Terry Gilliam se lâche sur l'affaire Weinstein et la "chasse aux sorcières" de #MeToo

La Rédaction | 5 janvier 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 5 janvier 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

L'ancien Monty Python Terry Gilliam n'a jamais eu sa langue dans sa poche mais cette fois il aurait peut-être dû la tourner sept fois dans sa bouche.

Terry Gilliam devait donner une interview au journal anglais The Independant sur son dernier film L'Homme qui tua Don Quichotte, mais apparemment très ennuyé de devoir encore parler d'un film sorti il y a maintenant un an et demi, il a semble-t-il préféré rediriger la conversation sur quelques sujets chauds du moment comme la race, Boris Johnson ou encore le mouvement MeToo. Une idée qui risque de se retourner contre lui, puisque les propos qu'il a tenu sur ce dernier thème sont assez peu savoureux, voire à la limite du dérapage.

 

Photo Jonathan Pryce, Terry GilliamTerry Gilliam, à droite

 

"#MeToo est une chasse aux sorcières. J'ai vraiment l'impression que beaucoup de personnes, des personnes décentes, ou simplement irritantes, ont été broyés. Je n'aime pas cette mentalité de mouton. Je comprends que les hommes ont eu plus de pouvoir pendant plus longtemps, mais je suis fatigué en tant qu'homme blanc de devoir porter le chapeau pour ce qui ne va pas dans le monde. Ce n'est pas moi qui ai fait ça."

Une affirmation qui pourrait le mettre dans une position à haut risque, puisque si Terry Gilliam n'est probablement pas responsable des feux en cours en Australie, l'homme qui fustige le mouvement MeToo - dont on a le droit de penser ce que l'on veut mais dont il faut bien admettre qu'il a permis de libérer une parole jusque là dramatiquement muselé - a cependant été accusé à mots quasi-découverts... de harcèlement sexuel, justement. Une ironie qui a déjà une drôle de saveur, mais qui tourne carrément à l'aigre quand il enchaîne sur l'affaire Harvey Weinstein et particulièrement sur les accusatrices de ce dernier :

 

photo, Terry GilliamOu pas

 

"C'étaient des adultes ambitieuses. Il y a beaucoup de victimes de la vie d'Harvey Weinstein, et j'ai de la compassion pour elles, mais également, Hollywood est un endroit rempli de gens très ambitieux qui sont des adultes et font des choix."

On aurait aimé vous rapporter plus en détail la logique de l'argumentaire de Terry Gilliam sur les "choix" des victimes de viol pour que chacun puisse se faire son opinion sur le réalisateur, mais malheureusement l'interview change de sujet ensuite. Nous n'en saurons donc pas plus sur le fond de la pensée de Terry Gilliam pour le moment, mais vu qu'on n'est pas loin d'avoir touché le fond tout court, quelque part, c'est peut-être pas plus mal.

 

Photo

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commentaires
RAMON TA FRAISE
08/01/2020 à 22:01

@bilbo

Tu es à côté de la plaque ou tu vis dans un autre monde:

A cause des polémiques pour tout et n'importe quoi d'une les gens n'osent plus l'ouvrir (ou alors pour tenir des discours bien sous tous rapports) donc c'est une censure:
Car tu t'exprimes tu te fais attaquer, lyncher et blacklister.

De deux des tas d'artistes (ou d'autres professions publiques) ont eu mauvaise réputation suite à des propos politiquement incorrects et on soit été rejeté soit blacklisté.

Ne pas voir que dans notre société on vit une dictature menée par le peuple lui-même et les médias c'est qu'il y a un pb.

La liberté c'est pouvoir s'exprimer et que les autres acceptent ton opinion même si elle est contraire. Ou juste différente.
Ou bien que celle-ci mène à des DÉBATS.

Là ce sont des polémiques. Des scandales. Des déformations. Des insultes. Des amalgames. Des lynchages.

Plissken
08/01/2020 à 17:49

- Liberté d'opinion.
- Liberté d'expression.
en France ? => LOL

Simon Riaux
07/01/2020 à 15:06

@Chris

On a toujours traité du cinéma... et de son actualité, des débats et des réactions qu'il suscite, des déclarations de ceux qui le font et des discussions qui en découlent.

Depuis 2004.

Seulement 16 ans quoi.

Chris
07/01/2020 à 14:57

Je ne vous comprends vraiment pas Écran Large. Vous êtes devenus... voici Mag ? France dimanche ? Déception.

