Bohemian Rhapsody : on a vu une partie du film et on vous dit ce qu'on en pense

Christophe Foltzer | 24 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 24 juillet 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après un tournage des plus compliqués et les affaires sordides qui l’ont impactées, le film sur Freddie Mercury et son groupe Queen est toujours là, toujours vaillant. Même qu’il sort cet automne.

Alors que la nouvelle bande-annonce de Bohemian Rhapsody est arrivée il n’y a pas si longtemps, la Fox nous a fait un beau cadeau en nous offrant la possibilité de voir un bon quart d’heure du film dans ses locaux. On vous prévient tout de suite, ATTENTION SPOILERS.

 

 

SCÈNE 1

Nous commençons donc le plus simplement du monde par le début du film, à ceci près que le célèbre logo du studio résonne aux riffs de guitare de Brian May, une belle entrée en matière donc. Freddie Mercury se lève, le matin du fameux concert Live Aid de 1985 qui sert de cadre et de conclusion au film, tandis que les techniciens s’affairent à préparer la scène. Le chanteur se prépare, ne se dévoilant pas totalement à l’image tandis que la musique du groupe résonne en fond sonore.

Le stade se remplit, la star quitte sa maison, est conduit en voiture, dans un état de concentration extrême avant de se trouver dans sa roulotte avec ses musiciens lorsqu'il est appelé sur scène. Un peu à la manière de The Wrestler, nous le suivons backstage jusqu’à sa montée sur scène, le stress grimpe, il se met dans l’ambiance, nous aussi. Il arrive sur scène, fin.

 

Photo Boehmian RhapsodyLe Live Aid

 

SCÈNE 2

Changement d’atmosphère puisque la scène suivante nous ramène loin en arrière, lors de la rencontre entre les membres du groupe. Un tout jeune Freddie accoste Brian May et Roger Taylor et, après une première conversation, il leur dit qu’il chante et compose des chansons. Mais Taylor ne le croit pas, surtout avec sa dentition. Problème, leur chanteur les a planté. C’est alors que Mercury se lance a capella dans une impro qui les subjugue. Il se barre en leur disant qu’ils savent où le trouver et que son offre tient toujours.

 

Photo Rami MalekRami Malek

 

SCÈNE 3

Nouveau bond dans le temps, en studio, Freddie arrive en retard et Brian lui propose de composer, pour une fois, une chanson que le public pourra reprendre en chœur. Il commence à battre la mesure de We Will Rock You, Freddie lui demande quelles sont les paroles et nous partons dans un montage alterné entre l’enregistrement de la chanson au studio et sa performance live au Madison Square Garden face à un public déchainé.

 

photo

 

SCÈNE 4

Freddie montre à sa compagne, Mary Austin, une prestation de lui sur scène, ému que le public l’ait compris et qu’il ait chanté avec lui, pour lui et pour elle. Pourtant, Mary n’est pas tranquille, elle sent qu’il a quelque chose à lui dire. Après quelques hésitations, Freddie avoue sa bisexualité, une confession qui bouleverse la femme qui retire l’alliance qu’il lui avait offerte. Mais Freddie l’en empêche, il veut la garder à ses côtés, il a besoin d’elle, elle n’a pas à partir. Mary lui annonce un avenir particulièrement compliqué.

 

photo, Rami Malek, Gwilym Lee

 

SCÈNE 5

Dernier extrait, en studio. Freddie répète un morceau avec son groupe mais s’arrête en plein milieu. Il a des problèmes de voix et prend toute la responsabilité de cet échec sur lui. Alors qu’ils mettent un terme à la séance, Freddie réunit ses amis et leur avoue qu’il est infecté par le virus du Sida.

Passé le choc, il leur remonte le moral en leur disant que, s’il n’en a plus pour longtemps, il ne veut pas passer le temps qu’il lui reste à être une victime ou dans les larmes. Il veut faire ce qu’il sait faire de mieux : chanter, toucher son public et l’emmener au septième ciel. Dans une accolade émouvante, le groupe se promet que c’est ce qu’ils vont tous faire.

 

photoBryan May face à lui-même

 

LE BILAN

Bien sûr, il est très difficile d’émettre un véritable avis sur le peu que nous avons vu. Néanmoins, plusieurs choses sautent aux yeux dès le départ. Rami Malek en premier lieu, totalement investi dans le rôle, qui s’est parfaitement approprié le personnage dans son phrasé et sa gestuelle mais qui reste bien trop chétif pour vraiment nous convaincre. Cela dit, dans les plans serrés, la ressemblance est saisissante.

Ensuite, si le film traitera des aspects les plus controversés de la vie du chanteur (drogues, bisexualité) il apparait évident que nous ne franchirons pas les limites de la bienséance. Brian May veille au grain et cela se sent. Ce qui fait qu’au final, on se retrouve avec une peinture assez proprette du groupe et de son charismatique leader. Le ton semble donc osciller entre film musical, hagiographie et bon gros mélo des familles, ce qui pourrait être son principal défaut.

