Polémique Polanski et affaire Dreyfus : le cinéaste revient sur le harcèlement dont il s'estime victime et son prochain film
Avec La Vérité, Hirokazu Kore-eda a ouvert la Mostra de Venise. Mais c'est surtout la polémique autour de Roman Polanski qui se fait entendre.
La nouvelle avait déjà fait pas mal de bruit lors de son annonce : le long-métrage de Roman Polanski, J’accuse, sera présenté en compétition à la Mostra et ce, malgré sa condamnation.
Après la condamnation du réalisateur pour le viol d'une adolescente de 13 ans en 1978 et une courte peine purgée en Amérique, Polanski avait finalement fuit vers l'Europe (anticipant un changement de décision du procureur instruisant son affaire). Depuis, le cinéaste a été éclaboussé par de nombreuses polémiques, échappé de peu à une extradition vers les Etats-Unis, et n'a évidemment pas échappé au movement #MeToo.
Quelques rares acteurs, cinéastes, directeurs de festivals... sont toujours prêts à défendre ce cher Roman (Anjelica Huston y est passée, Alberto Barbera aussi). Mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
En effet, le cinéaste a profité d'une interview menée par Pascal Bruckner (au centre du dossier de presse vénitien du film) - l'auteur controversé de Bitter Moon (adapté au cinéma par Roman Polanski) a réussi à demander au cinéaste comment il allait survivre à cette époque néo-féministe et McCarthiste (assimilées par le "philisophe" à des nazis et des censeurs soviétiques) - pour se défendre et rappeler au monde que ses accusateurs ne connaissaient absolument rien aux affaires qui l'accablent.
Le McCarthisme, fait référence aux politiques de répression des militants communistes (ou supposés tels) menées dans les années 50 aux USA
Interrogé sur J’accuse et sur le pourquoi d'un film sur l'Affaire Dreyfus, Polanski en a profité pour glisser quelques mots à son propre sujet.
"L'histoire d'un homme injustement accusé est toujours fascinante, mais c'est aussi une sujet très actuel étant donné la recrudescence de l'antiscémitisme. Une nouvelle affaire est possible, évidemment. Tous les ingrédients sont présents pour que ça arrive : fausses accusations, procédures judiciaires paresseuses, juges corrompus et par-dessus tout, le pouvoir qu'ont les réseaux sociaux de convaincre et condamner sans procès".
Evidemment, personne n'a attendu le metteur en scène pour voir dans le chemin de croix judiciaire traversé par Dreyfus, une déclaration en creux de Roman Polanski.
Roman Polansky, bien décidé à se défendre
"Travailler, faire un film comme celui-là m'aide beaucoup [ndlr : pour rebondir et survivre]. Il y a des moments de l'histoire que j'ai vécu moi-même, j'ai subi la même détermination à dénigrer mes actions et à me condamner pour des choses que je n'ai pas faites. La plupart des gens qui me harcèlent ne me connaissent pas et ne savent rien sur l'affaire... Mon travail n'est pas une thérapie mais je dois admettre que je suis familier de nombreux rouages de la persécution montrés dans mon film, ils m'ont clairement inspiré".
"Tout ça me hante encore aujourd'hui [...]. C'est comme une boule de neige, à chaque saison sa nouvelle accusation, sa nouvelle histoire absurde d'une femme que je n'ai jamais vu de ma vie et qui m'accuse de choses qui se seraient passées il y a plus d'un demi-siècle".
D'après le réalisateur, le travail de sape aurait commencé avec le meurtre de sa femme Sharon Tate (que Quentin Tarantino aborde très habillement dans Once Upon a Time... in Hollywood) et les accusations infondées dont il a alors été victime - son film Rosemary's Baby avait alors été brandi par certains comme une preuve de sa culpabilité - continuraient encore aujourd'hui.
Suite à ces polémiques, et toujours sous le coup de la menace d'une extradition vers les Etats-Unis, le cinéaste a décidé de ne pas se montrer à la Mostra de Venise, mais son film sera bel et bien présenté ce vendredi 30 août.
