Sorties cinéma du 5 janvier : les nouveaux films à voir

La Rédaction | 5 janvier 2022 - MAJ : 23/08/2023 10:16
La Rédaction | 5 janvier 2022 - MAJ : 23/08/2023 10:16

Licorice Pizza, 355, Marché noir... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 5 janvier 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec le dernier Paul Thomas Anderson, Simon Kinberg et ses drôles de dames, une nouvelle partie de Sword Art Online, une escale éprouvante à Malte, une autre en Iran, le déhanché de Virginie Efira, un twist révolutionnaire et une une histoire de fraternité. 

 

355 : photoEn route pour 2022

 

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

 

Licorice pizza

Durée 2h13

 

 

De quoi ça parle : La rencontre de deux personnes, Alana, jeune adulte inconstante, et Gary, jeune adolescent décontracté et ambitieux, qui va influencer et bouleverser leur vie dans le Los Angeles des années 70.

Pourquoi il faut le voir : D'abord parce qu'un film de Paul Thomas Anderson est forcément un événement et devrait être une raison suffisante pour avoir envie de se jeter sur Licorice PizzaSinon, le neuvième long-métrage du cinéaste est probablement le film le plus délicat et personnel de sa carrière, plongeant un duo sublime (porté par la révélation Alana Haim) dans les méandres sinueux et labyrinthiques du San Fernando Valley de 1973.

Sorte de Once Upon a Time... in Hollywood ultra-référencé, mais sans la mélancolie, guidé uniquement par la démarche de doux rêveur de PTA, Licorice Pizza embarque alors les spectateurs et son duo principal dans des aventures aussi épiques que ridicules, mémorables qu'anecdotiques. Le moyen de mieux lier Gary et Alana à tout jamais, de leur faire prendre conscience de la beauté unique de leur relation.

En résulte une oeuvre totalement déconcertante, à la narration évasive (qui pourra largement décontenancer), mais se recentrant toujours, malgré ses pérégrinations et sursauts imprévus d'actions désopilantes, sur l'essentiel : ses personnages. Un petit bijou drôle, d'une singularité enivrante et à la pureté bienvenue, à l'heure des spectacles explosifs bas du front.

La note d'Écran Large : 4/5

 

MARCHÉ NOIR

Durée 1h42

 

 

De quoi ça parle : Expulsé de France, Amir retourne en Iran. Et puisqu'il n'a vraiment pas de bol, il va se retrouver à couvrir un crime pour protéger son père, avant d'être mêlé à un trafic de devises étrangères au marché noir. La tuile...

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'aux côtés de la claque La Loi de Téhéran (bien positionné dans notre top de 2021, rappelons-le), Marché noir a été l'autre polar iranien récompensé au dernier festival de Reims. Et même s'il n'atteint pas le brio de son aîné, le troisième long-métrage d'Abbas Amini est une proposition savamment tendue et haletante, pure plongée dans les enfers avec des personnages rongés par la culpabilité.

L'air de rien, le cinéaste puise de cette intimité un regard tétanisant sur l'Iran d'aujourd'hui, et sur le désespoir qui prend possession de ses citoyens. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les séquences sur ce marché noir fascinant, rempli par une foule grouillante, ont été tournées avec des figurants réellement habitués à marchander dans l'illégalité. Une démarche qui reflète le sens de l'immersion d'un film surprenant.

La note d'Écran Large : 3,5/5

Notre critique de Marché noir

 

LE FILM QU'ON N'A PAS VU, MAIS QUI FAIT PEUR 

 

355

Durée 2h03

 

 

De quoi ça parleJessica Chastain a vraiment très, très envie d'être une héroïne d'action. Et n'a visiblement pas vu Ava, son navet racheté par Netflix. Elle a donc convaincu quelques actrices autour d'un cocktail après les Oscars (Penelope Cruz, Lupita Nyong'o, et Diane Kruger qui a remplacé Marion Cotillard) de former une bande d'espionnes, qui essaie de sauver le monde car "une arme technologique capable de prendre le contrôle de réseaux informatiques" pourrait tomber entre de mauvaises mains.

