Pour Terry Gilliam, le mouvement #metoo est devenu la "loi de la foule"

Christophe Foltzer | 19 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 19 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Terry Gilliam est l'un de nos artisans les plus précieux. Alors qu'il met enfin la dernière touche à son Homme qui tua Don Quichotte, il n'a pu garder le silence face à ce qui se passe en ce moment.

Suite à l'affaire Harvey Weinstein et à l'essor du mouvement #metoo, la parole des victimes de harcèlement, d'agressions ou de méconduite sexuelle s'est largement libérée, entraînant un débat de fond, très vif en France sur les interactions entre hommes et femmes au sein de notre société et à fortiori de la société du spectacle. C'est une très bonne chose, nécessaire pour faire avancer les mentalités.

 

PhotoHarvey Weinstein

 

S'il s'agit à l'évidence d'une transformation et d'un nécessaire changement de regard de la société sur elle-même, l'immédiateté et le règne de l'émotion induits par l'usage collectif des réseaux sociaux amènent parfois à des conséquences problématiques. Entre désir d'identifier les abuseurs, volonté d'intimer le silence ou le respect à leurs défenseurs, auto-censure et refus de la nuance rejaillissent parfois.Et c'est peut-être ce qui risque d'arriver à Terry Gilliam après son interview accordée à l'AFP vendredi dernier. En effet, pour le réalisateur, la situation est assez alarmante puisque, selon lui, "la foule est dehors et elle brandit ses torches pour aller incendier le château de Frankenstein" :

"Harvey a ouvert une porte pour quelques personnes : Vous passez une nuit avec Harvey, c'est le prix que vous devez payer. Nous sommes dans un monde de victimes. Je pense que certaines personnes sont très bien sorties d'un rendez-vous avec Harvey et d'autres non. Celles pour qui cela a été le cas, savaient très bien ce qu'elles faisaient. Ce sont des adultes. Nous parlons d'adultes investis d'une grande ambition."

Une formulation nuancée mais ambiguë, qui risque malheureusement de ne pas passer dans le contexte actuel, ces propos pouvant passer sans mal pour une défense douteuse du producteur déchu.

 

Photo Jonathan Pryce, Terry GilliamTerry Gilliam avec Jonathan Pryce

 

Cela dit, il ne faudrait pas croire que Gilliam prend unilatéralement la défense de Weinstein pour autant. Il rappelle qu'il le trouve "monstrueux" mais qu'il ne faudrait pas non plus oublier que d'autres personnalités de l'industrie ont le même type de comportement. Qualifiant le mouvement #metoo de "simpliste" et "stupide", il n'accorde manifestement pas de crédit au mouvement.

"Je ne pense pas qu'Hollywood changera. Le pouvoir prend toujours l'avantage, ça a toujours été le cas et ça le sera encore."

Une réflexion désenchantée et pessimiste qui, une fois de plus, force à la réflexion, notamment sur les déclarations de Gilliam, qui entend nous rappeler que tout n'est pas blanc ou noir dans cette histoire

 

Photo Terry Gilliam

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commentaires
Gilliamnesque
28/01/2019 à 23:58

Pas besoins de metoo pour dire comment Gilliam est con !

Honnêtement, je me demande ce qui est le plus frustrant : d'avoir été assez naif de l'avoir eu comme héro de jeunesse ou le voir faire des siennes dans je ne sais quel but (probablement son propre déni à propos de lui-même).

Une chose qui me tape royalement sur les nerds et de tout le monde en ce moment plus que l'harcèlement sexuel, c'est l'hypocrisie des hypocrites.

ça fait quelques femmes aussi qui se plaigne de Gilliam : Ellen Barkin, Lena Headey.
Si j'étais Gilliam je me fermerais la gueule.

Donner trop d'attention et trop de pouvoir ou d'argent à quelqu'un et voyez le résultat...
Gilliam pense encore qu'il est cool: - grossière erreur !

