Netflix ne tuera pas le cinéma, au contraire, selon George Clooney

Maya Boukella | 26 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Maya Boukella | 26 novembre 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La sortie de Minuit dans l'univers, son premier film Netflix, est l'occasion pour George Clooney de s'exprimer au sujet de ce que lui inspire le modèle des plateformes de SVoD.

Avant même que la crise sanitaire ne soit l'occasion pour les plateformes de SVoD de rebattre les cartes de l'industrie cinématographique, plusieurs voix s'élevaient régulièrement pour témoigner leur inquiétude face à l'immense capacité de conquête des géants du streaming. C'était par exemple le cas de Tom Hanks, pour qui le streaming sera toujours moins bien que le cinéma, ou encore de Leonardo DiCaprio, qui a peur pour l'avenir du cinéma.

Que l'on soit d'accord ou non avec eux, une chose est certaine : il est difficile d'envisager ces transformations comme anecdotiques. Au contraire, elles semblent questionner en profondeur nos pratiques du cinéma, la façon dont nous le vivons, et dont nous cohabitons avec lui.

 

Photo George Clooney, Britt RobertsonPour Clooney, il y a de la place pour deux

 

Ces questions prennent la forme d'un débat sur le temps long. Ce qui le caractérise, c'est notamment cette particularité de dépendre de l'actualité. Eh oui, un jour, un pangolin aura pesé gros dans la balance Netflix / salles. 

Et une nouvelle voix est venue enrichir ces discussions. Il s'agit de celle de George Clooney, figure multi oscarisée si centrale et pérenne du cinéma. À un mois de la sortie de son film Netflix, il s'est exprimé pour Deadline sur ce que lui inspire ces problématiques, centrales dans son cas, puisque Netflix prévoyait à l'origine une sortie dans 500 salles, comme pour The Irishman et Roma, par exemple. 

Si son avis est particulièrement intéressant, c'est aussi parce que Minuit dans l'univers n'a pas l'intention de se faire discret (quiite à viser les Oscars). La bande-annonce du film annonce clairement une épopée SF post-apocalyptique à gros budget, ou, pour le dire autrement dit, un film calibré pour le grand écran. Pourtant, comme l'a confié Clooney, il est loin d'avoir été déçu par ce remaniement. C'est même l'inverse.

 

 

"J'ai l'impression que certains ont peur du Covid comme s'il rimait avec un adieu aux salles de cinéma. Je ne crois pas du tout que ce soit vrai. Nous avons déjà vécu cela avec la télévision, les VHS, les DVD et tout le reste. [...] Je pense qu'il y aura de la place pour les deux. Netflix allait sortir Minuit dans l'univers sur quelques centaines d'écrans et nous l'avons tourné en format 65, donc il était clairement conçu pour être diffusé dans un cinéma. Mais je vois ça comme la capacité de faire les deux. [...]

Écoutez, vous ne pouvez pas constamment dire à votre conjoint de rester à la maison et de regarder de la merde à la télé. Il faut sortir de temps en temps. Je ne pense pas qu'on assiste à la fin de quoi que ce soit. [...] Bien sûr, c'est contrariant que le film ne soit pas diffusé sur les grands écrans comme il a été conçu, mais il y a beaucoup plus grave dans la vie. Je dirais que c'est très bien que Netflix permette de voir le film malgré tout. J'ai eu une très bonne expérience avec eux et je la réitérerais sans hésiter."

 

photo, George ClooneyClooney, avocat du diable ?

 

Plus loin dans l'entretien, Clooney a dépassé la question de savoir si Netflix était compatible avec la vie des salles ou non, pour défendre plus frontalement le modèle Netflix : 

"Écoutez, si vous êtes acteur, réalisateur ou écrivain, ou si vous faites partie de l'équipe commerciale, Netflix n'a que du bon. Il y a tellement plus de débouchés et de moyens. Si j'étais un jeune acteur, il y aurait tellement plus d'opportunités de travail. Tout cela est une bonne nouvelle, en fin de compte. Le cinéma va continuer et Chris Nolan a raison d'écrire pour les cinémas, nous devrions toujours le faire et nous continuerons à le faire."

