Parasite : le distributeur de la Palme d'or pense que Netflix collectionne les mauvais films de grands réalisateurs

La Rédaction | 2 janvier 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 2 janvier 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Figure de la distribution française sanctifiée par le succès historique et la Palme d’Or de Parasite, Manuel Chiche s’est longuement exprimé sur le cinéma hexagonal et son microcosme économique.

Fondateur de The Jokers, Manuel Chiche œuvre depuis de nombreuses années pour la visibilité et l’exploitation de cinématographies rares, d’auteurs précieux, et plus généralement, d’un 7e Art bien vivant et en perpétuelle mutation. De Green Room, en passant par High-Rise ou très prochainement Adoration, le distributeur s’est taillé une belle réputation de défenseur du cinéma indépendant, comme de dénicheur de pépites.

Suite au succès de Parasite, parmi les plus belles performances au box-office de 2019 quand le cinéma coréen est traditionnellement peu vu en salles en France, la curiosité à l’égard du fondateur de l’entreprise, Manuel Chiche, est allée bien au-delà du cercle des seuls cinéphiles. En témoigne un long entretien accordé à Paris Match, dont on ne saurait trop vous recommander la lecture.

 

photoLe prochain Fabrice Du Welz sera chez The Jokers

 

Chiche y aborde des questions variées et essentielles, telles que la chronologie des médias, ou encore la difficulté à faire exister de petits films sur grand écran. Et parmi ces thèmes, ce sont peut-être ses réflexions au sujet de Netflix qui vont engendrer le plus de commentaires. Le distributeur y explique en effet que selon lui, le géant du streaming a encore des difficultés à se comporter en producteur de ses propres contenus.

Pour autant, il ne fait pas de la plateforme un grand Satan qui ne ferait rien qu’empêcher l’industrie française de filmer en rond.

« Le débat sur Netflix est totalement faussé. C’est un débat d’arrière-garde. Pourquoi s’en prendre à quelque chose d’inéluctable ? Dans un premier temps, streaming et Netflix c’étaient le même mot. Netflix a bâti un modèle. Techniquement, c’est efficace, sur le plan marketing, c’est remarquable. »

Le distributeur se montre en revanche plus sévère quant à la stratégie de Netflix et sa capacité à concevoir un catalogue qualitatif.

 

posterGreen Room, une certaine idée de la radicalité du genre

 

« Ils ne découvrent personne ou presque. Ils ne produisent pas, ils financent. Netflix n’intervient d’ailleurs pas sur les films, ils signent juste des chèques. Et le plus souvent, les films que les réalisateurs font pour Netflix sont leurs plus mauvais. En tout cas de mon point de vue. Netflix, c’est le buffet à volonté à dix balles. »

Un point de vue qui se défend, mais le choix du studio d’embaucher massivement les producteurs de Fox et Disney laisse à penser que la firme est consciente de ce problème. D’ailleurs, la programmation plutôt qualitative de ces derniers mois (Les Deux Papes, Marriage Story, The Irishman6 Underground et prochainement Uncut Gems) peut laisser penser que Netflix redresse la barre dans ce domaine.

Pour autant ces critiques n’interdisent pas Manuel Chiche de voir la lumière au bout du tunnel.

« Je pense que les plateformes vont céder et vont accepter de financer le cinéma français et européen, ce qui va diminuer les obligations des chaînes de télévision, en échange d’une chronologie réduite d’une manière très significative. Pourquoi ne pas faire confiance aux distributeurs ? »

Puissent les dieux du cinéma entendre Manuel Chiche.

 

affiche finaleUn film qui a plus frappé le public que le précédent de son auteur, Okja, sur Netflix

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commentaires
Adam
04/01/2020 à 12:03

@mysterek. Pour les séries je conçois qu il y a du bon mais ils sortent une par semaine et les avis sont en général pas top surtout quand c de la Sf ou ca sent le remplissage et le manque de budget. Donc s ils pouvaient en sortir moin mais mieux

Jewjew
03/01/2020 à 20:59

Irisant c’est du réchauffé...: les affranchis carte vermeille

MystereK
03/01/2020 à 07:24

ADAM, désolé, je vous avais mal lu dans la première partie, je pensais que vous disiez cela de Netflix. Sur les séries, essayez Les seigneur de Bombay, Godless ou 1983.

MystereK
03/01/2020 à 07:20

M1PATS

Parasite
The House that Jack Built
Burning
Once Upon a Time in Hollywood
Bacurau
Good Time
Blade of the Immortal
The Vilainess
Heureux comme Lazaro
Mise à mort du Cerf Sacré
The Merciless
Blankklansman
La lune de Jupiter
Dogman
Capharnaûm.

MystereK
03/01/2020 à 07:18

Adam, vous pouvez citer des exempels, des sources ? Et j'espère q^bien que Netflix n'arrête pas de sortir ses séries, car il y a du pas bien, mais il y a beaucoup de bien.

Adam
02/01/2020 à 23:18

Je trouve ca formidable que Netflix se contente de signer des chèques alors qu on a régulièrement des news sur des reals sui quittent le navire pour différents créatifs et sur des massacres en salke de montage. Malheureusement notre bonhomme n a pas tort: a part les derniers hit de grands cinéastes deja installé, on a énormément de navet au point que je suis rebuté par le N rouge sur les vignettes.
Et si Netflix pouvait arrêter de sortir des séries chaque semaine qui s avere etre des navets de 10heures

LeJetDAil
02/01/2020 à 22:08

@Sanchez
Même cassée, une horloge te donnera l'heure deux fois par jour.

M1pats
02/01/2020 à 21:30

Oui Simon Riaux mais la cannes d aujourd'hui j ai l impression de y voir toujours les mêmes real qui font de la mer*e

lalala
02/01/2020 à 20:53

Il a tellement raison il n'y a qu'a regarder the irishman ou 6 underground, deux réalisateurs que jadore et c est la premiere fois que je n'ai pas pu aller aux bout de leurs oeuvres

Qu on rappelle les producteurs pour me secater tout ca

Chris11
02/01/2020 à 20:32

"Netflix n’intervient d’ailleurs pas sur les films, ils signent juste des chèques. "

Est-ce un mal? Quand on voit l'interventionnisme hallucinant de certains producteurs sur le travail des réalisateurs et metteurs en scène, je trouve plutôt bienvenu qu'ils ne fassent "que" signer les chèques!

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