Les Infiltrés : Jack Nicholson avait des idées bien tarées pour son personnage selon Matt Damon

Jack Nicholson joue un parrain de la mafia irlandaise un peu dingue dans Les Infiltrés de Martin Scorsese, mais il avait envie d'aller encore plus loin.

Martin Scorsese a été nommé six fois à l'oscar du meilleur réalisateur avant d'enfin ramener la statuette à la maison grâce à son film Les Infiltrés en 2007. Basé sur le film chinois Infernal affairs, Les Infiltrés version Boston porte un casting cinq étoiles avec Matt Damon, Leonardo DiCaprio, Jack Nicholson, Mark Wahlberg, Martin Sheen ou encore Ray Winstone.

Devenu depuis un petit monument du polar, le film écrit par le romancier William Monahan (qui est aussi reparti avec un oscar de la meilleure adaptation) aurait pu prendre une autre tournure si le réalisateur et le scénariste avaient écouté toutes les suggestions un peu folles de Jack Nicholson.  

"Qu'est-ce que tu me raconte là ?"

Alors que le film raconte l’infiltration de l’agent joué par DiCaprio au sein de la mafia, pendant que la taupe de cette organisation campée par Matt Damon fait ses armes dans la police, Jack Nicholson interprète Franck Costello, le chef de la pègre et mentor du personnage de Damon. Si ce Franck est déjà bien azimuté, Nicholson avait envie d’en rajouter une bonne couche.  

Durant un entretien pour le podcast de Marc Maron, Matt Damon est revenu sur les délires de Jack Nicholson durant le tournage. Ce dernier avait plein de suggestions qui étaient, selon les dires de Matt Damon, alimentées par l’impression de Nicholson que ses talents d’acteurs faisaient de lui un tout aussi incroyable auteur.

Une certaine mégalomanie de la part de l’acteur de Shining qui a voulu transformer une scène de son personnage qui tenait en quelques lignes en un show très bizarre comme l'a raconté Damon :  

La fameuse scène

« Il disait : "On va garder le même plan, je ne vais pas ajouter de temps ou d'argent au planning". [En continuant à la première personne imitant Nicholson, ndlr] Mais je lui tire dessus à l'arrière de la tête, et elle tombe. Vous pouvez arrêter la scène là, mais si vous continuez à tourner, je me tourne vers Ray [Winstone, qui joue le bras droit de Costello dans le film, ndlr] et je lui dis : "Bon sang, elle est tombée bizarrement". Voilà une phrase très sinistre. Elle suggère que j'ai déjà fait ça avant. Les gens tombent d'une certaine façon. Vous pourriez arrêter la scène là, mais si vous continuez à filmer, Ray révèle une hache qu'il tient dans son dos. Il va la découper.

Alors Ray commence à s'avancer... On pourrait arrêter la scène là, mais si on laisse tourner la caméra, je dis : "Attends, je crois que j'ai encore envie de la sauter". C'est une phrase encore plus sinistre. On pourrait arrêter la scène là, mais si on laisse tourner la caméra, Ray me regarde et après une longue pause, je fais : "Ahhhhh!". Comme si je l'avais bien eu. Vous pouvez continuer à filmer, Ray me dit : "Francis, il faut vraiment que tu voies quelqu'un." »

Matt Damon encore hanté par le "Ahhh" de Nicholson

On imagine la tête de Matt Damon probablement estomaqué à l'époque face à un tel monologue (un traumatisme certain vu comment il s'en souvient dans les détails). Mais toutes les suggestions de l’acteur n’ont pas fini dans le film, il faut dire que certaines ont convaincu Scorsese.

Notamment le meurtre de la femme et la réplique commentant sa chute, ainsi que la réponse de Ray Winstone. Pas sûr que ce soit grâce à cela que Les Infiltrés ait gagné l’oscar du meilleur film, mais ça a sûrement fait son petit effet.