Après les louanges de Fincher à l'égard de la plateforme et tant d'autres, Netflix s'est donc fait un nouvel allié de poids. Minuit dans l'univers sortira sur Netflix le 23 décembre. Pour en savoir plus sur ce que Clooney a pensé de Tenet, retrouvez ses déclarations concernant la sortie du film en salles.

 

Tout savoir sur George Clooney

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commentaires
Clooney un bon democrate
26/11/2020 à 21:22

ah le beau Georges, tu as bien fait le job,
maintenant prend un bon bain de bouche...

[)@r|{
26/11/2020 à 17:34

Le Cinéma a survécu à la seconde guerre mondiale, au fascisme, au nazisme, aux tyrans et dictateurs de m**de, à l'URSS, au rideau de fer, à la guerre d'Indochine, d'Algérie, du Vietnam, du golf, d'Irak, à mai 68, au mur de Berlin, aux révolutions, à Tchernobyl, à Fukushima, aux catastrophes naturelles, au terrorisme international "11 septembre... Charlie Hebdo, Bataclan", et bien sûr [Mdr !] à Donald Trump !

Techniquement parlant à la création de la télévision noir et blanc, couleur, 4/3, 16/9, TVHD, home cinéma TVHD 3D, 4K, 8K, à la multiplication des chaînes TV, au câble, aux chaînes cryptées, à la TNT, à la diffusion hertzienne, satellitaire, aux smartphones, à la VHS, aux laserdics, aux "vidéo club", aux DVD/Bluray, à la piraterie... Plus légèrement [Mdr !], au minitel, à la disquette, au Concorde, à la navette spatiale US, à la station MIR [maintenant MIR est dans ma cuisine] et le Cinéma survivra à internet. Si Si !

Après la crise sanitaire et dans un futur plus ou moins proche, les terriens se lasseront plus vite que vous ne croyez à la consommation de films/séries sur les plateformes SVOD.
Nous assisteront à la fin de certaines plateformes !

Ciao a tutti !

Trucbidule
26/11/2020 à 11:14

@Speudo, les droits d'auteurs n'ont pas diminué avec Netflix qui doit légalement les payer .
Ce qui engendre la perte de revenu des artistes c'est le piratage numérique.
Il ne faut pas tous confondre.
Surtout balancer que Netflix est le grand méchant alors que ce sont des comportements de piratage mais il est plus facile de balancer une phrase hors de sens.
Et surtout ce genre de propos dédouane les gens qui piratent dans la perte des revenus des artistes.
Je suis pas père la morale car je vais pas pleurer pour les majeurs mais ce genre de propos facile me fascine par leur bêtise.

Pseudo1
26/11/2020 à 11:02

@trucbidule

Sans aller dans l'analyse construite, une part de raisonnement de Benn est juste, il suffit de voir les soucis des artistes musicaux avec les plates-formes de streaming où leurs revenus/droits d'auteurs ont drastiquement baissé, mais genre vraiment abusé.
Je pense que ce modèle et ces contraintes s'appliquent aussi aux artistes du cinéma, donc le raisonnement de benn se tient en un sens.

Trucbidule
26/11/2020 à 10:31

@Bennn... Explique nous comment ils tuent les droits d'auteurs.
Je suis curieux de lire ton analyse que je sens construite et profonde.

bennn
26/11/2020 à 09:54

Ils tuent juste le support physique et les droits d'auteurs...

Ozymandias
26/11/2020 à 08:40

Je suis totalement d'accord avec lui perso, pour moi c'est complémentaire et c'est une belle évolution !

Pseudo1
25/11/2020 à 18:22

Tention George, t'en as encore un peu au coin de la bouche...