En bande dessinée comme au cinéma, le western est riche de quantités de classiques. Et le premier tome de Gunfighter les invite pour mieux viser juste.
Lucky Luke, Blueberry et quantité d’autres chevaucheurs à la gâchette facile ont fait les heures de gloire de la bande dessinée européenne. Un temps tombé en désuétude, le genre connaît, depuis les réussites de Bouncer et Undertaker, de nombreux éditeurs font parler la poudre. C’est le cas de Glénat, qui publie Gunfighter.
Pour mener à bien cette aventure qui ne fera pas de prisonnier, on retrouve trois pistoleros aguerris de la bande dessinée. Au scénario, Christophe Bec, tandis que Michel Rouge se charge du dessin et que Corentin Rouge s’occupe des couleurs. Un attelage de choix, pour un scénario qui devrait rappeler bien des souvenirs aux amateurs de western old school.
Éleveur de Longhorns, un métier pas toujours de tout repos
Au cœur du Colorado, la famille Cotten lutte pour maintenir son ranch à flot. Les intempéries mènent la vie dure aux éleveurs et leurs bêtes, de moins en moins nombreuses. Ces adeptes de l’open range souffrent de la politique de clôture pratiquée par le clan Wallace, riche, puissant et malhonnête. Ce dernier compte compenser la distribution de territoires de l’Etat à de nouveaux immigrants par le rachat forcé du ranch Cotten, pressuré jusqu’à l’étouffement.
Mais l’équilibre des forces est bouleversé lorsqu’à la suite d’un orage extrêmement violent, les Cotten recueillent Craig, un homme blessé et traqué par de mystérieux rangers. C’est un gunfighter, une gâchette extrêmement douée, qui fera tout pour aider ses protecteurs.
De Sanctuaire, en passant par Olympus Mons ou Bikini Atoll, le scénariste Christophe Bec s’est frotté à des univers différents, ainsi qu’à des intrigues riches de personnages complexes. Un héritage qu’il met ici à profit, tant le tome 1 s’avère une synthèse malicieuse et extrêmement bien construite de divers éléments connus et appréciés de l’amateur de western. Le rejet des nouveaux immigrants de La Porte du paradis, les luttes familiales, voire Shakespeariennes, la figure du pistolero solitaire… tout s’ordonne avec intelligence et harmonie.
Et c’est beaucoup plus facile à manipuler que Red Dead Redemption II
De leur côté, Michel et Corentin Rouge proposent une œuvre très forte, qui donne régulièrement envie de s’arrêter sur une planche, donne à ressentir les profonds contrastes d’un État où se côtoient pics rocheux et profondes vallées. Leur amour du détail, des physionomies imposantes et des gueules burinées les situe non loin des réussites de Giraud, et confère à Gunfighter une classe remarquable.
Préférant bâtir son univers et établir la base d’un affrontement qui devrait prochainement exploser, ce premier tome de la bande dessinée propose une progressive montée en puissance, qui favorise l’évolution de ses protagonistes et de brèves, brutales, saillies de violence. Le résultat est particulièrement prometteur.
Ceci est un article publié dans le cadre d’un partenariat. Mais c’est quoi un partenariat Ecran Large ?