 

photo, Rami MalekPréparez-vous à du bon gros mélo des familles

 

Enfin, notons que si la photographie du film est particulièrement léchée et la reconstitution convaincante, ce qui nous a été montré témoigne d’un grand classicisme que ce soit dans sa mise en scène, son découpage ou même son jeu d’acteurs. Est-ce que cela était prévu au départ ou alors avons-nous là une conséquence du remplacement de Bryan Singer par Dexter Fletcher, difficile à dire, toujours est-il qu’en l’état, Bohemian Rhapsody ne semble pas avoir comme vocation de bousculer ou de sortir des sentiers balisés.

 

Un bilan en demi-teinte donc qu’il faut cependant replacer dans son contexte. Ce n’est pas en quelques scènes que nous pourrons juger de la réussite, ou non, d’un film et ce qui nous a été montré n’augure rien de catastrophique. Avec tous les problèmes qu’a connu la production, Bohemian Rhapsody semble quand même réunir de grandes qualités et c’est bien là le principal. Verdict le 31 octobre prochain.

 

Affiche

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commentaires
FREDDIE MERCURY
20/03/2019 à 00:22

MEILLEURS FILM AU MONDE ET TRISTE RIP FOREVER FREDDIE RIP 100 POUR 100 FAN DE QUEEN

Pesto
08/12/2018 à 15:13

J'ai vu le film. La prestation de Rami Malek est très bonne. Je suis une fan de Queen depuis très longtemps et ré entendre cette musique dans une salle imax, cela m'a transportée. Certes Mercury reste Mercury, mais cela fût un très bon moment. Il y a des imperfections, mais cela reste un bon film.

ellefl
10/11/2018 à 01:19

Film très bien réalisé, pour moi un sans faute :scénario,dialogues, réalisation,casting,humour
Très bel hommage à Freddy
Et de surcroît l'extremement talentueux acteur "Rami Said Malek" qui interprète Freddy est une perle, il ira loin cet acteur.
RIP Freddy always alive

Joyce
31/10/2018 à 09:18

J’ai vu l’avant-première , il y a des incohérences dans la chronologie. Freddie n’a appris qu’il avait le sida qu’en 1987 au retour d’un séjour au Japon. Mary n’a eu son premier fils qu’en 1989, les révélations dans la presse par Paul Prenter sont plus tardives...sinon les acteurs sont bons. Rami Malek est plutôt bon, mais ne peut dègager la puissance, le charme et la sensualité de Freddie.

16sined
28/10/2018 à 20:47

Je n'ai pas encore vu le film mais, ce qui me gonfle, c'est que le film ne raconte pas la vie de freddie (sinon, il ce serait appelé Freddie Mercury) mais celle de Queen.
Je suis encore plus préssé de voir le film après avoir lu les commentaires négatifs de ceux qui ont eu la chance de l'avoir vu !
J'ai 57 ans et je saurai être critique si le film est naze à ch...

symphonie
06/09/2018 à 20:25

Me réjouis quand même de voir. Serai vachement déçue par un normalité enlisée, car Freddie était tout sauf commun.

MARMELIN
25/07/2018 à 09:11

@coyote76 : vrai aussi. Je le sens pas du tout ce film....mais le bon coté ça remettra peut être queen au gout du jour, et permettre a certains de découvrir (et s’intéresser) a leur musique

Coyote76
24/07/2018 à 19:25

Bien plus que le reste, c'est de voir John Deacon qui chante en studio qui m'a fait mal aux yeux!

Marmelin
24/07/2018 à 16:25

Deja il y a un soucis. Dans l'extrait qu'EL a vu, freedy annonce sa bisexualité. Hors C'est Mary Austin qui a fait prendre conscience a Freddy de son homosexualité. Freddy n'etait pas bi, il etait simplement un homo qui ne s'assumait pas au début.

Bref ca sent pas bon.

Baneath88
24/07/2018 à 16:05

J'en suis venu à ne plus rien attendre des biopics traditionnels tant ils manquent de personnalités et paraissent généralement bien surfaits.
Par contre, un fllm comme Steve Jobs de Danny Boyle me paraît réussi parce qu'il concentre ses efforts non pas sur une histoire partant du berceau pour finir au caveau mais sur trois moments qui définissent le personnage autant que l'homme. Un visionnaire certes, mais aussi une raclure mégalo qui a parfois traité ses proches/employés avec un manque de respect effroyable. Nulle glorification tapageuse et nulle besoin de le saccager. Un homme qu'on aura le loisir d'admirer ou détester le film terminé.
J'adhère à ce type de proposition qui savent s'affranchir du mythe (souvent superflu) mais également prendre ses distances avec la réalité (beaucoup trop dense pour être condensée).

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