09/09/2019 à 18:41
si on s'en tient aux faits initiaux il n'y a pas même de comparaison possible puisque Dreyfus était innocent tandis que Polanski était coupable. Mais pour ce qui est de l'acharnement qui aura suivi -et dont certains commentaires ci-dessus sont eux-mêmes un exemple : ce n'est peut-être pas "la même chose" mais ce n'est pas non plus... "le contraire"
31/08/2019 à 18:11
Pauvre chou... Bientôt Polanski va nous dire qu'on l'a forcé...
31/08/2019 à 15:30
daniel et bernard vous etes deux minables!!!
31/08/2019 à 08:46
Mettre la carte de l'antisémitisme en avant pour se dédouaner d'un viol par sodomie sur une mineur...y'en a qui ont aucune dignité.
HOLLYWOOD et composé de génies dont certains/nes sont de vrais prédateurs/pervers:
Fatty Ardbukle,Cecil B De mille et ses orgies ballets rose/bleu,John Huston(ex de Angelica Huston mouillé jusqu'au cou,sans mauvais jeux de mot,dans l'affaire du DALIAH NOIR),le Cosby chaud,Woody Allen et sa volonté de tout faire en famille,Victor Salva qui à décidé de faire de ses perversions un boogeyman pour mettre ses fantasmes en image,rien que ça...
Sans oublier ceux qui ont «la caresse un peu ferme» avec la gente féminine et que l'on encense comme des élus:
Sean Penn,Mel Gibson,Steve Mc Queen...
30/08/2019 à 14:41
@Jeffrey Tambor
Vous avez entièrement raison. Merci !
30/08/2019 à 14:33
« Pour l'heure, Roman Polanski est aussi accusé par Trace Lysette et son ancienne secrétaire Van Barnes. ».
N’y aurait-il pas confusion avec Jeffrey Tambor?
Formidable site par ailleurs ! Merci pour vos articles!
30/08/2019 à 11:42
Il faut changer et évoluer dans les propos Roman Polanski à bien plus que purge sa peine avec toutes les années de critiques et d accusations
30/08/2019 à 09:01
BOF ce n'est pas lui qui l'a soulée, C'est plus complexe, C'est la propre mère de la fille qui l'a poussée à aller dans cette fête où elle savait qu'il y a vait de la débauche, de la drogue et de l'alcool. Sa propre mère la initiée à la drogue et à l'alcool. Cela ne justifie en rien les actes qui ont suivi, mais les circonstances étaient particulières et même si on ne peut parler de circonstances atténuantes, il s'agit d'un contexte particulier qui n'est pas juste un homme agresse une enfant au coin de la rue. Et il y a eu procès, peine purgée et puis l'acharnement d'un juge au détriment de toues les parties qui s'étaient mis d'accord.
30/08/2019 à 08:43
@Daniel
"Enfin , la jeune fille qui avait été violée ( il y a 40 ans ! ) par Roman Polanski défend désormais Roman Polanski pour qu'il ne soit plus interdit nul part en Amérique ou en Italie en ayant retiré sa plainte pour les moutons que l'on doit laisser braire !"
Elle ne le défend pas, il ne faut pas réécrire l'histoire. Elle a seulement témoigné en sa faveur en 2017 pour mettre fin à une affaire qui dure depuis 40 ans et qui lui pourrit la vie.
Polanski n'a aucune circonstance atténuante. Bordel, 13 ans. Il l'a saoulée, droguée puis violée.
29/08/2019 à 22:10
Que l'affaire Dreyfus qui est est une abominable affaire d'antisémitisme soit traité. C'est formidable. D'autant plus que si je n'apprécie pas Polanski pour ses actes répréhensible et sa lâcheté. Il est clair qu'il est le réal idéal pour le réaliser. Il connaît le sujet qui l'a meurtri dans sa chair. Mais qu'il ne compare pas sa (persécution) vis à vis de ceux qui sont choqués par le fait qu'il se soit défilé durant des décennies, à l'horreur vécu par le pauvre Capitaine Alfred Dreyfus victime d'un abominable complot antisémite. Là vraiment c'est très bas et pas classe. Profil bas s'il vous plaît Mr Polanski.