Salam n’a pas la prétention d’être autre chose qu’un feel-good documentaire d’assez mauvaise facture. » Les Inrockuptibles

« Salam aurait pu être un très bon documentaire de Diam's mais derrière le récit intéressant de l'ancienne artiste on ne peut s'empêcher d'être choqué par une réalisation désastreuse et publicitaire. » CinéSéries

 

Salam : Photo Diam'sFace au vide

 

« Présentée dans sa vie d’avant comme une redoutable businesswoman, impossible de ne pas penser que ce documentaire, qu’elle contrôle de A à Z, fait partie d’une stratégie marketing pour évoquer son association et un moyen de développer un argumentaire idéologique qu’on devrait pouvoir légitimement questionner… En l’occurrence, on se contente de regarder des dauphins qui sautent dans l’écume ou des zèbres qui gambadent dans la savane. » Premiere

« Si l’ex-rappeuse s’y penche avec une apparente (et, par moments, touchante) franchise sur le pourquoi et le comment de sa conversion à l’islam [...], le documentaire, sans recul ni contradiction, n’existe que pour la servir et récolter des fonds pour son œuvre caritative. » L'Obs

« Le métrage se transforme progressivement en mauvais reportage Nature et Découvertes, avec de longs plans sur des vagues qui s’abattent sur une plage, des séquences où Diam’s marche dans le sable ou croise des girafes durant un safari, avant de carrément devenir un spot promotionnel pour l’association de l’ancienne musicienne. » Abus de Ciné

 

Salam : Photo Diam'sFace au bide

 

Si tous ces journalistes reconnaissent le caractère émouvant et sincère du film, notamment quand Diam's revient sur ses années de doute, d'angoisse et de dépression, Salam laisse une étrange sensation. Sans aucune bonne idée de mise en scène, le documentaire reprend les codes du reportage et n'essaie jamais d'être autre chose qu'un récit personnel dont le but serait de promouvoir l'association de l'ancienne artiste.

Vendu comme le documentaire qui allait tout expliquer en détail, Salam ne semble pas en dire plus que les nombreux reportages sur l'artiste qui fleurissent depuis plus de dix ans et à nouveau, elle ne questionne pas l'actualité et ne donne pas son avis sur la montée de l'extrémisme en France. Plus inquiétant encore, Salam ne propose qu'une vision unique de la foi. Qu'il soit prosélyte ou promotionnel, Salam ne brille en tout cas pas par sa réalisation, qui s'apparente très semblablement à celle d'un simple documentaire animalier.

Salam est donc à découvrir dans les salles les 1er et 2 juillet 2022 et sur BrutX à la rentrée.

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commentaires
NAT
20/08/2022 à 14:05

Je n'ai rien contre l'idée qu'une personne puisse trouver la paix dans la religion si cela est cohérent. Le problème dans le cas de Melanie, c'est qu'elle passe d'un extreme à un autre en adoptant une pratique rigoriste (je ne parle pas de sa conversion) depuis son mariage avec son mari. Cela est surement reconfortant d'avoir un cadre rigide quand on se sentait aussi morcelé. C'est contenant mais jusqu'à quand? Je lui souhaite d'avoir vraiment trouver cette stabilité ou peut-être cela n'est qu'une étape dans sa recherche d'elle-même. Chaque chose en son temps. Maintenant pourquoi continuer à toucher de l'argent de sa musique et de sa chaine officielle youtube qui est toujours active si la musique ne fait plus partIe de sa vie?

Richie
04/07/2022 à 00:39

Niveau artiste on a vraiment que ça a se mettre sous la dent en france ?
Quelqu’un sait encore qui elle est sinon une convertie ?

Comme dit plus bas il y a un excellent docu sur les Beatles et un livre tres intéressant aussi.

Sans parler des concerts du Hellfest que nous offre Arte en replay.

La Classe Americaine
03/07/2022 à 20:16

Ça fait plus de 10 ans que la boulette nous casse les oreilles avec son discours de victime, pauvre chérie qui a eu un succès tellement monstre qu'elle vit comme une rentière et toujours de ses droits SACEM. C'est vraiment une vide m**de qu'on ne souhaite a personne.
10 ans qu'elle nous dit qu'elle ne veut plus qu'on parle d'elle et 10 ans qu'elle fait tout pour qu'on continue de parler d'elle. La boulette n'a donc toujours pas réglé ses problèmes d'ego. Et avec, au passage, un prosélytisme religieux qu'il serrait judicieux de la part des médias de questionner un tant soit peu...

Manu78
03/07/2022 à 07:30

Pourquoi elle n'évoque pas son trouble bipolaire ?
A Levallois-Perret où vit la mère de Diam's, c'est de notoriété publique que l'ex-rapeuse est atteint d'un trouble grave de la personnalité.
Certes, c'est sa vie privée mais cela explique beaucoup de choses ...

Damian
02/07/2022 à 13:17

Majid Oukacha a tout résumé dans sa vidéo sur Diams. Cette dernière n'ose même pas dire qu'elle condamne la musique pour des motifs religieux, du coup on se demande pourquoi se documentaire a été produit...
Triste histoire...

Nico
02/07/2022 à 11:51

@kobalann

Effectivement le texte de Fatiha Boudjahlat résume parfaitement et de manière très claire d'une part la complaisance proprement hallucinante de la part de certains médias français vis à vis de l'islam rigoriste et d'autre part la tartufferie et l'hypocrisie totale de Diam's .

Sanchez
02/07/2022 à 10:15

@peucha
Et oui Diams a décidé de « fermer sa gueule » , c’est ce que la religion lui demande et aussi de cacher son corps de sale femme.

Eddie Felson
02/07/2022 à 09:39

@Flash @Fuck +1

Flash
02/07/2022 à 09:35

Ah rientchitchi, toujours à écrire n’importe quoi, ça en devient presque fascinant.

Rorov94m
02/07/2022 à 08:52

J'ai faillis m étouffer avec une merguez quand j'ai vu Augustin Trapenard faire les yeux doux à Belphégor dans un interview.
Loin, très loin le temps où il ne tarrissait pas d'éloges sur le livre "GUERILLA" de Obertone...

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