Pourquoi il faut le voir : Personne n'a envie d'être méchant, personne n'est à l'abri d'une bonne surprise... mais personne n'est dupe. Derrière 355, il y a Simon Kinberg, scénariste de soupe hollywoodienne tiédasse (Jumper, Target, Elysium), parfois touché par la grâce du savoir-faire (Seul sur Mars, Logan), et qui avait fait ses premiers pas de réalisateur avec l'affreux X-Men : Dark Phoenix. Avec Jessica Chastain en alien perruquée.

L'actrice est également productrice de 355, via sa boîte Freckle Films, déjà derrière Ava. C'est elle qui a eu l'étincelle d'un film d'action au féminin, qui a été financé et lancé sur cette simple promesse de stars et de bastons, entre James Bond et Mission : Impossible.

Difficile de ne pas trembler face à ce film qui a tout d'un gros recyclage paresseux tendance "les dangers de la technologie comme dans les années 90", qui devait sortir en janvier 2021, et qui n'a été montré à à peu près personne. Pour garder la surprise ?

La note d'Écran Large : 2022, Covid, monde pourri, donc zéro pitié, et probablement 1,5/5.

 

LES FILMS QU'ON N'A PAS VUS, MAIS QU'ON VA RATTRAPER 

 

En Attendant Bojangles

Durée 2h05

De quoi ça parle : Camille et Georges dansent tout le temps sur leur chanson préférée : Mr Bojangles. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Jusqu'au jour où la mère va trop loin, contraignant Georges et leur fils Gary à tout faire pour éviter l'inéluctable coûte que coûte.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'En attendant Bojangles est un récent succès de la littérature française, qui avait déjà la bonne idée de valoir le détour, et pourrait bien offrir au cinéma une matière première tout à fait remarquable. À la fois romance, rêve et tragédie, ce récit de la vie, mouvementée, parfois terrible, d'une famille qui s'autorise la rêverie et une profonde quête de poésie n'est pas sans évoquer les plus belles pages de Boris Vian, notamment sa veine surréaliste, qui a toujours été une formidable pourvoyeuse de dramaturgie.

Ajoutons-y deux interprètes de la trempe de Romain Duris et Virginie Efira, et on obtiendra possiblement une fort belle alchimie, de celle qui peut transformer un long-métrage en bien plus qu'une simple adaptation. En tout cas, c'est tout ce qu'on espère, parce qu'aux commandes, on retrouvera Regis Roinsard, qui nous a fait beaucoup souffrir avec Les Traducteurs

La note d'Écran Large : On est enthousiastes, objectifs et pétris d'espoir, alors on va rêver à un 3,5/5.

 

SWORD ART ONLInE - PROGRESSIVE - ARIA OF A STARLESS NIGHT

Sortie en France le 6 janvier - Durée 1h38

 

 

De quoi ça parle : Il s'agit d'une reprise du premier arc de la série animée populaire Sword Art Online. Plutôt que de conter les déboires de Kirito, joueur expérimenté et épéiste émérite, elle se concentre sur le personnage d’Asuna, et ses difficiles premiers moments dans l’Aincrad.

Pourquoi il faut le voir : Le premier arc de Sword Art Online (raconté dans Sword Art Online - Progressive - Aria of a Starless Night) a largement contribué à rendre populaire le genre de l’Isekai, un récit où le héros est transporté dans un autre univers que le sien sans possibilité de retour. C’est particulièrement le premier arc de Sword Art Online qui a popularisé le genre, malgré ses seulement 15 épisodes dans un format 20 minutes.

Avec Aria of a Starless Night, le récit se sert du personnage d’Asuka pour motiver de raconter à nouveau la période dans l’Aincrad, pour notre plus grand plaisir. Amateurs de Boss terrifiants, d’équipements légendaires, de techniques secrètes, de raids qui tournent mal ou de joueurs mal intentionnés, si vous avez été séduit par le fantasme du MMORPG en réalité virtuelle, ce film est fait pour vous. Point bonus pour la bande-son qui devrait régaler, à l’instar du thème par LiSA. Il n'est en outre pas nécessaire d'être à jour quant à toute la série pour apprécier comprendre les tenants et aboutissants du film.

