Festival Cinespana de Toulouse : Oreina et Alberto Garcia-Alix : La linea de sombra

Christophe Foltzer | 12 octobre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 12 octobre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après la journée d'hier, particulièrement chargée en émotions, il nous fallait bien souffler un peu. Mais le festival Cinespana n'en avait pas décidé ainsi. La preuve avec deux nouveaux films en compétition.

 

photo OreinasOreina

 

OREINA

Pour son premier long-métrage de fiction, le documentariste Koldo Almandoz n'a certes pas choisi la facilité. Il nous présente donc le quotidien de Khalil, fils d'immigré marocain, en pleine campagne espagnole, tiraillé entre les marais du parc national et les usines. Entre deux petits trafics, il passe son temps libre avec Jose Ramon, un braconnier qui vit avec son frère Martin à qui il n'adresse plus la parole. Tandis qu'une garde du parc remonte une affaire de pêche illégale, les trois hommes vont tisser des liens contradictoires.

Rien qu'à ce résumé, on comprend immédiatement que le film ne sera pas dans une forme de narration classique. A cheval entre la fiction (pour sa partie dramatique) et le documentaire (pour sa partie contemplative), le film propose un cadre des plus intéressants mais se perd malheureusement en cours de route.

En effet, l'histoire n'avance jamais, laissant la part belle à une succession de tableaux qui ne font qu'esquisser la psychologie et les liens, au demeurant passionnants, entre les personnages. Résultat, le film n'intéresse jamais vraiment, se perd dans une démarche un peu trop hermétique et se conclut de manière abrupte en donnant l'impression désagréable d'être passé à côté de son vrai sujet. Et c'est fort dommage, d'autant plus que le tout est remarquablement filmé et interprété.

 

photo La linea de sombraAlberto Garcia-Alix. La linea de sombra

 

ALBERTO GARCIA-ALIX. LA LINEA DE SOMBRA

On fait à nouveau un petit détour vers la compétition documentaire pour voir le film sur le photographe Alberto García-Alix. Et quoi de mieux qu'un photographe pour parler d'un autre photographe ? Premier film de l'artiste Nicolás CombarroLa línea de sombra (pour faire plus simple), nous présente donc un long entretien avec l'un des photographes les plus importants du panorama artistique espagnol. Un être complexe, contradictoire, préservant la mince frontière qui sépare son ombre de sa lumière, Alberto Garcia-Alix se livre en toute simplicité et avec une grande pudeur, revenant sur les moments les plus marquants de son parcours.

A travers lui, c'est le portrait de l'Espagne de la Movida qui se dessine, de la transition démocratique et du souffle libertaire qui a atteint le pays au début des années 80. Un souffle qui, paradoxalement, a aussi amené la mort, la drogue et la souffrance, conditions vécues comme obligatoires pour goûter à la vraie liberté.

Dans un superbe noir et blanc qui lie l'artiste à son oeuvre hors du temps et de l'espace, Combarro nous plonge donc dans l'univers mental torturé du photographe. Un voyage au coeur des ténèbres certes, mais aussi gorgé de lumière. Très beau.

 

 

A suivre...

 

photo Cinespana

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