Hellboy : le tournage aurait été un cauchemar, et la vision de Neil Marshall détruite

La Rédaction | 11 avril 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 11 avril 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Dans la longue liste des films potentiellement brisés par les producteurs : Hellboy.

Le producteur n'étant pas le diable, pas plus que le réalisateur n'est un saint, un film se construit sur l'entente et l'équilibre entre les deux forces, à mi-chemin entre l'art et le business. C'est d'autant plus vrai à Hollywood, où l'abattage industriel impose une pression parfois absurde sur les scénaristes, cinéastes et acteurs. Et il existe suffisamment de cas très médiatisés de chaos en coulisses pour le constater - Les 4 Fantastiques, Justice League, World War Z, Solo : A Star Wars Story, pour citer les plus récents et connus.

Faudra t-il ajouter Hellboy à la liste ? C'est ce qu'un article explosif de The Wrap affirme. Le reboot choisi à la place d'un Hellboy 3 par Guillermo del Toro aurait vécu l'enfer : un Neil Marshall écrasé par les producteurs, un David Harbour qui s'est retourné contre le réalisateur, un scénario réécrit, une direction artistique dirigée par plusieurs personnes...

Bref, un bilan désastreux, qui pourrait expliquer pourquoi ce film est si raté à l'écran, comme expliqué dans notre critique.

 

 

Avant toute chose, The Wrap est un média sérieux, mais rien n'a été confirmé par les principaux concernés. Plusieurs d'entre eux n'ont pas souhaité réagir, et l'avocat du producteur Lloyd Levin a même fermement démenti. Difficile d'imaginer le contraire, surtout en pleine promo du film, mais c'est à prendre avec des pincettes.

The Wrap cite toutefois des sources, et explique la plus vieille histoire du monde : une lutte entre le réalisateur (ici, Neil Marshall, connu et aimé pour Dog Soldiers, The Descent et Doomsday), et les producteurs (Lawrence Gordon et Lloyd Levin).

Une lutte pour le pouvoir qui aurait notamment incité les producteurs à virer le directeur de la photographie Sam McCurdy, collaborateur de Neil Marshall sur The Descent et Game Of Thrones, afin de signifier au cinéaste qu'il devait se tenir à carreau. Lloyd Levin aurait été si impliqué sur le tournage qu'il contredisait ouvertement le réalisateur, pour diriger les acteurs.

 

photo, David HarbourProducteur vs réalisateur ?

 

Par ailleurs, des sources rapportent à The Wrap que David Harbour, qui incarne Hellboy, prenait lui aussi position contre Neil Marshall, refusant de tourner de nouvelles prises et quittant simplement le plateau. L'acteur aurait participé à quelques réécritures du scénario avec Ian McShane, parmi d'autres, et ce pendant le tournage.

La direction artistique aurait également été un point de friction. Le design d'un arbre en particulier aurait donné lieu à de nombreux conflits, Neil Marshall souhaitant un look réaliste et tordu, tandis que Levin voulait quelque chose de plus symétrique. Une lutte qui s'est étendue jusqu'en post-production.

 

photo, Neil MarshallNeil Marshall (avec le chapeau) en enfer ?

 

L'avocat du producteur Lloyd Levin dément fermement et va même jusqu'à accuser Neil Marshall d'avoir encouragé ces rumeurs et permis à l'affaire d'exploser médiatiquement, avec la complicité de The Wrap. Le réalisateur, lui, a répondu à The Wrap qu'il préférait ne pas commenter, respectueusement. Même chose pour David Harbour et à peu près tous les gens impliqués.

L'avocat reprend point par point les rumeurs, disant que Lloyd Levin discutait normalement avec le réalisateur en privé, que les débats étaient normaux, que l'ambiance était normale, et que les réécritures étaient minimes et là encore encore normales sur un film de ce type. Aucune raison n'est donnée sur l'éviction du directeur de la photo Sam McCurdy, relevant selon l'avocat d'une affaire privée (il a été remplacé par Lorenzo Senatore).

 

photo, Milla JovovichProbablement le foutu arbre ?

 

The Wrap précise sans surprise que le montage original de Neil Marshall a été repris par les producteurs, le final cut n'ayant jamais été promis au réalisateur. Comme quoi, encore une fois, l'étiquette du Rated R est devenue un bel argument marketing loin d'être synonyme de liberté artistique.

De grosses rumeurs pas si anodines, et qui pourraient être un nouveau clou dans le cercueil de cette franchise censée repartir. Avec un budget d'environ 50 millions, Hellboy version 2019 est bien évidemment censé donner des suites, comme évoqué à la fin. Mais avec de molles estimations au box-office américain et une critique assassine, la renaissance du démon de Mike Mignola sera peut-être très courte. Affaire à suivre.

Retrouvez notre critique du reboot par ici.

 

Affiche

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commentaires
cosworth1972
25/05/2019 à 22:13

je l'ai vu est je suis tres fan du nouveau hellboy il a vraiment une gueulle de démon maintenant

meacoulpet
12/04/2019 à 21:53

Il s'injecte directement l'acétate de cellulose dans les veines. Ça fait son effet.

Y Boy
12/04/2019 à 12:25

Rorov a aimé, vous êtes donc tous des menteurs.

Beerus
12/04/2019 à 12:06

De nos jours un gars comme Joel Silver manque ( il était du côté des réals).

Zanta
12/04/2019 à 10:28

Allez, messieurs les financiers, faites nous un rétropédalage à la Ghostbusters, et faites finalement un 3 avec Del Toro et Perlman.

Geoffrey Crété - Rédaction
11/04/2019 à 22:34

@Uleertel

Ou simplement conscience que les Hellboy de Del Toro étaient trop chers vu leur box-office, la popularité du personnage étant donc déjà testée. D'autant qu'en Rated R, ce reboot se ferme de base des portes. Il était donc logique de limiter la casse, et viser un équilibre à la Deadpool (le premier a coûté moins de 60 millions).

Rorov94
11/04/2019 à 20:50

Ça pue le fake news!
Le film est ÉNORME et démentiel.

bubblegumcrisis
11/04/2019 à 20:36

Je suis convaincu que le cinéma ne sert plus qu'à blanchir du pognon....
Nan, mais j'déconne. Ou pas ^^

Uleertel
11/04/2019 à 19:53

"Avec un budget d'environ 50 millions, Hellboy version 2019 est bien évidemment censé donner des suites".
C'est un budget faible pour ce genre de production, du coup les producteurs eux même semblaient avoir des doutes sur le succès et donc les suites dès la préprod...