Guerre des plateformes : Apple panique et tente de dissimuler son film The Banker suite à un scandale sexuel

La Rédaction | 21 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 21 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après un démarrage à la peine, Apple TV+ fait face à un nouveau revers touchant un de ses tout premiers longs-métrages, The Banker.

La guerre des plateformes fait désormais tout à fait rage, alors que Disney+ et Apple TV+ ont rejoint l’arène dominée par Netflix, où Amazon Prime fourbit ses armes depuis un moment. Mais la firme à la pomme semble plus accomplie quand il s’agit de moissonner nos portefeuilles avec des téléphones que de la fiction filmée.

En effet, son catalogue de programmes extrêmement restreint a été accueilli plutôt négativement, la presse américaine ne se privant pas de tacler sans pitié SeeFor All Mankind et The Morning Show pour leur médiocrité supposée (nous on aime beaucoup la troisième citée). Après quoi, c’est le service lui-même qui n’a pas été épargné par les commentaires négatifs, et ce malgré l’annonce du renouvellement de la plupart des productions maison.

 

Photo Jennifer Aniston"Pleure pas va, on coûte plus cher que Game of Thrones"

 

Alors que Netflix enchaîne les belles prises (Martin Scorsese, Michael Bay) et les belles surprises (Wounds, Le Roi, The Two Popes, Klaus, Marriage Story) tandis que Disney bénéficie d’un fort démarrage, Apple TV+ donne l’impression de tirer la langue. Un sentiment qu’un nouveau revers vient encore renforcer.

The Banker est un des tout premiers longs-métrages estampillés Apple TV+, le premier à être pensé pour une sortie cinéma, et se voulait un concurrent sérieux dans la course aux Oscars et autres statuettes, qui constitue une étape indispensable dans la quête de respectabilité qu’entreprennent désormais les plateformes. Sauf que le buzz est jusqu’à présent remarquable de discrétion… et pourrait même devenir négatif. The Banker était programmé pour une avant-première dans le cadre du Festival annuel de l’American Film Institute, l’AFI Fest.

Film de clôture de la prestigieuse manifestation, il bénéficiait là d’un tremplin classieux, idéal pour espérer attirer l’attention sur lui. Mais un communiqué d’Apple TV+ est venu tout bousculer.

 

photo, Samuel L. Jackson, Anthony MackieThe Banker est en mauvaise posture

 

« Nous avons acquis The Banker plus tôt cette année et nous avons été aussi émus que divertis par cette histoire de finance et de progrès social. La semaine dernière, des inquiétudes autour du film ont fait surface et ont été portées à notre attention. Nous, ainsi que les cinéastes, avons besoin de temps pour nous pencher sur ces questions et déterminer quelles seront les prochaines étapes les mieux adaptées à la situation. À la lumière de tout cela, nous nous retirons de l’AFI Fest et n’y présentons pas The Banker. »

Évidemment, les spéculations sont allées bon train, et c'est Indiewire qui a dégainé le premier, en dévoilant le pot aux roses. Le film se base sur la vie de Bernard Garrett Sr. (Anthony Mackie). Le principal consultant à avoir participé à l'élaboration du scénario, crédité comme co-producteur est un de ses enfants, Bernard Garrett Jr. Problème, d'après Indiewire, ses demi-frères et soeurs l'accusent d'avoir gravement travesti la réalité, et d'être coupable d'agressions sexuelles :

 

photo, Samuel L. Jackson"Bon, mais du coup, je repars faire Nick Fury alors ?"

 

"Ce qui a été commis ici est choquant. Mon père se retournerait dans sa tombe. Il n'a jamais été question d'un scénario écrit il y a vingt ans de cela. Mon père a écrit un bref livre qu'il nous a offert quand nous étions enfants. Ma mère et lui souhaitaient que la vérité éclate. Au lieu de cela, Hollywood s'est allié à notre demi-frère, qui a dérobé l'histoire de ma mère, et a abusé de moi-même et de ma petite soeur pendant des années. Qu'en est-il de la vérification des faits ici ? Il est écoeurant qu'aucun des responsables ne se soit jamais inquiété de ce qu'était la réalité de ce récit.

(...)

Aucun égard pour la vérité, notre famille ou les victimes d'abus sexuels, sans cesse renvoyés à d'autres abus. Tous les producteurs et acteurs à avoir joué un rôle dans cette affaire devraient avoir honte."

Ironie ultime, c’est Netflix qui remplace Apple TV+ et dévoilera l’excellent et bouleversifiant Marriage Story en clôture du Festival.

 

Affiche officielle

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commentaires
korecteur d'ortografe
25/11/2019 à 13:13

"bouleversifiant" j'adore :-D

MystereK
22/11/2019 à 08:23

SEBASTIEN, cela me semble normal que vous n'en ayez pas entedu parlé parce, tous les faits divers étranger ne font la une des journaux chez eux et encore moins chez nous, et c'est aussi normal que les victimes (ou suposée victimes, on ne connait pas encore els faits) se manifeste si un film sort et qu'il semble masquer la réalité. Rien donc que du très normal.

ROBINDESBOIS il faut comprendre les producteurs qui doivent s'assurer des faits et si cela est avéré, ils seraient dans de beau drap s'ils promeuvent le film. Ce n'est pas de l'auto-censure, c'est de la prudence, Je ne voudrais pas moi vendre un film pour m'appercevoir ensuite que celui qui est suposé être le héros de l'histoire est une ordure finie et que la jolie histoire cache en fait une réalité sordire.

Numberz
21/11/2019 à 22:57

Samuel L Jackson a annulé sa venue sur le plateau de Tf1 à la dernière minute du coup.

C'est autorisé de changer le point Godwin et ces nazis en point Polanski et les méfaits (supposés ou non) sur mineur ? Ou c'est de mauvais goût.

Sébastien
21/11/2019 à 20:05

Ces histoires d'agressions sexuelles dont personne n'entend jamais parlé sortent toujours au même moment que la sortie d'un film.

RobinDesBois
21/11/2019 à 17:22

Ca devient n'importe quoi ce climat malsain d'autocensure et d'inquiétude généralisée. Désormais dès qu'il y a une suspicion de délit commis par un scénariste/acteur/réalisateur/compositeur les firmes doivent prendre les devants en renonçant à sortir le film de crainte que des excités sur les réseaux sociaux leurs tombent dessus ou bien sortir le film et s'exposer à des appels au boycott et à ce qu'on égratigne l'image de la firme. J'appelle pas ça le progrès mais au contraire une regression .

RobinDesBois
21/11/2019 à 17:20

Ca devient n'importe quoi ce climat malsain d'autocensure et d'inquiétude généralisée. Désormais dès qu'il y a une suspicion de délit commis par un scénariste/acteur/réalisateur/compositeur les firmes doivent prendre les devants en renonçant à sortir le film de crainte que des excités sur les réseaux sociaux leurs tombent dessus ou bien sortir le film et s'exposer à des appels au boycott et à ce qu'on égratigne l'image de la firme. J'appelle pas ça le progrès mais au contraire une regression.