Léa Seydoux, Jacques Audiard, Julia Ducournau... lancent 50/50 en 2020, un groupe en faveur de la parité au cinéma

La Rédaction | 1 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 1 mars 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Portées par le mouvement qui a suivi l'affaire Weinstein, plusieurs personnalités montent au créneau pour booster l'égalité homme-femme dans le monde du cinéma.

Un groupe de plusieurs personnalités, de travailleurs et travailleuses du cinéma est à l'initiative d'un projet appelé 50/50 en 2020, qui souhaite assurer la parité homme-femme dans les métiers du cinéma et une égalité salariale d'ici 2020. Le projet s'appuie évidemment sur la vague qui a suivi l'affaire Weinstein (et qui a plutôt épargné l'Hexagone) mais aussi et surtout sur deux constats assez alarmants, décrits sur leur site internet.

Le premier c'est évidemment l'écart salarial entre les hommes et les femmes, qui peut prendre une proportion assez outrancière dans certains corps de métiers. Les monteuses par exemple seraient en moyenne payées 15% de moins que leurs confrères, tandis qu'une membre d'une équipe caméra doit s'attendre à être payée 29% de moins, quand ça n'atteint pas carrément un astronomique 42% pour les réalisatrices.

 

Caprice - photo Virginie EfiraVirginie Efira

 

Le second constat, c'est la répartition genrée des tâches, encore très forte. Si certains corps de métiers s'en sortent plutôt bien, avec par exemple 52% de femmes pour l'assistanat à la réalisation ou encore 45% de femmes dans les métiers du montage, la répartition reste globalement très inégale. Ainsi, on ne trouve que 24% de réalisatrices, 28% de femmes dans les métiers concernant la prise de vue ou encore 10% d'ingénieures son. Et encore, on vous épargne les machinistes et les électros, où l'on atteint un abyssal 4% de femmes seulement.

À l'inverse, il est ahurissant de se dire qu'en 2018, 96% des scripts sont en fait des scriptes, ou encore qu'il y a 88% de costumières/habilleuses ou 74% de coiffeuses (comme par hasard).

 

photoJulia Ducournau

 

Tous ces chiffres ont été publiés par le CNC et sont donc les plus sérieux du monde. On comprend alors la volonté globale des membres de l'industrie de vouloir changer la donne. 50/50 en 2020 réclame ainsi la création d'un observatoire des inégalités dans l'industrie cinématographique ainsi qu'une réforme des institutions culturelles cinématographiques.

Il peut compter sur le soutien de nombreuses personnalités, au rang desquelles Léa Seydoux, Jacques Audiard, Clémence Poésy, Laurent Cantet, Valérie Donzelli, Robin Campillo, Virginie Despentes, Virginie Efira, Bertrand BonnelloMarina De Van ou encore Julia Ducournau. Affaire à suivre...

 

Photo Virginie DespentesVirginie Despentes

Tout savoir sur Léa Seydoux

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commentaires
Miams
02/03/2018 à 10:26

@ david

Je suis d'accord totalement.

Ca serait intéressant d'avoir un avis féminin sur le sujet.

david
02/03/2018 à 09:45

D’accord avec kibuk égalité de salaire a compétence égale.

par contre une parité ou quotas c'est complètement con, nous pouvons avoir des personnes à certains poste alors que ceux-ci sont mauvais ou incapable, juste pour la question de parité.

Dans ce cas-là il faut aussi l'instaurer avec les origines, autant de personnes asiatiques africaines, américain européen qui doit travailler sur un film.

Cela en devient ridicule. J’ai jamais entendu quand j’été jeune que les femmes se plaignaient de payer moins cher leurs boissons lors de lady nights, je les entends pas trop manifester pour avoir l’âge de la retraite comme les hommes.

Un moment faut arrêter c’es conneries.

CinéGood
01/03/2018 à 22:44

Est-ce qu'en tant que spectateur on peut exiger un quota de bons scénarios et de bons films français ? (Qu'ils soient fait par des hommes ou des femmes, peu importe)

Jericho
01/03/2018 à 18:22

@KibuK

Je pense pas qu'il s'agisse de quotas, dans un sens ou dans l'autre.

Et c'est lié, au fond. Comment inciter une femme qui veut devenir technicienne par ex, à se lancer ? En lui donnant un minimum de garantie qu'elle sera payée comme son collègue masculin, à compétences égales. Sinon ça ne peut qu'être un frein.

KibuK
01/03/2018 à 17:55

Pour l'égalité des salaires à compétence égales, il n'y a pas de débat. En revanche, pour des quotas égaux hommes / femmes, ça n'a pas de sens. Il y aura toujours plus de l'un et moins de l'autre.