La note d'Écran Large : Déjà-vu, mais plaisir coupable/5

 

Luzzu 

Durée 1h34

 

 

De quoi ça parle : Pour subvenir aux besoins de sa femme et de son enfant, Jesmark, un pêcheur traditionnel maltais, entre dans le monde du marché noir.

Pourquoi il faut le voir : Pour son premier long-métrage, le réalisateur Alex Camilleri est retourné sur ses terres d'origine - ou plutôt ses eaux - en posant ses caméras à Malte, où il a fait tourner de vrais pêcheurs de tradition maltais, sans aucune expérience de comédie ou de cinéma. Pour ses premiers pas en tant qu'acteur, Jesmark Scicluna (qui a donné son nom au personnage principal) a d'ailleurs décroché le Prix spécial d’interprétation au Festival de Sundance. 

On peut donc s'attendre à un drame humain et ce qui se rapprocherait d'un thriller social avec une approche documentaire, voire néo-réaliste, doublé d'un message environnemental sur la surpêche. Le film sera aussi l'occasion d'en apprendre plus sur la culture de l'archipel et son héritage mourant, dont la pêche et ses petites embarcations font partie intégrante.

La note d'Écran Large : On espère une bonne surprise/5 

 

Mes frères et moi

Durée 1h48

 

 

De quoi ça parle : Le jeune Nour vit avec sa famille dans un quartier populaire en bord de mer. Sa rencontre avec Sarah, une chanteuse lyrique, va changer son été.

Pourquoi il faut le voir : Parce que c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre intitulée Pourquoi mes frères et moi on est parti… écrite par Hédi Tillette de Clermont Tonnerre et consistant en 4 monologues récités par 4 frères. L'exercice de transposition devait être corsé et le résultat n'en devient que plus intéressant, d'autant qu'il peut compter sur plusieurs acteurs talentueux, comme Judith Chemla, à l'affiche des Choses HumainesDali Benssalah vu dans... Mourir peut attendre (oui, oui) ou le Sofian Khammes de La Nuée.

Plus étonnant encore, le film est réalisé et co-scénarisé par Yohan Manca, connu pour avoir tenu le rôle principal du prequel de La Vérité si je mens, puis pour un court-métrage disponible sur OCS. Acteur lors des représentations de la pièce adaptée, il est très bien placé pour lui rendre justice... et étendre son univers.

La note d'Écran Large : Curiosité/5

 

Twist À Bamako

Durée 2h09

 

 

De quoi ça parle : 1962. Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d'Amérique. Samba, le fils d'un riche commerçant, vit corps et âme l'idéal révolutionnaire : il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C'est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé. Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s'éclaircira... 

Pourquoi il faut le voir : Parce que Twist à Bamako est le nouveau film du cinéaste prolifique Robert Guédiguian et que, pour la cinquième fois sur ses 22 films en tout, le réalisateur militant quitte Marseille pour aller filmer ailleurs dans le monde, en l’occurrence au Mali. Or, c'est toujours passionnant de voir un cinéaste se risquer à rompre avec ses habitudes pour tenter d'autres choses, se renouveler. La troupe fétiche de l’auteur n’est ainsi pas présente non plus, donc exit Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, et bonjour Stéphane Bak et Alicia Da Luz Gomes.

Le film n’en a cependant pas l’air moins politique puisqu’il y sera question de l’indépendance du Mali, de socialisme et de mariage forcé. Mais au-delà de ce joyeux programme, le cinéaste semble tout autant s'attarder sur l'élan de vie qui accompagne cette jeunesse durant ces années de changements, que sur le pathos de leurs drames. L'énergie de la jeunesse couplée au soleil du Mali : ce Twist à Bamako semble plus lumineux et enivrant que ce qu'il nous laisserait croire au premier abord.

La note d'Écran Large : intrigué/5

Tout savoir sur Licorice Pizza

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