Miami81
07/01/2020 à 14:54

On peut effectivement lui donner le bénéfice du doute, mais ce n'est pas forcément le mieux placé pour donner son avis sur le sujet.
Il devrait plutôt botter en touche.
Comme en politique, c'est toute une génération d'homme qui a vécu sur une certaine mysoginie et qui a ou a pu profiter d'un certain pouvoir
Pas qu'elle n'existe plus sur la jeune génération, mais la vague metoo aura au moins l'avantage, en tout cas j'espère de mettre fin à certaines pratiques jusque là acceptées.
Certaines entreprises interdisent certaines pratiques. il est peut être temps que le milieu de l'Entertainment y réfléchisse aussi.

Dsluc
07/01/2020 à 14:07

Ecran Large, je vous ai connus beaucoup plus mesurés dans vos propos. Ce n'est pourtant pas votre style de lyncher quelqu'un ainsi.
Ca prouve à quel point le sujet est explosif et qu'il faut bien étudier chaque mot qu'on dit et être certain qu'ils vont être repris et traduits dans leur ensemble.
Comme beaucoup, Terry Gilliam fait un amalgame.
Ici, c'esr en regroupant l'ensemble des femmes dans un même sac.
La grande majorité des victimes qui se disent victimes le sont réellement. Et oui, certaines ont dû profiter de leur avantage, mais ce ne sont pas les mêmes, celles-ci se gardent bien de l'ouvrir et doivent se mettre dans un coin pour éviter qu'on leur pose la question.
Si les propos de Terry Gilliam sont particulièrement maladroits, je ne pense pas qu'il mérite à ce point un tel couperet de votre part. On se doute bien que ce n'est pas le fond de sa pensée.

Panza
07/01/2020 à 10:48

Je n'arrive plus à savoir si mes trop nombreuses courses aux toilettes pour vidanger mon estomac sont dues aux articles à répétition (depuis plus d'un an) de Riaux sur cette tyrannie bien-pensante qui commence à provoquer le contraire de ce qu'elle recherchait ou, simplement, à ma gastro. ...

al borden
07/01/2020 à 10:11

Quel blaireau

Kay1
06/01/2020 à 23:23

@Bilbo J’ai l’impression que vous refusez de comprendre que toutes les femmes ne sont pas des victimes comme vous semblez le penser .
Il existe réellement des femmes qui ont profité de leur charme pour obtenir des rôles importants . Et ces femmes déservent la cause qu’est Metoo. Pourquoi ça n’irait que dans un sens , c’est à dire le supérieur hiérarchique qui profite de sa position pour abuser d’une femme ? Pourquoi pas l’inverse ? Il y’a des femmes qui ont vraiment profité de leurs charmes pour obtenir des rôles importants, c’est un fait ! Oui beaucoup d’hommes ont profité de leurs positions pour abuser de femmes et c’est effectivement dégueulasse . Mais c’est être Naïf de penser que toutes les femmes sont des victimes ! Pour la grande majorité , c’est le cas , mais il y’en a aussi qui ont profité de ce système .

Le problème n’est pas les hommes , ni même les femmes , mais le pouvoir que détiennent certaines personnes aussi bien hommes que femmes !

Quand aux victimes (hommes) de Metoo et les conséquences négatives que cela a pu avoir , il suffit de faire une petite recherche sur Google pour voir que Metoo a contribué à dégrader les relations hommes femmes . L’exemple le plus flagrant étant certainement Asia Argento , qui a fait partie des premières femmes a dénoncé Weinstein , mais qui est elle-même aujourd’hui accusée d’avoir abusé d’un mineur . Le mouvement Metoo est plus complexe qu’on ne le pense.
N’oubliez jamais que même si c’est plus rare , des hommes subissent aussi du harcèlement, des violences et des abus .

salies
06/01/2020 à 17:58

Qui peut croire que Terry Gilliam a tout à fait tort ? Il y a eu un système de rapports hommes-femmes dans le cinéma en particulier aux USA. Certains et certaines en ont profité soit pour obtenir des rôles qu'elles ne méritaient pas soit pour abuser de leur pouvoir de mâle dominant. Comme l'a dit Blanche Gardin : est-ce que cela signifie qu'il va falloir apprendre des textes maintenant ? Ce qui me surprend c'est cette omerta par tous les intéressés de ces affaires. Pourquoi ce déchaînement médiatique après des années de silence complice. Il y a eu un cas de harcèlement dans mon travail. Sur nos conseils la victime a dénoncé notre chef et en un minimum de temps il a été licencié à quelques mois de la retraite.

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