Gilliam lui-même semble avoir des remords envers lui-même, juste à voir son film Parnassus. Ce qui l'a vraiment mi sur la map c'est Brazil financé par l'argent sale d'Arnon Milchan (un homme extrêmement dangereux qui a pris par à l'aparthfield d'Afrique du Sud en échange d'uranium qu'il a revendu à Israel, le même type qui a produit Pretty Woman un autre film de merde qui glorifie la prostitution) tout en le sachant; c'est vraiment hypocrite de sa part. Vendre des trucs de gauche, c'est super vendeur.

Gilliam est un Bono du cinéma.
Deuxio, c'est quand la dernière fois qu'il a fait un bon film ? en 1998... c'est crissement has been (faire la donc !)

Pour 12 monkeys, ils ont eu des poursuites de Lebeus Woods (déjà que c'était un remake de LaJetée...), puis d'autre poursuite avec Zero Theorem.

Faire crever le cheval de faim durant sa première tentative de Don Quixote c'est vraiment chic de sa part !

ET parlons en de ce foutu Don Quixote (son film);
D'ailleurs lui-même a dit qu'il n'avait jamais lu le putin de bouquin ! c'est ridicule ! L'esprit de Cervantes était juste de se moquer des romans de chevalerie à une époque ou les histoires de chevalerie frisaient le mal de coeur; bref, Cervantes se moquait des histoires de super héro de son époque. C'était pas l'histoire d'un homme avec ses rêves contre tous ! Gilliam n'a rien comprit. Après tout, Don Quixote c'est l'histoire d'un type qui vomit au visage de Sancho et qui lui aussi à son tour lui vomit au visage, c'est des histoires comme ça durant tout le livre.

On dirait que les gens croient que le talent ou la renommée excuse tous les actes négatifs de ces gens-là, c'est comme Dr Dre qui chante pour les gens de la rue alors qu'il a, -quoi ? 900m dans le porte feuille et qu'il bat femme et qu'il est le pire père irresponsable.

Metoo c'est sûrement pas parfait, mais c'est mieux que rien, car si vous êtes harceler, vous ne pouvez rien contre la personne sauf si elle avoue son crime ou avoir une caméra durant le même moment, mais si vous filmez votre propre viol, c'est considéré comme un film porno, et la porno dans ce monde, c'est légal. Alors il reste pas grand chose au niveau des droits de la personne. Et c'est faut de croire qu'on a des droits. On a des droits seulement si vous avez l'argent pour en avoir pour payer les frais d'avocat.

Gilliam veut juste avoir de l'attention. Il est finit. Il s'est auto piégé. Il me reste juste aller revendre tous ses films maintenant.

Du vieux !
19/03/2018 à 22:05

Steve, partisan du juste milieu, pourrais-tu nous expliquer en quoi ses paroles sont le juste milieu ?
Parce que là, c'est le classique, elles l'ont bien voulu ou bien cherché !
Quant à Mc Gowan Machin, je ne comprend pas qu'elle cristallise autant de rancune que Weinstein... En fait, on est contre les prédateurs sexuels à la condition de ne pas les embêter, dans ce cas, on est une extrémiste... C'est bien ça ?

paul
19/03/2018 à 19:37

Il a entièrement raison

M. Lasagnes
19/03/2018 à 15:41

Ah, il a le temps de s'exprimer sur Me too ? Je le pensais trop occupé à faire mourir des chevaux de faim ;-)

corleone
19/03/2018 à 15:05

Oh oui voilà qui est parlé! Non aux prédateurs sexuels, oui, mais non aussi aussi aux extrémistes, aux profiteurs(euses) et opportunistes!! Dans ta gueule Rose MacGowan.

Dirty Harry
19/03/2018 à 14:23

oh oui fait moi avancer ma mentalité. Occupe toi de l'intérieur de mon cerveau et dicte moi ce que je dois penser.

véritée
19/03/2018 à 14:21

il a clairment raison.
le monde du cinema et les femmes sont d'un hipochrisme pas possible, celle ci été majeur et savent tres bien jouer de leurs personnes pour arriver a leurs fin.

STEVE
19/03/2018 à 13:52

Il a entièrement raison.
Et malgré sa nuance je parie qu'il va se faire lyncher par les hystériques pour qui le juste milieu n'existe pas, seul compte l'extrême et la caricature