Cannes 2018 : critique à chaud d'A genoux les gars d'Antoine Desrosières
Traiter, dans le cadre d'un cinéma tentant d'embrasser le réel, des rapports entre hommes et femmes et plus précisément de la domination masculine, relevait à la fois du défi funambule et de l'exercice kamikaze. Deux figures de haute voltige qu'Antoine Desrosières et ses comedien(ne)s exécutent d'éclatante manière.
PAR OU T'ES RENTRE...
Yasmina est une lycéenne qui sort depuis peu avec un jeune garçon, meilleur ami du copain de sa soeur. En l'absence de cette dernière, les jeunes hommes abusent d'elle et initient un stratagème de chantage sexuel. Difficile d'imaginer qu'avec de tels prémices À Genoux les Gars parvienne à maintenir son cap à mi-chemin entre comédie vénère, gouailleur réquisitoire anti-patriarcal et quête d'identité sexuelle. Et pourtant...
Fort d'une caméra qui scrute chaque micro-expression de ses personnages, Desrosières se fond avec une aisance brute dans un flot continu de mots et de maux, qu'il embrasse avec une sincérité désarmante. Non content d'explorer avec son héroïne une situation sociale et sexuelle explosive, il fait avec la volonté d'accoucher d'images chocs, pour ne pas dire impensables, au détour de séquences dont l'audace graphique, thématique et politique surprend systématiquement.
...ON T'A PAS VU SORTIR
A Genoux les Gars est probablement une des productions hexagonales contemporaines à avoir le mieux abordé la question de la réification de la femme par l'homme. Une orientation qui ne verse jamais dans le sermon pontifiant, préférant explorer les paradoxes, surprises et questionnement inhérents au genre, au consentement et au plaisir avec un humour féroce, aussi direct qu'un coup de boule et frontal qu'une blague de cul narrée par un archidiaque beurré à la suze, le film se métamorphose jusqu'à devenir l'improbable mariage entre le Club des 5 et Gaspar Noé. Face à une créativité et un courage politique aussi radicaux, on est presque Instantanément emporté par cet hilarant et révoltant maelstrom. Et si le métrage souffre ici ou là de petites pétouilles techniques et approximations esthétiques, son énergie éclatante les réduit à néant.
Mêler féminisme, politique, questionnement sexuelle et comédie gouailleuse ressemblait à un impossible défi, que Desrosières relève avec un humour décapant.
3.5/5
12/05/2018 à 11:45
Tout pour faire fuir le spectateur : des caillera, du féminisme, des boudins (l'un ne va pas sans l'autre) et de la vulgarité.
12/05/2018 à 07:30
Il a l'air trop bien comme film , trop envie de le voir et me plonger en entier dans cette belle histoire , un pure film Français !
11/05/2018 à 21:57
Le film est p'tetre bien mais l'affiche fait très film de caillera "wesh ma gueule, on est la t'as vu"
11/05/2018 à 21:37
Wesh, Je me suis fait la même remarque
11/05/2018 à 20:25
Que ça doit être mauvais ça