Shazam s'apprête à repartir en tournage

Christophe Foltzer | 25 octobre 2018
Christophe Foltzer | 25 octobre 2018

Le principe du reshoot est monnaie courante à Hollywood et aucun gros film de studio n'en fait l'impasse. Par contre, ce qui nouveau, c'est la manière dont ils communiquent autour de ce non-événement. Surtout lorsqu'il s'agit de Warner d'ailleurs.

Et c'est vrai que, quand on y réfléchit, nous n'avons pas le même type de réactions en fonction des studios lorsque l'on apprend qu'un blockbuster repart en tournage. Qu'il s'agisse de Marvel et nous voilà curieux, intrigués, impatients presque. Qu'il s'agisse de DC et c'est une toute autre histoire. N'y voyez pas là une différence de traitement entre les deux studios, une préférence pour l'un et une volonté de nuire à l'autre. Rien de tout ça. Non, la raison est beaucoup plus simple : les reshoots chez Warner-DC sont un peu nos flashbacks du Vietnam, le terrain de nos névroses, la revivification d'un trauma.

 

photoThis is the end... My only friend... The end...

 

Parce que oui, s'il fallait désigner un responsable de notre réaction, ce serait le studio lui-même. Parce que Suicide Squad. Parce que Justice League. Même si Warner-DC tente de remonter la barre depuis quelques mois, il faut bien avouer qu'il s'est mis dedans tout seul en flippant sa race parce qu'il voulait faire jeu égal avec Marvel. Résultat, il a fait n'importe quoi et a massacré deux des films les plus attendus par les fans du monde entier.

Si on vous parle de tout ça, vous vous doutez bien que ce n'est pas gratuit. Nous venons en effet d'apprendre via le site Production Weekly que le Shazam de David F. Sandberg allait repartir lui aussi en tournage. Et pas un petit reshoot attention. On parle quand même de trois semaines puisque les nouvelles prises de vue devraient s'étaler du 1er novembre au 18 novembre prochain. Ce qui n'est pas rien.

 

Photo, Zachary LeviZachary Levi est Shazam

 

Bien entendu, le contenu de ce nouveau tournage demeure secret et, ici et là, on tente déjà de nous rassurer sur le fait que cette durée n'est pas exceptionnelle pour un projet de cette envergure. Et on a envie de le croire évidemment. En parallèle, d'autres spéculations ont commencé à naitre sur Internet, comme quoi ces reshoots seraient aussi l'occasion pour Henry Cavill de faire son petit caméo en Superman, ou en Clark Kent. Une information à prendre avec de grosses pincettes alors qu'il n'y a pas si longtemps Warner avouait que l'Homme d'Acier n'était pas une priorité pour le studio à court terme.

Reste que l'on croise les doigts pour que ces reshoots ne soient pas faits pour les mauvaises raisons et que le film, qui sortira le 5 avril 2019, ne se trouvera pas trop dénaturé, comme tant d'autres avant lui.

 

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commentaires
Pulsion73
25/10/2018 à 19:18

Finalement ils ont prévu d'enlever la mousse dans le costume de Shazam. ^^.

cosinus
25/10/2018 à 13:39

KibuK t'es un chanceux parce que ton lien youtube on ne te le sucre pas, pourtant il est soumis à des droits d'auteurs. J'avais mis un lien d'une vielle série des années pop qui passait sur youtube et hop au front russe.

Andarioch
25/10/2018 à 11:38

merci a tout deux pour vos réponses

impro
25/10/2018 à 11:22

Je l'attends pas je n'irai jamais le voir donc je prends du savon un peu d'eau et je m'en branle

Simon Riaux
25/10/2018 à 10:51

@Andarioch

La question n'est pas celle des réalisateurs. Sur les blockbusters se sont des chefs de chantier.

C'est bien le studio qui change d'avis ou de plan, et repart éventuellement en tournage. Concentrer au maximum les phases d'écriture, les condenser et les appauvrir, c'est justement limiter le pouvoir et l'influence du créatif et s'assurer un plus grand contrôle.

Sans compter que comme la durée d'exploitation des oeuvres tend à se réduire, la tentative des studios d'embrasser ou de rejeter une mode devient très forte et peut les pousser à transformer "au dernier moment" leurs produits.

