Oscars 2018 : la "Inclusion Rider" réclamée par Frances McDormand commence à faire des émules

La Rédaction | 5 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 5 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Aux Oscars 2018, Frances McDormand a terminé son discours avec les mots "Inclusion Riders". On vous explique cette clause de contrat un peu particulière.

Alors que Frances McDormand finissait son speech après avoir reçu son deuxième Oscar de la meilleure actrice pour 3 Billboards - Les panneaux de la vengeance, ces deux derniers mots furent "Inclusion Riders". Il s'agit d'une clause dans les contrats des acteurs et actrices leur permettant d'avoir un droit de regard sur la diversité du casting d'un film, là où cela est pertinent.

Imaginons par exemple une scène de dîner : s'il n'est pas dramatiquement important que tous les invités soient d'une seule couleur de peau ou d'un seul genre, un acteur pourra demander à ce que les figurants/seconds rôles soient castés de manière paritaire, si son contrat contient la "Inclusion Rider", ou "clause d'inclusion".

 

Photo Frances McDormandVas-y Frances, tu vas tous les fumer

 

En dépit des succès de films comme Get Out, Wonder Woman ou Black Panther, l'industrie hollywoodienne se diversifie à un rythme franchement lent. Depuis 1998, par exemple, le pourcentage de femmes travaillant sur les 250 plus gros films chaque année est resté bloqué à 18%. Et c'est encore pire lorsqu'on s'intéresse à la couleur de peau : sur les 100 plus gros films de 2016, 47 n'avait aucune femme noire, 66 aucune femme asiatique et 72 aucune femme latine.

Frances McDormand se fait l'avocate d'un changement par ce moyen de pression, semble-t-il en théorie efficace. En effet, lors d'une conférence TED talk, le Dr Stacy Smith avait ainsi défendu l'idée :

 

Photo FargoFargo, l'autre film qui a valu un Oscar à Frances McDormand

 

"En moyenne, un film comporte 40 à 45 personnages qui parlent. Je dirais que seulement 8 à 10 d'entre eux sont réellement importants dans l'histoire. Pour les 30 rôles restants, il n'y a pas de raison que ces personnages mineurs ne puissent pas refléter la démographie du lieu où l'histoire se déroule. Une clause d'inclusion (Inclusion Rider en anglais, NDLR) peut être ajoutée pour une actrice ou un acteur de la A-list dans son contrat afin d'exiger que les rôles secondaires reflètent le monde dans lequel on vit."

L'idée est semble-t-il en train de faire son chemin puisqu'elle est actuellement très discutée sur internet, et la future Captain Marvel Brie Larson a déjà twitté en faveur de la clause d'inclusion, invitant d'autres à la rejoindre.

 

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commentaires
Wes
06/03/2018 à 09:17

A ceux qui s'emballent par principe : le but de ce truc n'est absolument pas d'obliger un réalisateur à ajouter un Noir, un gay, une femme ou un Asiatique dans son histoire contre tout bon sens. Le but est de simplement sortir de la base réflexe d'un, disons, homme blanc, pour ces rôles secondaires, lorsque ceux-ci n'ont aucune raison dramatique, artistique, d'être exclusivement tenus par des hommes blancs, par ex. Donc on ne parle pas d'imposer un Astiatique obèse et transexuel pour interpréter le rôle principal, mais d'ouvrir le casting pour tous ces petits rôles, au fond.

PS. L'idée encore une fois n'est absolument pas d'imaginer imposer à Carpenter de caster une femme ou deux dans The Thing, puisqu'on parle de premiers rôles ou seconds rôles importants. Mais au passage, notons qu'il y a des acteurs noirs, et mêmes des acteurs non américains.

Hasgarn
06/03/2018 à 02:12

Ahhh
Avec tout ça, je vais aller revoir The Thing !
Un film sans femme ????

Pseudo
05/03/2018 à 20:59

Comme d'habitude, PERSONNE ne gueulait avec des castings à 99% blanc depuis toujours et dès que certains pronent un minimum d'égalité, y'a toujours les mêmes relous (pour être poli) qui jactent, au lieu de déplorer le fait qu'on doit en arriver là.

Rien ne bougera jamais sinon! et vu vos réactions ça ne vous dérangerait pas.

corleone
05/03/2018 à 20:09

Complètement stupide!! Comme quand Achille est interprété par un black dans cette série dont j'ai oublié le nom, de même que quand le Jésus interpreté par Joaquin Phoenix se retrouve avec des disciples Blacks dans ce nouveau film… non mais c'est quoi ce délire?

MassLunar
05/03/2018 à 20:03

Inclusion riders... pourquoi pas ? C'est tout simplement naturel que de refleter la diversité dans des films contemporains. Après attention au grotesque ou à la bien-pensance parfois étouffante, la vision d'une réalisatrice ou d'un réalisateur ne doit pas se heurter face à un formatage moralisateur ! J'adore Frances McDormand et toutes ces personnalités engagées mais j'ai l'impression qu'on n'entend pas suffisamment le public en parler.

jmenfou
05/03/2018 à 18:07

Le combat en carton de ceux qui n'existent qu'en n'en inventant de plus en plus stupide ! SJW en force !

STEVE
05/03/2018 à 17:35

Entièrement d'accord avec gregdevil666

On atteint le ridicule et ça donnera des œuvres formatées bien lisses avec plein de cahiers des charges politiquement correct

gregdevil666
05/03/2018 à 17:27

Je ne suis pas d’accord, Alors après pour-quoi pas le photographe impose une clause de lieu "extérieur" obligatoire, le responsable musique une clause pour faire jouer son orchestre. ça n'a plus de sens. Il faut arrêter avec les cotas. Un film c'est la vision d'UN seul : le réalisateur.

A ce train la dans 10 ans on aura le remake du parrain avec un chinois dans le 1er rôle.
Allons...

mmarvinbear
05/03/2018 à 17:15

Dans un film américain, le Noir meurt à la fin. Dans un film français, il disparait dès l'écriture du scénario... :)

L'inclusion me semble aller dans le bon sens mais je fais le pari que certains producteurs vont mettre en avant des films ou la réalité sociale et/ou historique justifiera l'absence des noirs, de femmes ou autres minorités relatives...

Sess
05/03/2018 à 17:05

Le cinéma français qui n'ose rien ou si peu devrait en prendre exemple...

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