Le cinéma français vole-t-il nos impôts ?

Simon Riaux | 24 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 24 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

On l’entend souvent, asséné avec plus ou moins de subtilité : le cinéma français serait financé par nos impôts. Mais est-ce bien vrai, et si oui, dans quelles proportions ? 

Objets de fantasmes et de dénégations souvent déconnectées de la réalité, le cinéma hexagonal demeure un sujet aussi passionnant que complexe, sur lequel on s’autorise parfois tous les raccourcis. Du coup, voici une vidéo pour désamorcer quelques clichés, et rappeler quelques faits. 

 

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commentaires
Système de financement
03/09/2020 à 20:30

Par exemple je veux bien qu'on m'explique comment on peut encore financer des films comme Police à 10 millions d'euros, alors que le film se déroule à huit clôt dans une voiture, et qui va terminer à moins de 200 000 entrées.
Idem pour le prince oublié (25 millions d'euros qui finit à 900 000 entrées alors qu'il en faudrait le triple pour rentabiliser le film.

Les fours sont innombrables, les ibiza les all inclusive on peut en citer plusieurs dizaines chaque année. Pour combien de Lumière étincelante comme celle de Roubaix ? Parler de cinéma vivace me semble présomptueux

Buchor
27/08/2020 à 11:35

Très bonne vidéo. Merci.
Elle serait bien complétée par son pendant portant sur les défauts du système du cinéma français.

En attendant, et pour compléter la mention faite dans la vidéo sur Vincent Maraval, je vous conseille de rechercher une interview datant de 2015 où ce dernier explique avec Michel Hazanavicius plusieurs problèmes du système français.
(Désolé, impossible de mettre le lien)

Cinégood
25/08/2020 à 20:43

@ JR et Simon

Bien vu, j'avais même oublié cette fameuse durée d'indemnisation qui varie entre 10 et 12 mois maximum contre 2 ans pour les salariés classiques.

JR
25/08/2020 à 18:31

@cinegood

Toutafé, et comme y répond Simon, c'est assez violent, l'angoisse de réussir son quotat la 1ere année... Et le stress de renouveler son statut.
La seconde question qui vient juste après le "ça va" (avec ou entre intermittents) est "et toi, t'en es où de tes heures ?"... Systématiquement.

Après, en note positive et que personne ne soupçonne, c'est que "grâce" à ce statut et donc à ce revenu avec/sans travail, c'est le nombre de boulot non payé qu'ils (on) acceptent (clips, courts, longs complètement fauchés)... Parceque le projet peut être cool à faire.

Simon Riaux
25/08/2020 à 13:44

@Miami81

Pour le coup, ce cycle est bien celui du cinéma français, et il est intrinsèquement lié à la chronologie des médias.

Pour ce qui est du cinéma américain, cette dernière étant - beaucoup - plus souple tandis que les débouchés (achats, rediffusions) sont eux plus importants, je me garderais bien d'arrêter une conclusion.

En revanche si on parle assez rapidement/facilement de flop ou échec pour les films américains, c'est parce qu'on cause de produits très différents. Le plus souvent, d'énormes blockbusters qui ne cherchent pas l'équilibre, mais la méga-rentabilité, pour pouvoir assurer la viabilité du système.
Ainsi, un blockbuster peut être rentable, en cela qu'il ne perd pas d'argent, mais constitue néanmoins un flop. Parce qu'Avengers est un succès s'il engendre suffisamment de recettes pour ne pas perdre d'argent, donner de quoi investir dans la suite ET faire de la marge. Par conséquent, on peut très rapidement évaluer si une super production va se planter, en regard de cette perspective.

Miami81
25/08/2020 à 13:38

Vidéo très instructive. J'ai une petite réserve sur l'histoire que le CNC touche pas au budget de France télé car il piocherait uniquement sur le chiffre d'affaire (on ne parle pas de résultat net), mais au final, je suis d'accord sur l'utilité du CNC en terme d'emploi, de richesse culturelle et de rayonnement au niveau international et en soit, même s'il bénéficiait en partie d'aide publique cela ne me choquerait pas. Le problème à mon sens se trouve surtout sur ce la qualité qui est parfois (souvent) proposée dans le cinéma français.
Petite interrogation toutefois, j'imagine que le principe de rentabilité sur 4 à 7 ans s'applique également sur un film américain. Pourquoi parle-t-on alors si facilement de perte pour un studio américain quand il atteint difficilement son budget (marketing compris). Autre exemple le film Valerian de Besson est-il finalement réellement en perte?

Simon Riaux
25/08/2020 à 12:27

@Cinégood

Tout à fait, ajoutons également que c'est un régime beaucoup plus violent que le régime général, puisque sa durée d'indemnisation maximale est de quelques mois. Le genre de règle qui mettrait le pays à feu et à sang s'il devait être généralisé.

Cinégood
25/08/2020 à 12:22

Je propose à ceux qui crachent sur le système des intermittents de tenter l'aventure une fois dans leur vie.

Être intermittent c'est être en recherche constante d'emploi (ça vous branche ?), encaisser les refus ; se former, écrire, s'entraîner, répéter, sans être payé, accepter de travailler gratuitement sur des projets fauchés (vous travaillez souvent gratuitement, vous ?), ne pas pouvoir acheter de bien immobilier car pas d'accès au crédit (ben oui, c'est pas rassurant un intermittent), précarisation de la vie...
... puis voir les gens autour de vous considérer qu'il est normal de pirater, de ne pas payer pour voir des films, des séries, de la musique... bref, déconsidérer la valeur de votre travail.

Pensez-vous à pas payer le pain quand vous l'achetez chez votre boulanger ?

Trouveriez-vous ça normal que le fruit de votre travail soit considéré comme gratuit ?

Il faut avoir du courage, la foi, le désir, la passion, l'envie de prendre ces risques, mais vous manquez sans doute de cinq, ghib.


25/08/2020 à 12:13

@ Simon

Euhhh j'ai 34 ans... Je suis foutu.

Simon Riaux
25/08/2020 à 11:42

@ghib

On écrit et on répète à l'envi que le cinéma français est un des plus vivaces et intéressants à l'heure actuelle. Et ça se retrouve dans les critiques qu'on publie.

Donc, non, les deux chiffres que vous balancez à la louche sont inexacts.

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