Enfin, quand les studios de cinéma s'appartenaient, même si leur but était bien évidemment de faire du pognon, il était question de faire du pognon avec du cinéma. Quand un studio est la propriété d'un groupe aux activités variées, le cinéma n'est pas ou plus nécessairement son centre de gravité, et les décisionnaires y sont parfois étranger, d'où des décisions qui évoquent plus celles d'une chaîne d'usine, où l'on peut rappeler des produits et où on cherche à travailler à flux tendus, plutôt qu'un biotope artistique.

Andarioch
25/10/2018 à 10:43

Ok les raisons techniques, je vois. Les accidents, je comprends. Les productions "malades" à part j'ai du mal à comprendre comment un studio peut se lancer dans de coûteux reshoots alors qu'une meilleure préparation permettrait à priori de les éviter. De même le rôle des réalisateurs. Sont-ils devenus à ce point incapables de prévoir le rendu qu'ils doivent retourner des scènes. Après tout, en théorie, il y a tout un tas de techniques qui permettent de formaliser à peu de frais le rendu final (storyboard, films d'animations stylisés). Ma question est surtout n'y a t-il plus de réalisateur suffisamment visionnaires OU préparés pour tourner un minimum 95% du film lors des premiers shoots. Quand, comme c'est le cas pour Shazam, on annonce 3 semaines, est-ce finalement du à une certaine incompétence (ou impréparation) ou bien pouvons nous avoir la certitude que c'est juste le studio qui n'est pas satisfait et qui mets son gros grain de sel. Et même, le cas échéant, si la direction du film ne convient pas, COMMENT ils ne l'ont pas vu plus tôt? Certains studios sont-ils passés à ce niveau d'amateurisme que malgré la présence sur le set de producteurs exécutifs il leur faut voir le "produit" fini pour se rendre compte que ça ne leur convient pas?

KibuK
25/10/2018 à 10:19

@ Andarioch
Tes questions sont légitimes.
Ce sont des problèmes qui surviennent souvent au montage où on se rend parfois compte que le rythme n'est pas celui qu'on voulait et il faudrait un ou deux plans supplémentaires.
D'autres fois, tu montes une scène et ça te donne des idées. Si une de ces idées est considérée meilleure que ce qu'on avait imaginé, alors on se dit que ça vaut le coup de retourner la scène autrement. Pour le cas des blockbusters "en bonne santé", je pense que c'est lié au montage, notemment des scènes de combat avec des chorégraphies complexes. Si ça n'est pas assez fluide, il faut enlever ou ajouter sauf que si tu n'as pas le bon plan sous la main, il faut le tourner. Pour les blockbusters "malades", ce sont des problèmes de point de vue, de marketing. Le réalisateur veut quelque chose et les producteurs en voyant les rushs ne sont pas d'accord, ils ne le sentent pas, se réfèrent à leur spectateurs cibles, le merchandising qui viendra ensuite, etc. Et là, tu retournes des pans entiers du film sans trop savoir pourquoi. Souvent, c'est un réalisateur spécialisé dans les reshoots qui s'en charge. Il est mandaté par le studio ou par l'agence d'assurance chargée de faire en sorte que le film sorte à la bonne date. L'un des xemples les plus parlants est le making-of du film Babylon AD de Mathieu Kassovitz, intitulé "Funk*** Kassovitz"
https://www.youtube.com/watch?v=aHCZr5baQaY

Andarioch
25/10/2018 à 09:15

Ces histoires de reshoot me laissent perplexe. A quoi ça sert? Pourquoi c'est devenu normal? Il fut un temps où les réalisateur avaient une vision suffisamment claire de leurs films pour ne pas en avoir besoin. Après c'est vrai qu'ils travaillaient la plupart du temps sur un matériau stable, à savoir un scénario. Je relisais tantôt une bio de Clint Eastwood. Les seuls retards de tournage que le grand Clint s'imposait concernait le scénario. S'il était jugé insuffisant le scénariste revoyait sa copie, voire était remplacé. Une fois cet aspect dur processus de création du film fini le tournage se faisait tout seul, et finissait avec lui souvent en avance. Une histoire carrée, un réal qui sait ce qu'il fait, pas ou peu de reshoots. Reste des accidents, un plan qui passe mal, des faux raccords, on retourne une ou deux scènes. Mais 3 semaines de tournage??? ça doit coûter un oeil en plus. Comprend pas...